Homélie du père Michel Naas pour le 13ème dimanche du temps ordinaire — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 13ème dimanche du temps ordinaire

13ème dimanche ordinaire - Année A

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« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi ». Cela pourrait nous amener sur l'échelle de l'amour à divers degrés d'aimer ! Certes, Jésus insiste sur le fait que l'amour à son égard est préférable à l'amour de nos proches ! Mais y aurait-il une concurrence entre les deux manières d'aimer ?

Cela ne veut pas dire, vous le pensez bien qu'il ne faut pas aimer, son père, sa mère, ses enfants, ses amis ; mais qu'il faut les aimer autrement. Il y a souvent dans ces films qui mettent en scène des pieds noirs, cette mère juive qui crie à tout bout de champ : « mon fils, mon fils ! », et tout le reste ne semble avoir aucune importance. C'est contre cette manière d'aimer, englobante, astreignante, qui enserre l'autre dans du pathos et qui l'empêche de respirer, de vivre, d'être lui-même que le Christ se bat dans cet évangile ! Combien de parents savent mieux que leurs enfants ce qui est bon pour eux : qu’elles études ils doivent faire, quel époux, quelle épouse ils doivent choisir, et qui vont jusqu’à leur faire faire ce qu'ils n'ont pas pu faire eux-mêmes…

Dans ce passage, l’évangéliste dit simplement : il faut aimer le Christ en premier, pour pouvoir aimer nos proches dans l'amour du Christ, un amour constructif qui rend libre ; un amour qui va jusqu’au bout de l'amour, comme le Christ qui donne sa vie pour le salut du monde. En fait, j'aime mieux dire pour le salut des hommes, de chacun d'entre nous, car il n'y a rien de général dans l'amour du Christ, il nous aime chacun du même amour, comme le Père qui a notre nom marqué sur la paume de ses mains, comme le dit le prophète Isaïe au chapitre 49.

Cette parabole nous invite donc à sortir d'une attitude comptable. Dieu m'aimerait-il autant que l'autre vu ce que je suis ou ce que j'ai fait ou pas fait ? En fait, il nous aime tous de la même manière, et c'est cela qui pour l'homme, bouffi d'orgueil, est frustrant. Alors ici Jésus va nous inviter à faire comme son Père, c'est-à-dire à ouvrir les bras, car c'est cela le sens de « prendre sa croix ». Ce n'est pas vouloir souffrir pour l'autre, mais savoir ouvrir les bras pour que l'autre en détresse puisse s'y réfugier ; Ceci en se posant la question du prophète Élisée : « Que peut-on faire pour cette femme ? »

Car là est la vraie question : que puis-je faire pour l'autre ? Et pour quel bénéfice ? Car si on regarde l'évangile, on peut vite en arriver à une théologie du mérite : si je fais cela, Dieu me donne cela. Heureusement, la lettre aux romains va nous dire le contraire.

Jésus donne sa vie gratuitement pour sauver l'homme qui n'a aucun mérite puisqu'il s'est enfermé dans le péché. Par le baptême et le don de l'Esprit, la grâce de Dieu va le sortir de cet enfermement, et elle nous ouvre un chemin de sainteté.

Un chemin de sainteté qui nous dit quoi :

  • La récompense n'est pas indexée sur le service, mais sur la qualité de la rencontre.
  • Le don d'un verre d'eau mérite une récompense parce que chaque geste d'amour, chaque parole de communion, chaque acte de bonté, s'inscrit dans la mémoire du cœur de Dieu.

Car pour Dieu et on le voit pour les prophètes, comme pour Jésus, le grand de l'amour se dit dans les petits gestes du quotidien, car l'amour ne se parle pas, il se vit.

 

Parole de vie pour les enfants
Jésus demande à ses amis, ses apôtres, d’être ses ambassadeurs :
« Celui qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille, et si vraiment il m’accueille,
il accueille celui qui m’a envoyé
 ». (Matthieu 10, 40)

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