Méditation par le père Michel Naas pour le 6ème dimanche de Pâques - 17 mai 2020 — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation par le père Michel Naas pour le 6ème dimanche de Pâques - 17 mai 2020

Du sixième dimanche de Pâques

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Permettez-moi, pour une fois, de partir de la première lettre de Saint Pierre et de cette phrase : « Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l'espérance qui est en vous », car c'est l'essence-même de notre vie chrétienne que de rendre raison de l'espérance qui est en nous. D'ailleurs, les deux envois en mission que l'on trouve dans la nouvelle traduction de la liturgie eucharistique dans notre missel vont aller dans ce sens :

- « Allez porter l’Évangile à vos frères »
- « Allez en paix et glorifiez le Seigneur par toute votre vie »

Ressourcés que nous devons être par ce sacrement de communion qu'est l’Eucharistie, « source et sommet de toute vie chrétienne » comme dit le Concile Vatican II, nous devons, chacun à notre façon dire l'espérance que la Résurrection de Jésus suscite en nous !

Nous sommes chaque jour confrontés à des « adversaires ». Ceux qui disent : « croire en Dieu, à quoi cela sert-il ? » ou « ils ne sont pas meilleurs que nous, regardent les affaires qui surgissent aujourd’hui ! » ou « des incroyants font tout autant de bien qu'eux dans le domaine de la charité ! » et enfin il y a les indifférents qui disent : « laissez les croire ça ne dérange personne. »

Alors pour rendre compte de cette espérance, il nous faut à la fois :
- être irréprochable ; ce n'est pas facile, et c'est pourquoi au début de chaque eucharistie, nous nous reconnaissons pécheurs, c'est-à-dire en inadéquation avec l'espérance chrétienne
- être toujours prêt à faire le bien et à combattre le mal, ce qui n'est pas facile non plus, et comme nous y succombons à ce mal, il y a le sacrement de la miséricorde pour nous remettre sur le bon chemin.

Tout cela s'enracine dans l'évangile de ce jour. Si l'on demande à n'importe quel quidam ce qui caractérise la foi chrétienne, ce qui en est le fondement, après la résurrection de Jésus-Christ, il vont dire cet adage : « Aimez-vous les uns les autres » ; Ils oublient l’essentiel « comme je vous ai aimés ». Une manière de vivre qui ne peut se faire à la force des bras, mais qui doit s'enraciner dans l'amour que le Fils porte au Père et que le Père porte au Fils, manifesté par le Saint-Esprit.

Car sans l'Esprit, le « Défenseur », nous ne pouvons rien faire. Il nous défend contre le mal, et surtout le mensonge incarné par l'antique serpent qui voudrait nous faire croire que nous pouvons être un jour comme des dieux et prendre la place du Créateur. Alors Jésus qui est « la vérité » comme nous le rappelait l'évangile de dimanche dernier, nous envoie « l'Esprit de Vérité », le « vrai Défenseur », et alors qui pourra s'attaquer à nous, qui sommes dans la lumière de la vérité.

Ce commandement de l’amour qui caractérise la vie chrétienne est le signe plénier de la résurrection. Jésus n'est-il pas celui qui a donné sa vie par amour pour les hommes ? Et c'est pourquoi Dieu son Père et notre Père l'a ressuscité d'entre les morts !

Si on demande des signes de la résurrection dans l’Église, il n'y en a qu'un, le « voyez comme ils s'aiment » du livre des Actes des Apôtres. Car par la résurrection du Christ, nous sommes re-crées; en effet la résurrection est déjà une re-création de notre personne, en restaurant l'équilibre perdu par le désir d'être comme dieu, et pour que cette re-création puisse avoir lieu, il nous faut le don de l'Esprit-Saint.

Cela est très bien montré dans le passage du livre des Actes des Apôtres de ce jour ; le baptême ne suffit pas aux samaritains, il leur faut l'imposition des mains. Certes le baptême de chaque baptisé le fait entrer dans la communauté des croyants, bien sûr, il fait de lui un prêtre, un prophète et un roi, mais pour que tout cela puisse se réaliser pleinement, il lui faut le don de l'Esprit par l'imposition des mains (la confirmation), c'est-à-dire pour permettre à chaque baptisé de rendre compte de l'espérance qui est en lui.

Lorsque nous sommes dociles à l'Esprit, nous prolongeons le mystère de l'incarnation et l’œuvre du Christ au milieu des hommes. Comme dit Saint Irénée, « si en Jésus-Christ Dieu s'est fait homme, c'est pour qu'en Jésus-Christ, l'homme devienne Fils de Dieu ». C'est cela prolonger le mystère de l'incarnation, devenir image de Dieu, image d'amour au cœur de notre humanité. Grâce à l'Esprit, nous devenons capables d'ouvrir notre esprit et de voir le Christ vivant chez les hommes qui agissent dans le monde, qu'ils aient été ou non baptisés, car ils sont ouverts à l'Esprit sans le savoir : « ce sont des chrétiens qui s'ignorent », selon le mot du théologien Karl Rahner.

À chaque sacrement célébré, nous accueillons l'Alliance Nouvelle scellée dans le Sang de l'Agneau, une Alliance Nouvelle que nous ne pouvons, que nous n'avons pas le droit de taire : en Jésus-Christ, tout homme est sauvé, en Jésus-Christ, tout homme est marqué du sceau de l'Amour de Dieu.

Michel Naas