Les missions des Commissions Diocésaines d'Art Sacré
L'origine des commissions diocésaines d'art sacré.
L'origine des Commissions Diocésaines d'Art Sacré est à chercher au lendemain de la Première guerre mondiale. Les bombardements, vers la fin de la guerre, ont amené à la destruction d'une bonne partie du patrimoine français, y compris religieux. Aussi fallait-il réédifier nos églises ! Mais à cette époque, les Commissions ont peu d'autorité, chaque diocèse n'en possède pas et elles ne sont guère consultées. Les choses sont amenées à changer avec l'armistice de 1945. Les destructions matérielles, qui sont cette fois plus importantes à cause des raids aériens plus récurrents et violents, vont amorcer de grands chantiers de reconstruction.
À Besançon, la Commission Diocésaine d'Art Sacré voit le jour à cette époque, mais pas forcément par faute des destructions. C'est surtout la volonté de relancer la création artistique dans le diocèse qui a motivé, en 1945, la création d'une C.D.A.S. par Monseigneur Maurice Dubourg, archevêque de Besançon de 1936 à 1954.
Mais il n'y a toujours pas de reconnaissance officielle. En effet, il faut attendre le concile Vatican II pour que l'existence officielle de nos commissions soit actée, et obliger chaque diocèse à se doter d'une C.D.A.S., comme le rappelle l'article 46 du premier chapitre :
« Outre la Commission de liturgie, on établira aussi dans chaque diocèse, autant que possible, des Commissions de musique sacrée et d'art sacré. ».
La Sainte Liturgie, chapitre premier, article 46.
Les commissions d'art sacré aujourd'hui.
Et soixante ans plus tard, qu'en est-il ? Les C.D.A.S. sont aujourd'hui des commissions pastorales, placées sous la responsabilité de l'évêque. Ce dernier délègue son autorité afin que les membres puissent dialoguer avec les représentants des organismes officiels, et cela dans le cadre de la jurisprudence de la loi d'affectation de 1905, c'est-à-dire :
- Les services de l'État, comme les Bâtiments de France, les Monuments Historiques, les directions régionales des affaires culturelles (D.R.A.C.), etc...
- Les communes.
- Les paroisses.
Cela suppose une certaine diversité dans les membres. Il y a ceux qui ont été appelés, comme l'abbé Pierre Bergier, prêtre référent, mais aussi notre archevêque, Jean-Luc Bouilleret, ainsi que son vicaire général, Christophe Bazin, qui sont des membres de droit. Un responsable est nommé par l'évêque, Michel Morel, qui a pour responsable adjointe Pascale Bonnet. Enfin viennent les autres membres, qui possèdent des compétences spécifiques en Histoire de l'Art, en Histoire, en conservation du patrimoine, en sonorisation d’église, en électricité, en peinture et faux marbre, en utilisation des outils informatiques, etc...
Et si la constitution sur La Sainte Liturgie ne donne pas d'indications précises quant à la composition idéale d'une C.D.A.S., elle se montre tout à fait explicite sur ses prérogatives et missions au chapitre VII. Veiller à l'aménagement des lieux de culte, promouvoir la création artistique, favoriser la formation des fidèles et du clergé, telles sont nos trois missions principales.
La commission a aussi autorité pour intervenir dans tout aménagement, transformation ou décoration d'un lieu de culte catholique, c'est-à-dire les églises, les chapelles, les maisons paroissiales, les presbytères qui sont la propriété du diocèse, le projet de construction d'un lieu de culte ou le réaménagement d'un lieu de culte ancien. Pour cela, la C.D.A.S. collabore étroitement avec le maître d'oeuvre et le maître d'ouvrage. Et pour s'y prendre, elle réalise un diagnostic complet et gratuit.
Mais l'une des missions les plus importantes des Commissions Diocésaines d'Art Sacré est peut-être la conservation du patrimoine artistique appartenant à l'Église catholique. C'est ce qui motive les inventaires qui sont réalisés dans les églises par nos soins. Notre conservatoire d'art sacré, à École-Valentin, remplit aussi cette mission. Et pour sensibiliser le public à la sauvegarde de ce patrimoine artistique, des expositions sont régulièrement organisées, tout comme des conférences grand public.