Devant la crèche - Maurice Bez

Devant la crèche : le mystère… le silence

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La crèche… tout un symbole…
S’arrêter devant… Et laissons-la parler
Loin des bruits du monde, dans le silence de la création,
y entendre la respiration du monde.
Se taire, laissons le mystère nous rejoindre. Mys – Taire !

Dieu prend visage d’homme,
Dieu, sur la paille, avec un visage d’enfant, noir, jaune
ou blanc. Il est dans ces enfants que leurs parents tirent
de la main, les entraînant sur les chemins du monde,
Fuyant la violence, la mort pour survivre.
La crèche devient ce bateau de fortune, et
tant pis si la vie disparaît sous une vague déferlante,
il faut oser. Dieu, hier, s’est risqué dans notre monde !

Marie prend tous les noms : Myriam, Meriem, Samia…
Joseph y croit : le meilleur, le rêve est devant eux.
Il veut montrer qu’il a une longueur d’espérance… d’avance !
Il espère en « ces bergers » qui les accueilleront,
Il y aura bien une petite place dans leur étable,
Ils seront accueillis comme des mages, « avec leurs richesses
de cœur, d’humanité, leur savoir, leurs cris… »
Leur étoile s’est arrêtée ici, chez nous.
Et très vite, l’échange est admirable : « Je t’accueille,
Et voilà que c’est moi qui reçois de toi ! »

Nous ré-apprenons les gestes oubliés,
Ces gestes d’amour, ces gestes gratuits,
Ces gestes solidaires, qui élargissent l’espace de notre cœur.
Tout-à-coup, on se sent meilleur…
On ne dit plus : « Il n’y a rien à faire…
On ne peut pas accueillir tout l’monde… »

Mais une voix discrète, en nous, nous dit :
« Vas-y ! Tout reste à faire !
Plus rien n’est comme avant : c’est Noël ! »

Maurice Bez