Homélie du père Michel Naas pour le 28ème dimanche du temps ordinaire - Année A — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 28ème dimanche du temps ordinaire - Année A

28ème dimanche ordinaire - Année A

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« Viens manger à la maison ! » Combien de fois le disons-nous à des amis, et combien de fois l'entendons-nous ? Mais nous savons bien que ce qui est important, c'est moins le repas que le bon moment partagé avec d'autres.

Dans la Bible, il est souvent question de repas ou tout du moins de nourriture comme le repas offert par Abraham aux trois anges à Membré ou les cailles et la manne au désert. Dans les évangiles, c'est pareil : Jésus va manger chez Zachée, s'invite chez Simon le pharisien ou partage la table à l'auberge avec les disciples d'Emmaüs. Et puis chaque dimanche, Jésus nous invite à nous asseoir à la table eucharistique où se partage Parole et Pain.

D'ailleurs le prophète Isaïe ne s'y trompe pas : l'espérance d’Israël s’exprime dans un festin fait de viandes succulentes et de vins décantés ; espérance illustrée par cette phrase : « Voici votre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés. » Un festin qui est déjà signe du Royaume de Dieu et d'une rencontre définitive avec ce Dieu qui « fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours.»

Mais on le voit bien cette venue du Royaume ne se passe pas toujours comme on le voudrait : les ouvriers jettent les serviteurs hors de la vigne et tuent le fils comme le disait l'évangile de dimanche dernier. Ici les invités ne répondent pas avec empressement à l'invitation du Maître, et les excuses vont bon train : l'un va à son champ, l'autre à son commerce et à l'instar des ouvriers de la vigne, ils maltraitent ou tuent les serviteurs venus pour les inviter.

Ici est résumée l'histoire du salut où les prophètes sont maltraités, où les disciples de Jésus sont persécutés. Mais quel est donc le sens profond de cette Parabole ?

► D'abord, qu'il n'y a ni frontières, ni limites de langue, de sexe, de religion ou de couleur de peau à la participation au festin du Royaume : tout le monde est invité. Il est seulement question de choisir le Royaume et de le préférer à tout autre chose.

► Ensuite, faire le choix du Royaume, c’est faire le choix d'une rencontre avec Dieu et pour certains dont nous sommes souvent, ce n'est jamais le bon moment. Pour certains, il y a un champ, un commerce, c’est-à-dire un travail, une situation, une famille qui sont obstacles à ce choix : pour un autre, celui qui ne porte pas l'habit de noce, cette fête n’est pas la sienne.

L'adhésion au Royaume demande une réponse personnelle et de revêtir l’habit de noce. Le rejet dans les ténèbres de ce pauvre hère peut sembler injuste : il n'a rien demandé à personne, on l'invite, on le fait entrer dans la salle de banquet, mais comme il n'a pas le vêtement ad hoc, on le jette dehors. Mais là n’est pas la vraie question.

Dans le rituel d'ordination des prêtres d'il y a 50 ans, au moment de l'appel, l'évêque demandait : « savez-vous si il en est digne ? » ; ce qui est devenu « savez-vous si il a les aptitudes requises ? » Ici pour le futur prêtre il est bien plus question de dignité que de capacités, comme dans tout autre métier.

Il en est de même avec l'habit de noce de l'évangile : il est à mettre en parallèle avec la dignité du futur prêtre : je m'explique !

Si le Royaume est ouvert à tous, il n’est pas ouvert à n'importe qui : pour y entrer, il y a une certaine exigence, celle de respecter le commandement de l'Amour. Il faut épouser la loi d'amour du Christ et devenir ainsi vrai Fils du Père. Car être Fils cela implique des exigences. Bien sûr, l’invitation est gratuite, mais cela ne dispense pas de s'engager soi-même à vivre avec le Christ et à agir comme lui.

Cette Parabole nous dit simplement que si l'on veut que la rencontre ait lieu avec le Maître du Royaume, il faut faire attention au rythme et à l'histoire de chacun, mais il faut aussi que chacun donne une réponse personnelle à l'invitation qui va faire de cette fête la sienne.

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