Jubilé du père Maurice Bez
Parmi toutes les figures bibliques, il en est une -hautement évangélique- malheureusement trop oubliée, trop souvent méprisée... l'âne !
Le prophète Zacharie, aux alentours de 520 (avt JC), annonce qu' "un roi vient, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune..." et il insiste : "c'est à dos d'âne", pauvre bête comme chacun sait, qu'il va défaire les chars de guerre et chevaux de combat, "qu'il brisera l'arc de toute violence...". Et l'ennemi sera repoussé.
Dieu, depuis toujours, a choisi "ce qui est faible pour confondre ce qui est fort !"
En Orient, on disait que l'âne est le chameau du pauvre.
L'âne est un pauvre... pas étonnant qu'il soit depuis toujours l'ami et le serviteur des petits.
C'est de l'âne (et du bœuf) que Jésus reçut l'haleine, comme une première caresse humaine. Marie et Joseph empruntèrent de même son échine pour emporter l'enfant loin des fureurs d'Hérode. Et c'est sur un ânon que Jésus connut un triomphe, sans illusion, le jour de son entrée à Jérusalem.
L'Occident est trop riche pour estimer les ânes.
On trouve des ânes pour amuser les enfants... On les met à leur niveau... Ils sont des "petits" et on les voit comme des petits... L'âne est réhabilité, aujourd'hui, certes, mais pour son plaisir... pas pour l'âne lui-même.
Un âne, ça ne coûte rien... Il se contente des épines et des chardons...
J'aime Dieu à cause de la dignité qu'il a rendue aux ânes. "Qui a des oreilles..." dit Jésus...
Donne-moi, Seigneur, des "oreilles d'âne" pour "écouter" l'autre, être du côté des petits et "entendre" ta Parole !
Abbé Maurice Bez
Prêtre : 1969 - 2019
Maurice, à l'âge de 10 ans, apportait le lait à la fruitière avec son âne.