Homélie du père Michel Naas pour le 26ème dimanche du temps ordinaire — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 26ème dimanche du temps ordinaire

Homélie du 26ème dimanche ordinaire - Année A

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Nous voici donc dans Matthieu avec une Parabole qui met en scène un Père et deux Fils. Comme dans la Parabole de Luc, il est question de conversion, il est question du rapport entre la parole et les actes, entre le dire et le faire.

Saint Jacques nous dit dans sa lettre au chapitre 2 verset 18 : « Montre-moi comment ta foi peux exister sans les actes. Et moi je vais te montrer par mes actes que ma foi existe ». Car tout est là ! Comme nous le montraient les évangiles des messes de cette semaine, Jésus prêche la venue du règne de Dieu, mais en même temps, il guérit les malades ; cette guérison est le signe de la venue du Royaume ; l'un ne va pas sans l’autre.

Ici pour les deux Fils, les mots ne correspondent pas aux actes, aucun des deux ne fait ce qu'il dit. Pourtant l'un des Fils change d'attitude et va travailler à la vigne de son Père. Cet homme qui avait deux fils au début de cette péricope devient un Père qui quémande un peu de travail à ses fils.

Ce texte concerne « les grands prêtres et les anciens » qui disent et ne font pas et « les publicains et les prostituées » qui eux font. Que demande le Père ? Rien d'autre que du travail dans sa vigne, et cette petite demande permet à Jésus de nous ouvrir de nouveaux horizons.

Ézéchiel nous en éclaire la compréhension : Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse. Car si Dieu a le péché en horreur, il aime l'homme pécheur. Mais il faut qu'il se convertisse !

Pour cela, il faut faire « la volonté du Père qui est aux cieux ». Pour ce faire, il ne s'agit pas de dire « Seigneur, Seigneur », il s'agit de se retrousser les manches et d'agir ; c’est par l'action qu'on annonce la venue du Royaume, et à ceux qui ne veulent pas entendre, on leur laisse même la poussière de leur rue.

Pendant des siècles, l’Église que nous sommes a été surtout sur le mode de la condamnation : si tu fais pas cela, tu vas en enfer, comme par exemple, si tu ne vas pas à la messe du dimanche. Alors que le Christ n'est pas dans la condamnation, mais dans l'interpellation. Il appelle au changement : « vas et désormais ne pèche plus » !

La question qui nous est donc posée, est celle de faire correspondre la Loi de Dieu avec l'Agir des hommes. Respecter la loi c'est facile : tu as le droit de faire cela et tu ne dois pas faire cela. S’ouvrir à l'humain, c'est bien plus difficile, car nous avons une forte tendance à penser d'abord à notre bien à nous.

Il suffit de voir autour de nous la montée des nationalistes qui défendent bec et ongle un morceau de terre qu'ils disent leur appartenir, contre d'autres arrivant qui quittent malheur et désolation pour trouver un havre de paix. Ils oublient qu'il y a des siècles leurs ancêtres ont fait de même ; ils oublient qu'ils viennent d'ailleurs et que si à l'époque leurs ancêtres n'avaient été accueillis, ils n'existeraient pas.

La volonté du Père est manifestement dans cet hymne aux Philippiens qui dit l'admirable abaissement du Christ (la kénose), lui qui se fait « obéissant jusqu'à le mort et la mort sur la croix ».

Avec cet « obéissant » on pourrait croire que la volonté du Père c'est que le Fils meurt, pour racheter la faute de l'Homme ; alors que « l'obéissant » veut simplement dire que le Christ doit accepter pleinement son côté humain, qui va le mener inexorablement à la mort.

Si nous suivons la volonté de Dieu, si nous acceptons de travailler à sa vigne, nous devons aller, nous aussi, jusqu'au bout de notre humanité et donner notre vie pour nos frères.

 

 

 

 

 

 

 

 

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