Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche de Pâques - 3 mai 2020 — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche de Pâques - 3 mai 2020

4ème DIMANCHE de PÂQUES - 3 mai 2020 - Homélie (Maurice B.)
Journée mondiale de prière pour les vocations

1ère lect. Actes 2, 14a.36-41 ; 2ème lect. 1° Pierre 2, 20b-25 st Jean 10, 1-10

Télécharger l'homélie

 

Quand Jésus dé-confine…

 

Quand je lis l’Évangile d’aujourd’hui, ma première impression est que Jésus n’aime pas le confinement ! Quand j’ouvre l’Évangile, j’y cherche une parole sur l’homme. Une parole pour nous, aujourd’hui. C’est ce que veut une homélie.

Jésus se présente comme la porte, non pas la porte qui se referme derrière nous comme un piège, mais une porte qui s’ouvre vers les grands espaces de liberté, il nous fait sortir, précise l’Évangile, pour passer du bercail vers les bons pâturages, pour aller et venir !

Or nous venons de lire que Jésus appelle ses brebis, chacune par son nom. Il n’en appelle pas quelques unes, mais toutes personnellement. Autrement dit, chacun est appelé, chacun sa vocation, sa mission, son rôle, sa responsabilité de construire avec les autres des lieux de paix et de liberté.

Pour bien saisir la portée de cette parabole, il convient de la situer et de la replacer dans son contexte. Jésus vient de guérir l’aveugle-né, c’est-à-dire bien plus que lui ouvrir les yeux ; car cet aveugle est un exclus, privé de tout statut civil et religieux, on dirait aujourd’hui : « confiné » ! En lui ouvrant les yeux, il lui redonne sa dignité, sa responsabilité, son identité. Il remet un homme debout !

Et Jésus raconte la Parabole du Berger aux Pharisiens, aux responsables d’Israël, ceux qui viennent d’exclure à nouveau l’aveugle une fois guéri, ceux qui, malgré l’évidence, veulent avant tout avoir raison, et sauver leur pouvoir et leurs privilèges. Cette parabole fait allusion aux voleurs, aux bandits, aux inconnus qui escaladent et violent l’espace des brebis. La grande critique que Jésus adresse aux Pharisiens, c’est de manipuler le peuple. Ils maintiennent les gens dans la soumission, les contraignant moralement à obéir à des lois tatillonnes sous peine de châtiment humain. Ils rendaient les femmes et les hommes de leur époque tout à fait irresponsables dans leurs choix de vie. Ils confinaient -enfermaient- Dieu dans leurs lois, leurs rites, dans le Temple !

Ému de voir son peuple dans un état de dépendance proche de l’esclavage, Jésus va tout faire pour le libérer, à l’image de Moïse qui délivra les hébreux de l’esclavage des égyptiens. « Je suis venu pour que les brebis aient la vie et la vie en abondance ».

Hélas ce combat est loin d’être terminé aujourd’hui, et nous savons combien de par le monde, les visages de l’esclavage sont de plus en plus diversifiés. Nous sommes de plus en plus conditionnés dans nos choix de vie et nos manières de vivre. Inconsciemment, insidieusement, nous sommes manipulés par les médias, les publicités, la consommation, la production… On manipule nos goûts, nos envies, nos désirs, nos choix politiques ou sociaux et même nos orientations personnelles. L’homme : « une éponge » qui absorbe tout ce qu’on lui propose soit disant pour une vie plus facile. Le réflexe de beaucoup, alors, c’est s’enfermer sur soi, se protéger, quitte à exclure, fermer « sa porte », ses frontières.

Jésus insiste, il met les points sur les i : « Je suis la porte. Et je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ».

La vie et l’abondance, c’est pour aujourd’hui. C’est maintenant. La vie éternelle est déjà commencée.

Il y a une profonde résonance pascale dans ce de titre de Pasteur, de Portier, de passeur d’hommes. Nouveau Moïse, Jésus fait sortir les brebis pour marcher à leur tête, pour le définitif exode. Il les fait sortir de tous les ghettos, de tous les systèmes, de tous les enclos, de tous les esclavages.

« Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir ». Quelle que soit notre histoire, chacun d’entre nous est unique aux yeux de Dieu. Aucune âme n’est identique à une autre, et chacun d’entre nous est irremplaçable. À une époque où l’on a tendance à dire au contraire que « nul n’est irremplaçable », et que si nous ne sommes pas contents de notre travail, d’autres sont prêts à prendre notre place, une telle parole est riche de conséquences.

Qui que nous soyons, nous sommes uniques aux yeux de Dieu. Pour lui, nous avons de l’importance, pour lui, nous comptons.

Alors, quand nous ne croyons plus en l’Homme, quand nous trouvons les autres hostiles ou insignifiants, agressifs ou inexistants, pensons que Dieu les aime, comme unique. C’est là une invitation à se regarder « autrement », et à regarder l’autre « autrement », c’est alors qu’un autre monde est possible, c’est alors qu’un autre monde est en marche ! Et si c’était vrai pour l’aujourd’hui de notre monde ?

Maurice B.

 

« Réaliser notre vocation, vivre une vie chrétienne, c’est apprendre à nous libérer du poids de nos fantaisies, de nos envies du moment, pour nous concentrer sur notre désir le plus vrai, celui qui nous fait avancer, qui nous appelle vers le bien ».

Candiard « Quand tu étais sous le figuier »
Cité par le M.C.R. livret national
Campagne d’année : « Choisis ta vie »

Marie-Noëlle Thabut (KTOTV) lit et commente l'intégralité des lectures
du 4e dimanche de Pâques, année A

Pour les plus jeunes, Martine Bacher dessine et raconte l'histoire du mouton retrouvé ou perdu.
C'est la parabole du bon berger raconté par Jésus.

à lire aussi