Homélie du père Michel Naas pour le 29ème dimanche du temps ordinaire - Année A — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 29ème dimanche du temps ordinaire - Année A

Homélie du 29ème dimanche ordinaire - Année A

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«Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi ! » Ainsi commence le décalogue, et tout ce passage de l'évangile de Matthieu va être en quelque sorte un commentaire de ce commandement.

Tout commence par une question des pharisiens sur l’impôt dû à César. Jésus a deux possibilités de réponse :

► S'il dit qu'il faut payer l'impôt aux romains, il va passer pour un collaborateur, ce qui va le rendre impopulaire face à cette foule qui voit en lui un libérateur.

► S'il dit qu'il ne faut pas le payer ; alors il pourra être accusé auprès des autorités romaines d'être un espèce de terroriste.

À ce piège tendu, Jésus donne cette réponse : « ne faites donc pas jouer à Dieu le rôle de César et à César le rôle de Dieu ». Ce n'est pas parce que l'état romain divinisait l'empereur qu'il faut faire de même !

Alors que faut-il faire ?

À Diognète, un écrit des premiers siècles de l’Église va éclairer le rôle des Chrétiens dans leur insertion dans le monde.

« Les chrétiens ne se différencient des autres hommes ni par une langue, ni par des vêtements. Il n'habitent pas des cités qui leur sont propres, n'utilisent pas un dialecte étrange… Ils résident chacun dans leur patrie, mais comme des étrangers domiciliés… Ils participent à tout comme des citoyens… Toute terre étrangère est leur patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère… Ils se marient comme tout le monde, font des enfants, mais n’abandonnent pas leur progéniture. Ils partagent la même table, mais pas le même lit. Ils vivent sur la terre, mais sont citoyens dans le ciel. Ils obéissent aux lois en vigueur , mais leurs mœurs font mieux que les lois... Pour dire simplement, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. »

Ce que l'on peut résumer par cette phrase de Saint Jean : « vous êtes dans le monde, mais vous n'êtes pas du monde. »

Autrement dit : nous n'avons pas le droit de mettre Dieu en concurrence avec le monde qu’il a créé.

Personne n'a jamais pensé en France que le fait de dire que le roi était de droit divin, avait quelque chose à voir avec la sacralisation de l'empereur romain, une sorte d’idolâtrie en somme

Tout au long des évangiles, il y a ce débat sur la messianité de Jésus : sera-t-il celui qui va nous libérer de l'envahisseur romain ou est-il quelqu'un d'autre ?

Isaïe nous donne une réponse en parlant du roi Cyrus comme d'un Messie libérateur, alors que d'habitude, le Messie désigne le descendant de David, son Fils. Que dit le prophète ? : simplement qu'à travers l'ascension de Cyrus se profile la libération d'un peuple. Il ne s'agit pas d'une liberté physique, mais d'une liberté spirituelle. Et Jésus, ici, par sa réponse aux pharisiens affirme qu'il n'est pas un Messie politique.

Nous sommes souvent pareils que le peuple d'Israël. Pour notre sécurité, nous voudrions que nos évêques, que le pape interviennent à tout bout de champ sur des questions politiques, alors que la seule chose qu’ils ont à faire, c'est de donner des critères pour discerner si une société va dans le mur ; et ils se sont, même-là, souvent trompés.

Les seul maître c'est le Christ, et attention de ne pas faire le mauvais choix par peur, par besoin de sécurité, par paresse, en se retranchant derrière de mauvaises certitudes, alors que la seule certitude pour un chrétien, c'est la défense de l'homme, « de tout homme, de tout l'homme » aurait saint Jean-Paul II.

Trop souvent, nous nous laissons manipuler et nous ne luttons pas contre la pensée commune, même quand elle exacerbe les nationalistes et le culte du MOI.

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