Homélie du père Maurice Bez pour le 2ème dimanche de l'Avent - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 2ème dimanche de l'Avent - Année B

Dimanche 6 décembre 2020 - 2ème dimanche de l’Avent - B

(Isaïe 40, 1-5.9-11 ; Ps 94 ; 2 st Pierre 3, 8-14 ; St Marc 1, 1-8)

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« Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)

« Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». C’est ainsi que commence l’Évangile de Marc, qui nous accompagnera au long de cette année liturgique.

Ce qui me plaît, c’est ce mot « commencement », qui me parle de « nouveau départ », « nouvelle création ». Retrouver l’esprit des « commencements ». Il faudrait lire cet Évangile entièrement, faites-le une fois, on en a pour une heure dix-sept minutes. Tout l’Évangile de Marc est construit pour montrer que cet homme du peuple, Jésus, est le Christ, pour arriver à ces paroles du centurion, à la fin de son Évangile : « Vraiment cet homme était le fils de Dieu ».

La tradition a toujours présenté Marc comme le disciple de Pierre. Ce sont donc les souvenirs et la catéchèse de Pierre, témoin oculaire de Jésus, que nous entendons, en ce récit.

On pense que cet Évangile fut rédigé à Rome, vers l’an 65-70 et qu’il s’adressait à une communauté chrétienne formée d’anciens païens, n’ayant jamais vécu en Palestine. C’est pourquoi Marc donne de nombreuses explications sur les rites juifs ou le sens des mots araméens.

C’est l’Évangile le plus court, très concret, fait de récits vivants, comportant des détails pittoresques, ce qui donne une certaine note d’humanité. Le genre est narratif, ce qui facilite l’écoute, avec des adverbes comme « aussitôt » (40 fois), ou « ensuite »… Marc raconte : raconter, c’est toujours faire « croire ».

C’est le récit d’un homme du peuple, plein de détails savoureux. Mais, ne nous y trompons pas, Marc est aussi un théologien, qui nous livre la progressive découverte de Pierre. Dans la première partie (1,1-9,13), tout le monde se demande : « Qui est Jésus ? ». Jésus fait des actes et des paroles qui posent question. Mais curieusement, Jésus impose le « secret » sur sa personne. Puis, dans la seconde partie de sa vie publique (9,14 – 16,20) il révèle peu à peu le mystère de sa personne.

La géographie de Marc, elle aussi, est théologique, en ce sens qu’elle met en valeur la Galilée, terre ouverte, païenne mais accueillante au message de Jésus, par opposition à Jérusalem, ville qui refuse Jésus, et le mettra à mort.

Enfin, l’Évangile de Marc est dramatique. On y voit trois groupes humains. D’abord Jésus et ses disciples, toujours ensemble. Puis les foules qui suivent Jésus, mais ne le comprennent guère. Enfin les adversaires qui, dès le point de départ, épient Jésus et le condamnent.

Bonne lecture ! L’idéal est d’écouter cet Évangile. Quand j’étais responsable de communautés, je proposais l’écoute de cet Évangile, à l’église, et chacun pouvait entendre cet Évangile, pendant plus d’une heure : « L’écoute n’est-elle pas le propre du disciple ? »

En ce 2ème dimanche de l’Avent, nous pourrions penser que le personnage principal de ce début de l’Évangile de Marc est Jean-Baptiste. C’est lui qui est visible, remplit l’espace, au grand désert, près du Jourdain. Mais écoutons-le, suivons son regard, voyons son doigt tendu dans une certaine direction : Jean-Baptiste crie que quelqu’un vient : « Préparez le chemin du Seigneur ! Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi… Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ! ». Trois verbes résument le message d’aujourd’hui, et de tout l’Avent : espérer, préparer, se laisser baptiser.

Espérer : « Il vient » nous répètent les textes de ce jour. C’est cela notre espérance. Nous avons besoin de nous redire, la matière de notre espérance, surtout en ces temps de pandémie. C’est la foi qui donne le contenu de notre espérance : un libérateur, quelqu’un qui vient nous délivrer de toutes nos prisons : la peur, l’égoïsme, le désir de pouvoir, nos idées toutes faites, nos préjugés… Vous avez vu dans la lecture d’Isaïe : « Consolez mon peuple ! ». Oui, voilà que Dieu annonce le retour au pays à ce peuple d’Israël, en exil à Babylone (L’Irak actuel), et c’est un païen, le roi Cyrus qui autorise les Juifs à retourner dans leur pays en leur donnant des fonds en vue de la reconstruction du Temple ! Comme quoi, Dieu se sert de tous les hommes, y compris des gens qui ne sont pas croyants ! Ce peuple, en exil, avait gardé l’espérance en son Dieu.

Préparer : Jean-Baptiste reprend l’appel d’Isaïe : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur, tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu… » N’attendons pas passivement que Dieu vienne ; il nous faut lui préparer un chemin. Notre vie peut être un désert, symboliquement : un lieu de solitude, de peur, où il n’a pas de chemin : alors on tourne en rond ! Une vie sans projet, sans amour, sans ouverture ! Pour cela, il faut…

Se laisser baptiser : «  Lui vous baptisera dans l’Esprit ». Un baptême de conversion, c’est-à-dire un changement de mentalité, en nous tournant vers Dieu. C’est changer notre regard, dire autrement, penser autrement, s’ouvrir aux autres, aux exclus ; là, nous faisons de la place en nous pour que Dieu vienne : « Oui, Dieu peut venir… »

Maurice BEZ

Je vous joins ce texte…. Il n’y aura pas de Noël ?

P. Javier Leoz, curé de la paroisse San Lorenzo, Pampelune (Navarre en Espagne)
(Texte qui lui a valu un appel téléphonique du pape François le 7/11/2020)

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IL N’Y AURA PAS DE NOËL ?
Bien sûr que si !
Plus silencieux et plus profond,
Plus semblable au premier dans lequel Jésus est né, dans la solitude. Sans beaucoup de lumières sur terre,
mais avec celle de l’étoile de Bethléem,
illuminant des chemins de vie dans son immensité.
Sans- parades royales colossales
mais avec l’humilité de nous sentir
des bergers et des jeunes à la recherche de la Vérité.
Sans grandes messes et avec des absences amères,
mais avec la présence d’un Dieu qui emplira tout
IL N’Y AURA PAS DE NOËL ?
Bien sûr que si !
Sans les rues débordantes,
mais avec un cœur ardent
pour celui qui doit venir
sans bruits ni festivals,
ni réclamations ni bousculades ...
Mais en vivant le mystère sans peur
aux « Hérodes-covid » qui prétendent
nous enlever même le rêve d’espérer.
Noël aura lieu parce que DIEU est de notre côté
et qu’il partage, comme le Christ l’a fait dans une crèche,
notre pauvreté, nos épreuves, nos pleurs, nos angoisses et notre orphelinat. Noël aura lieu parce que nous avons besoin
d’une lumière divine au milieu de tant d’obscurité.
Jamais la Covid19 ne pourra atteindre le cœur ou l’âme
de ceux qui mettent dans le ciel leur espérance et leur haut idéal.
NOËL AURA LIEU !
NOUS CHANTERONS DES CHANTS DE NOËL!
DIEU VA NAÎTRE ET NOUS APPORTER LA LIBERTÉ !

Marie-Noëlle Thabut lit et commente l'intégralité des lectures du 2e dimanche de l´Avent, année B.

 

 

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