Homélie du père Maurice Bez pour le 13ème dimanche du temps ordinaire — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 13ème dimanche du temps ordinaire

28 juin 2020 – 13ème dimanche – Année A

2 Rois, 4, 8-11 ; 14-16 ; Ps 88 ; Romains 6, 3-4 ; Matthieu 10, 37-42

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« Qui vous accueille m’accueille… »

 

Les lectures de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur l’accueil. On sait que l’accueil, l’hospitalité semblent bien rythmer les grandes étapes de l’histoire du Salut.

Vous avez remarqué que le Pape François, semaine après semaine, ne cesse de marteler que nous avons à devenir des artisans de la mondialisation, de la solidarité et de la fraternité, comme si c’était constitutif de notre être de notre humanité.

Nous avons apprécié, pendant ce temps de confinement, tout ce qui a été vécu comme attention aux autres, un temps de gratitude et de gratuité, un temps où nous découvrons que nous sommes dépendants les uns des autres.

Ça me faisait penser à un sketch de Raymond Devos : « Dis-leur, là-haut, l’homme existe, je l’ai rencontré ! ».

S’il est un concept qui donne toute sa valeur à l’homme, c’est le mot « hospitalité ». Sa signification morale et spirituelle court à travers l’histoire de l’humanité : que ce soient les religions antiques, celles du monothéisme, la philosophie, les récits bibliques, les mythes fondateurs et les contes ou autres récits, chacun à sa manière, comme le disait Descartes, décrit que le sens de l’autre peut être la chose du monde la mieux partagée.

Hospitalité a une racine indo-européenne : « host » qui a donné les mots « hospitalité » et « hostilité » (et aussi « hostie »), comme si l’homme pouvait passer de l’un à l’autre. Mais le mot « hôte » s’adresse aussi bien à celui qui accueille qu’à celui qui est accueilli.

C’est ainsi qu’à travers le vieux récit biblique de la femme de Sunam, nous parvient, du fond des âges, l’annonce du Royaume. À travers la maison ouverte, l’ouverture du cœur, l’accueil de l’étranger, le partage…

Donc, une femme aisée de Sunam se « met en quatre » pour recevoir dans sa maison le prophète Élisée. Elle l’invite d’abord à table chaque fois qu’il est de passage dans le pays. Puis, elle et son mari construisent une petite pièce sur la terrasse de leur maison, pour que le prophète puisse s’y retirer et s’y reposer lors de ses visites. On note le soin apporté à meubler ce pied-à-terre, équipé de tout le nécessaire pour un séjour confortable à l’époque, y compris la lampe pour que l’homme de Dieu puisse travailler et prier la nuit !

Cette femme de Sunam recevait chez elle Élisée en sa qualité « d’homme de Dieu ». Elle l’hébergeait comme le Seigneur lui-même. Ainsi Abraham. Nous avons cette histoire adorable et la simplicité de ce patriarche. À l’heure la plus chaude du jour, quand le soleil triomphe sur le désert, Abraham est assis à l’entrée de sa tente et s’adonne à une petite sieste. Surviennent trois visiteurs : alors, est-il dit : « Il courut à leur rencontre et se prosterna jusqu’à terre ». On ajoute : « Abraham se hâte vers Sarah et l’invite à préparer la fête ».

« Qui vous accueille, m’accueille, et qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé », dit Jésus.

La récompense est à la mesure de l’accueil vécu. La Sunamite reçoit comme don de Dieu ce qu’elle n’avait pas et qui lui manquait si cruellement : un enfant. Cet enfant Dieu va même lui donner deux fois, puisque Élisée le ramènera à la vie lorsqu’il aura été victime d’une insolation.

Accueillir est une forme d’oubli de soi pour faire place à l’autre. C’est peut-être cela : « prendre sa croix ». Autrement dit, « mourir à soi », laisser à Dieu la première place. « Qui aime son père ou sa mère… plus que moi n’est pas digne de moi ! » Il est bien évident que Jésus ne vient pas contredire l’un des commandements les plus sacrés des dix commandements. Peut-être veut-il dire que c’est en aimant Dieu par-dessus tout que l’on peut donner un fondement solide à tous les amours de notre vie. L’amour que j’ai envers Dieu traverse l’amour que j’ai pour les autres.

L’accueil est une valeur humaine et chrétienne à vivre dans nos familles, nos villages, nos relations et dans nos communautés chrétiennes. Il faut peu de chose pour transformer une rencontre interpersonnelle en accueil : un sourire, un service, un mot gentil, une attention discrète… un verre d’eau !

St Augustin disait : « Le vrai chrétien, c’est celui qui jusque dans sa maison, jusque dans sa propre patrie, reconnaît qu’il est voyageur. Vous recevez un hôte, c’est pour vous un compagnon de route, car nous sommes tous voyageurs, ici-bas ! »

Maurice B.

Parole de vie pour les enfants
Jésus demande à ses amis, ses apôtres, d’être ses ambassadeurs :
« Celui qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille, et si vraiment il m’accueille,
il accueille celui qui m’a envoyé
 ». (Matthieu 10, 40)

 

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