Homélie du père Maurice Bez pour le 5ème dimanche de Pâques - 10 mai 2020 — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 5ème dimanche de Pâques - 10 mai 2020

5ème dimanche de Pâques - 10 mai 2020 – Homélie Maurice Bez

Lectures : Ac 6,1-7 ; Ps 32 ; 1 Pe 2, 4-9 ; st Jean 14, 1-12

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Depuis Pâques, nous lisons le livre des Actes des Apôtres – chaque jour de la semaine ainsi que le dimanche - qui nous emmène aux premiers jours de l’Église. Nous assistons à ce printemps de l’Église. Nous y voyons les tout premiers chrétiens écoutant l’enseignement des Apôtres, vivant la communion fraternelle, rompant le pain et participant aux prières. En somme, déjà la structure de notre dimanche aujourd’hui.
En lisant le livre des Actes, nous plongeons dans un bain d’Église naissante.
Des hommes, des femmes, des Apôtres et des chrétiens, ont vécu cette étonnante épopée missionnaire. Mais derrière les « actes » des apôtres, un seul acteur, l’Esprit ! Ou, plus exactement, le Seigneur Jésus, vivant, ressuscité, agissant par son Église dans la puissance de son Esprit.
C’était très beau, mais ce n’est pas facile. Aujourd’hui 2000 ans après, ce n’est pas plus facile. Le monde d’alors était aussi cloisonné et divisé que le nôtre. La réalisation d’une communauté sans frontières ne s’est pas faite toute seule.
Une mésentente –c’est le passage d’aujourd’hui- entre deux groupes de chrétiens, les Grecs et les Hébreux. Les premiers se plaignent du mauvais fonctionnement de l’assistance aux veuves de leur groupe, il n’y en a que pour les Hébreux !
La tension semble se résoudre grâce à l’institution des sept que les apôtres proposent d’affecter au service des tables –ministère d’assistance-. On s’aperçoit que l’Église naissante sait créer des services, des ministères pour répondre aux besoins du moment.
Il en va ainsi, dans l’histoire de l’Église : à problèmes nouveaux, des conditions nouvelles d’évangélisation, auxquelles il faut faire face.
L’Église d’alors n’avait aucun « prêt à porter ». Elle est toujours appelée à inaugurer, à créer au fur et à mesure du temps, des époques, des cultures. C’est toujours vrai aujourd’hui. Lorsque par exemple, devant la crise des vocations, apparaissent de nouveaux ministères, des formes nouvelles d’évangélisation : diacres, délégués pastoraux, nouveaux services comme « Église verte »…
Au temps des Actes, le révélateur de la « crise »…, ce sont les veuves. Nous savons qu’avec les orphelins, elles incarnent les marginaux, les pauvres, les fragiles, les sans-voix. Le sort qu’on leur réserve en dit long sur le type d’évangélisation que l’on adopte.
Comme aujourd’hui, la place donnée aux sans-voix, aux migrants,… parle du choix pastoral de nos paroisses.
La source de notre créativité et la raison de notre espérance, c’est comme le dit Pierre dans la 2ème lecture de ce jour, c’est Jésus : Jésus, la pierre d’angle sur laquelle se construit l’Église. Et chacun de nous est une « pierre vivante » pour faire ensemble l’Église visible, le Corps du Christ.
Le Christ, aujourd’hui encore, fait naître et croître son Église. Il continue à faire passer des ténèbres à son admirable lumière, des crises à des situations nouvelles, de la peur à l’audace. « Ne soyez donc pas bouleversés » …
« Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». À ses amis angoissés, Jésus demande de tourner leurs regards dans une seule direction : La foi - le mot ’croire’ se trouve, ici sept fois dans la bouche de Jésus. Jésus demande, envers sa propre personne, un acte de foi identique à celui qu’on peut avoir envers Dieu.
« Je pars vers le Père, vous préparer une place ». Onze fois, nous trouvons ce mot de ‘Père’ dans l’Évangile. Jésus ne cesse de parler du Père. Nous aussi, nous retournerons vers le Père. C’est lui le terme de notre voyage. Il nous a préparé une place près de lui. Au terme de notre route humaine, ce n’est pas le néant, c’est Quelqu’un qui m’attend et nous avons encore du chemin à faire !
L’Église continue à faire passer les hommes au Père.
« Je suis le chemin, la vérité, la vie ».
Chemin, vérité, vie, qui sont devenus en Jésus, quelqu’un.
Quelqu’un qu’il faut suivre et rejoindre, qui nous dit qu’on ne peut pas rejoindre le Père sans passer par lui, sans rejoindre les hommes, comme lui.
Comme les veuves ont fait avancer l’Église, il se pourrait bien que ce temps de confinement donne à l’Église un visage nouveau, une nouvelle jeunesse.

Histoire pour temps de confinement

Un Papy lit son journal tranquillement, mais son petit-fils, dont il a la garde, vient sans cesse à côté de lui et le taquine : lui tire la moustache, met ses mains sur le journal, lui prend ses lunettes. Le grand-père essaie de l’écarter, de le repousser, mais le petit insiste.
Alors le Papy, pour l’occuper, mais surtout s’en débarrasser, prend une carte du monde, qu’il avait sous la main, la déchire en morceaux et les donne à l’enfant en disant :
- « Va donc reconstituer la carte du monde, et après tu reviendras me voir quand tu auras recollé les morceaux.
Le petit enfant se prête au jeu, et le papy se dit :
- Je suis tranquille pour un bon moment, avant qu’il ne recolle la carte, j’ai le temps de lire mon journal.
Mais très peu de temps après, l’enfant revient :
- Ça y est, papy, j’ai refait la carte du monde.
Le grand-père étonné lui demande :
- Comment as-tu fait pour aller si vite ?
- Eh bien, papy, c’est facile, derrière, il y avait la photo d’un homme,
pour refaire le monde, j’ai refait l’homme.

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