Homélie du père Maurice Bez - Dimanche des Rameaux et de la Passion - 5 avril 2020 — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez - Dimanche des Rameaux et de la Passion - 5 avril 2020

LE DIMANCHE des RAMEAUX et de la PASSION

5 avril 2020

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LA GRANDE SEMAINE …

Le dimanche des Rameaux et de la Passion ouvre la Semaine sainte : la plus grande des semaines, qui, cette année, prend toute sa signification, dans ce contexte de pandémie. En nous invitant à entrer dans ce vaste mouvement de solidarité, chacun, à sa place, pour éradiquer ce virus dévastateur, est concerné. Car suivre la Passion de Jésus, c’est entrer dans ce mystérieux contact avec les événements qui ont conduit à notre salut, et c’est rejoindre la seule consigne qui mobilise les hommes d’aujourd’hui, face au Coronavirus : sauver !

Nous allons suivre, dans le temps, le parcours de Jésus depuis la joyeuse entrée du roi des juifs dans Jérusalem jusqu’au matin de Pâques, en passant par son dernier repas et la passion.

POUR NOUS Y PRÉPARER

Le prophète Isaïe (1ère lecture), le psaume 21 et la lettre de Paul aux Philippiens (2° lecture) nous y préparent. Ils nous présentent un serviteur de Dieu disponible, à l’écoute de l’humanité, qui ne fait pas état de ses titres pour se dérober ou se protéger mais au contraire se dépouille, et va jusqu‘ à accepter, par amour pour ses frères, l’humiliation, l’outrage et la mort sur la croix. Voilà de quoi habiller notre cœur et notre esprit pour entrer en Semaine sainte.

« Il s’est dépouillé, il s’est anéanti, se faisant obéissant jusqu’à la mort sur une croix ».

EN SUIVANT JÉSUS…

En entrant à Jérusalem, Jésus ne fait pas comme les chefs de guerre ou les grands du monde, il n’arrive pas sur un char ou un cheval fringuant. Il est assis sur un âne. Cet animal est celui des pauvres. C’est un animal de travail, une bête de service. Jésus l’a choisi intentionnellement car il veut dire qu’il arrive dans l’humilité pour accomplir le plan de Dieu.

La foule : Celle qui accueille, dans la liesse, Jésus, entrant à Jérusalem : quelle entrée triomphale ! Il doit susciter une telle espérance, sans doute ! Mais cette même foule est capable plus tard de crier, à la question de Pilate, concernant Jésus : « A mort ! » et de lui préférer Barabas, un bandit ! De plus, elle l’injurie à la Croix. Une foule : ce sont des gens, qui souvent se rassemblent autour d’un slogan, mais est très versatile, se range dernière le plus fort. Pilate le sait bien : il s’en remet à la foule. On exclut encore aujourd’hui, on juge, on se range derrière tout le monde et on amplifie la rumeur !

Judas : Ils ont trouvé leur homme, les grands prêtres et les anciens « décidés de faire arrêter Jésus par ruse et de le tuer ». Judas leur a vendu la solution de leur problème. Judas reçoit 30 pièces d’argent : c’était le prix de la vente d’un esclave ! Qu’est-ce qui a poussé Judas à trahir Jésus ? La seule réponse de l’Evangile est l’argent. Matthieu dira qu’il regrettera son attitude et qu’il se donnera la mort ! Pourtant, Jésus, jusqu’au bout, manifestera son amour à Judas : « Mon ami, fais ce que tu as à faire ». Quand on voit où mène l’argent, parfois !

Un dernier repas, un dernier verre de l’amitié. Jésus sait parfaitement qu’il va mourir : c’est son dernier repas… le verre de l’amitié, dit-il, « Je ne boirai plus du fruit de la vigne ». Jésus veut trinquer une dernière fois, mais ce sera d’une autre façon. Il va dire merci, bénir son Père : pourquoi ? Pour cette Alliance merveilleuse entre Dieu et l’humanité, pour la fécondité de sa mort qui sauvera la multitude, pour la rémission des péchés que sa croix va opérer… Et pour cela, Jésus va « mettre en mémoire » ce dernier repas, pour l’avenir : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». En fait, Jésus va mimer sa mort qu’il va vivre le lendemain pour délivrer tous les hommes de tous les temps et leur ouvrir la vie éternelle.

« Restez ici, pendant que je m’en vais là-bas pour prier ». Arrivé à Gethsémani, l’agonie de Jésus est une longue prière, selon saint Matthieu. 5 fois, il prononce ce mot : prier ! Jésus agonise en vivant une intense union à son Père. Mais il veut vivre ce moment avec les siens : 3 fois, il revient vers eux pour les inviter à « prier avec lui », à « veiller avec lui » Mais… ils s’endorment ! « Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. » La prière de Jésus l’aide à voir autrement. « Quand le prie, je suis étonné de voir comment mes idées changent », disait Paul Claudel. Ma mort, ce n’est pas l’instant où je rends le dernier souffle, mais quand, dans ma tête, mon cœur, je me suis préparé à quitter ce monde ! (Facile à dire me direz-vous !)

Pierre : Jésus avait dit : « Je serai pour vous une occasion de chute », mais Pierre répond : « Jamais pour moi ». Pierre est comme nous : il a le désir de bien faire et finalement fait le contraire. Pierre se croyait plus fort que les autres. Jésus annonce un reniement qui sera répété trois fois. Pierre est, comme nous encore, capable de tout promettre et de tout lâcher !
2 procès : l’un religieux, devant le grand prêtre, Caîphe et le Sanhédrin, l’autre civil, devant le gouverneur romain Pilate : Laîcité avant l’heure !
Les chefs religieux cherchent un faux témoignage contre Jésus : cette seule phrase résume la situation. Ils cherchent des arguments pour justifier une condamnation.

Et puis le sommet, c’est la parole du centurion romain qui résonne comme une véritable profession de foi :

« Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »

N’est-ce pas la nôtre, aujourd’hui, cette même profession de foi ?

Maurice B.

 

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