Les miracles de Jésus, c’est vraiment vrai ? — Service diocésain de la catéchèse et du catéchuménat

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Les miracles de Jésus, c’est vraiment vrai ?

Avec l’enseignement des foules et des disciples, les miracles et guérisons accomplis par Jésus Christ remplissent l’essentiel des trois années de son ministère public. Vingt siècles plus tard, que faut-il penser des prodiges rapportés dans les évangiles ?

Jésus n’est pas le seul faiseur de miracles. Dans le contexte de Jésus, on associe facilement maladie, possession et péché. Celui qui est capable de réaliser un miracle affirme ainsi sa propre immunité vis-à-vis du mal. Toutefois la médecine et la science contemporaines connaissent toujours des guérisons et phénomènes inexpliqués. On peut donc affirmer que les miracles existent, qu’ils ne sont pas simplement des manques de connaissance, mais bien des contradictions avec ce que l’on connait ou ce qu’on peut prévoir. 

Au premier siècle, nombreux sont les faiseurs de miracles

Citons dans le monde juif Hanina ben Dossa ou dans le monde de la philosophie grecque Apollonius de Tyane. Jésus lui-même mentionne d’autre guérisseurs : « Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges. » (Lc 11, 19).  

L’originalité des miracles de Jésus tient à leur gratuité, à leur relative discrétion, à l’absence de mise en scène et au renvoi à la puissance de Dieu. Les miracles sont d’abord des rencontres humaines avant d’être des prestations. Jésus ne souhaite pas être réduit à sa puissance de guérison. 

Les miracles doivent conduire à la foi 

Certains miracles peuvent trouver aujourd’hui des explications rationnelles, comme la fin d’une crise d’épilepsie en Mc 9, 14-27. Au-delà des miracles, Dieu s’adresse à l’homme par bien des moyens, naturels et surnaturels. Pour ceux qui parviennent à les voir, ce sont autant de signes qui aident à croire. La forme d’un nuage, une phrase lue par hasard, une rencontre inattendue peuvent transformer une vie aussi bien qu’un miracle authentifié. 

Jésus invite ceux qu’il guérit ou qui sont témoins de ses actes de puissance à mettre leur foi en Dieu à accueillir son enseignement. Le prodige n’est qu’un point d’accroche par lequel Dieu nous attire à lui, pourvu que nous y consentions. Aujourd’hui encore, identifier des miracles accomplis par l’intercession d’une personne est décisif pour qu’elle puisse être déclarée bienheureuse ou sainte. Le miracle est signe de la proximité avec Dieu. 

Croire sans miracle 

« De plus en plus, on parlait de Jésus. De grandes foules accouraient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait. » (Lc 5, 15-16). Malgré l’importance des miracles, Jésus se dérobe parfois à son activité de guérisseur, voire se trouve incapable d’accomplir des guérisons (cf. Mt 13, 58). Le manque de foi n’est pas la seule cause de l’absence de miracle. Jésus place en effet sa relation à son Père en priorité sur ses autres activités. 

Durant les trente premières années de sa vie, Jésus n’a accompli aucun miracle. Pendant les trois suivantes il n’a pas guéri tous les lépreux et impotents de Judée, de Samarie et de Galilée. L’essentiel n’est pas là, mais dans la façon dont il a donné sa vie pour la multitude, d’abord dans l’eucharistie puis sur la croix et enfin par sa résurrection. C’est là le grand miracle dans lequel nous sommes invités à entrer par toutes les dimensions de notre existence, miracle toujours en cours. 

Tout ceci n’interdit pas de demander à Dieu d’accomplir un miracle, mais il ne faudra pas interpréter l’absence de miracle comme une absence ou une indifférence de Dieu. L’essentiel n’est pas dans le miracle. Pour approfondir : Et quand on ne guérit pas ?

Emmanuel Barsu, prêtre