Homélie du père Michel Naas pour le 17ème dimanche du temps ordinaire — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 17ème dimanche du temps ordinaire

17ème dimanche ordinaire - Année A

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« Demande ce que je dois te donner » telle est la question que le Seigneur pose à Salomon. Et Salomon ne demande ni la gloire, ni la richesse, ni la victoire sur ses ennemis. Il dit : « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner son peuple et discerner le bien du mal. »

Les auteurs bibliques nous décrivent ici le portrait d'un roi selon le cœur de Dieu : un roi qui sache prendre les bonnes décisions pour que le peuple dont il a la charge puisse vivre en paix. D'ailleurs la reine de Sabbat elle-même ne viendra-t-elle pas du fin fond de l'Orient, non pas pour voir la gloire de Salomon, mais pour faire l'expérience de sa sagesse.

Mais cette sagesse, nous disent encore les rédacteurs du livre des rois, ne vient pas d'elle-même ! Il faut accepter de la demander à Dieu. Ainsi, ils nous expliquent que nous ne possédons rien de nous-mêmes, mais que tout, même la sagesse nous vient de Dieu.

C'est dans ce sens-là qu'il faut lire les Paraboles du Royaume de ce jour. Le Royaume est un trésor caché, une perle fine dont on doit être en quête. Pour ce faire, il faut de l'investissement : labourer le champ ou courir les marchands après la perle, celle que tout le monde enviera. Pour cela il faut du travail et de la sueur. Et la question reste : jusqu'où êtes-vous prêts à vous investir ?

Il y a un parallèle entre le livre des rois et l'évangile de Matthieu : la quête du Royaume demande de la sagesse. Hier, en la fête de Saint Jacques le Majeur, la mère des fils de Zébédée demande une place à la droite et à la gauche du maître dans son nouveau Royaume. Et la question de Jésus est : « êtes-vous prêts à boire la coupe que je vais boire ? » Bien sûr, ils répondent « Oui », car ils n'ont rien compris à ce à quoi cela engage, car la place dans le Royaume qu'ils briguent est celle du maître, alors que celle que propose le Christ est celle du serviteur.

Et Saint Paul va nous redire que nous sommes destinés d’avance à être configurés à l'image du Christ. Il ne s'agit pas de prédestination. Il s'agit de destinée, c'est-à-dire d'accueil du salut que Dieu promet à tous ceux qui ont fait le choix du Christ et de la Sagesse. Saint Paul nous demande de devenir l'image du Christ, signe ou sacrement si vous aimez mieux, et d'être avec lui de ceux qui construisent un monde toujours plus juste et plus fraternel, le monde que veut construire Salomon en demandant la Sagesse.

Alors le « Avez-vous compris tout cela ?» s'éclaire ! Si l'on s'arrête à la réalité humaine, la vente de tous ses biens pour acquérir champ ou perle, relève de la spéculation pour faire une plus-value : vente de peu de chose pour en posséder encore plus. Alors qu'ici, il n'est pas question de cela : il n'est pas question d'acquérir un bien qui se possède, mais d'accueillir un bien qui se donne et ne se possède pas : le Royaume.

Nous pouvons nous enfermer dans les héritages du passé et croire que c'est la bonne tradition. C'est ce que Jésus reproche aux scribes et aux pharisiens qui s'enlisent dans des coutumes désuètes, ancestrales, sclérosées et sclérosantes. L’évangile par le Christ nous rappelle que si l'héritage du passé est essentiel, il faut le juger à la lumière du présent, ce que veut dire le Christ quand il dit : « tout est accompli » au moment de sa mort. Il s'agit pour nous de relire aujourd'hui les coutumes du passé pour construire un nouvel avenir à Notre Église. Là est la vraie sagesse de la recherche du Royaume.

Psaume 118 - De quel amour j’aime ta loi, Seigneur