Homélie du père Michel Naas pour le 2ème dimanche de l'Avent - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 2ème dimanche de l'Avent - Année B

2ème Dimanche de l’Avent - Année B

(Is 40, 1-5.9-11 ; Ps (84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14) ; 2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8)

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« Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)

Dès le début de son Évangile, Marc nous dit ce qu’il va écrire : « l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu ». Il nous introduit dans l’histoire d’une Bonne Nouvelle. Mais ce qui est étrange, c’est que le premier personnage que l’on va croiser dans ce récit de l’histoire de Jésus-Christ Fils de Dieu, est un homme « vêtu de poil de chameau, avec une ceinture autour des reins, qui se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » Un homme qui « crie dans le désert et qui proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés ».

Un homme donc qui s’inscrit dans une histoire, celle du peuple d’Israël, qui depuis la nuit des temps et en particulier avec le prophète Isaïe proclame la venue du Seigneur en disant aux villes de Judas : « Voici votre Dieu ».

Mais avant que Dieu ne fasse irruption dans sa vie, le peuple d’Israël doit préparer les « chemins du Seigneur » : « en comblant les ravins, en rabaissant les collines, en tirant droit dans les terres arides une route pour notre Dieu ».

Ce serait simple s’il ne s’agissait que de travaux de terrassement, quoiqu’il faille, même là, du temps pour arriver au but, nous l’avons vu avec la mise à quatre voies de la route qui va à Vesoul.

Non ! Il est question selon la deuxième lettre de saint Pierre de la réalisation de la promesse : la venue « d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle où résidera la justice. » Ce texte là fait écho au psaume 84 :

« Amour et Vérité se rencontrent
Justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
 »

Car, comment rendre droits les sentiers et préparer les chemins au Fils de l’Homme si l’on fait fi des hommes justement.

Comment parler de conversion si nous n’ouvrons pas notre cœur à la détresse humaine. C’est ce que dit Jean-Baptiste dans le passage parallèle de saint Luc quand il répond à la question : « qu’est-ce qu’il faut faire ? » Il dit aux foules : « celui qui a deux vêtements, qu’il en donne un, et qu’il partage sa nourriture avec celui qui n’en n’a pas » ; aux collecteurs d’impôt : « ne demandez pas plus » ; aux militaires : « ne prenez d’argent à personne, contentez-vous de votre salaire ».

La vraie conversion, c’est niveler l’injustice et abaisser l’orgueil en faisant résonner parallèlement Amour et Vérité. On peut en effet croire aimer, en laissant la vérité de côté ; ou tenir à la vérité en faisant fi des détresses humaines. Dans sa dernière encyclique, le Pape François rappelle cette importance d’être frère, c’est-à-dire de ne pas mettre dans Église, en concurrence, le droit canonique qui serait en quelque sorte la vérité immuable et l’Évangile qui serait la seule manifestation de l’amour.

La vérité est indispensable à toute relation. Elle permet de poser un regard lucide sur la réalité, tandis que l’amour donne du sens à la vie humaine, il pardonne, comprend, relève.

Trop souvent la vérité est prise comme certitude inaliénable. Le « je sais » de toute certitude, tue trop souvent, car il fait basculer dans un sentiment de toute puissance : il y celui qui a le pouvoir parce qu’il sait, et l’autre qui devient victime.

Pour nous, en Église cela se manifeste souvent dans les cléricalismes de toutes sortes qui prennent le pouvoir ou croit l’avoir par l’ordination et savent mieux que Dieu lui-même ce qui est bon pour l’homme.

Alors qu’est-ce que cela implique ? Simplement de vivre notre baptême dans l’Esprit Saint. C’est ce que dit le Baptiste : « Moi je vous ai baptisé dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ».

Le Concile Vatican II rappelle l’importance du Sacerdoce Commun des fidèles, signifié par l’onction avec le saint Chrême. L’Esprit Saint met la grâce baptismale au cœur même du peuple que nous formons. Jean-Baptiste annonçait un changement, une nouvelle voie ; ce que Jean annonçait, Jésus va le réaliser dans et par sa vie offerte, par sa mort et sa résurrection, et le baptême nous y plonge.

Alors la vraie conversion c’est simplement vivre vraiment notre baptême dans la grâce de l’Esprit Saint.

Marie-Noëlle Thabut lit et commente l'intégralité des lectures du 2e dimanche de l´Avent, année B.

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