Méditation par le père Michel Naas pour le 4ème dimanche de Pâques - 3 mai 2020 — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation par le père Michel Naas pour le 4ème dimanche de Pâques - 3 mai 2020

Méditation pour le 4ème dimanche de Pâques

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Ce quatrième dimanche de Pâques nous est proposé par l’Église comme dimanche du Bon Pasteur et dimanche des vocations. Ce sera les deux axes de notre méditation de ce jour.

Si l'on regarde l'évangile de Jean, avant de se dire Bon Pasteur, Jésus se dit : « la Porte des brebis ». Le berger est celui à qui est confié le troupeau ; il mène les brebis paître « sur des prés d'herbe fraîche » comme nous dit le psaume 22, il les soigne, il en a le souci. Il n'en est pas le propriétaire, mais il a comme mission de les surveiller contre les attaques malveillantes, - l’évangile nous parle de « voleurs et de bandits » -, et de les nourrir. On voit bien pour le Jésus de Saint Jean, que le propriétaire des brebis, c'est son Père.

Un berger sait combien il a de bêtes à garder, et quand il les rentre dans l’enclos, il n'en oublie aucune, car il connaît chacune. Pour rentrer dans la bergerie, elles passent toutes par lui. Saint Thomas d'Aquin va même jusqu'à dire que « c'est par le corps du Christ que l'on entre dans la bergerie » !

Que dire alors si ce n'est que le Christ est la Porte qui mène au Père, le passage obligé en quelque sorte, et ceci de deux manières :

1 - Saint Pierre dans sa lettre : il nous redit le sens profond de la mort-résurrection de Jésus : « Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. » Il est encore selon Saint Jean, celui qui donne sa vie pour ses brebis, pour qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient en plénitude, en participant à sa résurrection.

2 - Les Actes eux nous disent : «  Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. » Dans le Premier Testament c'est le Roi qui est Christ, Oint et Envoyé de Dieu. Il est souvent comparé au berger du troupeau. Malheureusement, cette royauté s'est dénaturée et a perdu le sens profond de ce qu'elle devait être : attentive au troupeau, redire au peuple que Dieu est « pardon et miséricorde », et enfin d'appeler à la paix et à la fraternité. Et Jésus, le vrai Berger va lui réconcilier dans sa mort-résurrection le peuple dispersé, par les « voleurs et les bandits » qu'on été prêtres et rois d'Israël.

Si le Christ est passé à travers la mort et est ressuscité, c'est pour que nous soyons nous aussi ressuscités avec lui, c'est-à-dire ouverts à cette nouvelle vie dont le péché d'Adam nous avait privé. Il serait faux de croire que cette envie de « manger le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal », de se l'approprier, ne serait que le désir de l'Adam de la création au livre de la Genèse.

C’est le désir de tout homme que de vouloir être comme un dieu, c'est-à-dire de posséder toutes choses et de les garder pour lui. Le geste d'appropriation d'Adam qui prend et garde pour lui, doit devenir pour nous, les sauvés par la mort-résurrection de Jésus, un geste de don, symbolisé, par les bras ouverts du Christ sur le bois de la croix.

Et le Baptême nous fait participer à cette messianité de Jésus-Christ. On le voit très bien dans le livre des Actes au chapitre 9, dans le récit de la conversion de Saint Paul que nous avons lu cette semaine à la messe : Elle nous décrit la mission du nouveau baptisé : une fois baptisé, Saul part dans les synagogues pour proclamer que « Jésus est Fils de Dieu ». Telle est la vocation de tout baptisé, telle devrait être la nôtre.

Le dimanche du Bon Pasteur nous rappelle donc qu'en Jésus-Christ, ressuscité, nous avons un Sauveur qui donne sa vie en abondance, et qui connaît chacune de ses brebis par son nom. Et ces brebis, est-ce qu'elles reconnaissent sa voix ?

Ce dimanche du Bon Pasteur nous rappelle aussi que par le baptême, nous avons chacun une vocation propre, c'est pour quoi il est aussi le dimanche dit des « vocations ». Pendant trop longtemps, lorsque l'on parlait de vocations, nous ne pensions qu'aux prêtres, religieux et religieuses. « Donnez-nous beaucoup de saint prêtres, donnez-nous beaucoup de vocations religieuses », disions-nous à l'adoration du saint Sacrement. Ça n'a pas vraiment marché ! Car, comment peut-il y avoir des vocations de prêtres, de religieux et de religieuses, s'il n'y a pas d'abord des vocations de laïcs à prendre leur place dans l’Église. Les vocations du prêtre et celles du religieux et de la religieuse, s'inscrivent comme nous le rappelle si bien le Concile Vatican II, dans la sacerdoce commun des fidèles. Le rôle des religieux et des religieuses est un appel pour tout chrétien à la sainteté, c'est-à-dire à se mettre en marche dès ici-bas pour faire advenir le Royaume aujourd'hui. Le rôle des prêtres n'est pas de transmettre l'évangile à lui tout seul. Chaque baptisé a à le faire, et le prêtre a à veiller à ce que cette annonce ne soit pas déformée et à l'adapter aux mœurs et aux méthodes de ce temps.

Le dimanche du Bon pasteur et des Vocations nous redonne le sens profond de notre baptême : Écouter la voix du Bon Berger pour devenir dans le monde des nouveaux Christs.

Michel Naas

Marie-Noëlle Thabut (KTOTV lit et commente l'intégralité des lectures
du 4e dimanche de Pâques, année A

Pour les plus jeunes, Martine Bacher dessine et raconte l'histoire du mouton retrouvé ou perdu.
C'est la parabole du bon berger raconté par Jésus.

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