Homélie du père Michel Naas pour la Nativité du Seigneur - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour la Nativité du Seigneur - Année B

La Nativité du Seigneur

(Is 62, 1-5 ; Ps 88 (89), 4-5, 16-17, 27.29 ; Ac 13, 16-17.22-25 ; Mt 1, 1-25)

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À Noël, nous fêtons la venue d’un enfant, et dans une famille la naissance d’un enfant bouleverse tout dans la famille. Mais ici la naissance dont il est question n’est pas celle d’un simple humain.

Arrêtons-nous d’abord à un passage de la lettre aux Hébreux : « Dieu dans le passé a parlé à nos pères par les prophètes, mais à la fin, dans les jours que nous sommes, il nous a parlé par son Fils ». Depuis le début des temps, Dieu parle à l’homme, soit directement soit par les prophètes, pour faire alliance avec lui. Et nous, nous sommes comme le peuple d’Israël d’hier, certains continuent de nous parler, et nous nous dépêchons de ne pas les écouter, pris que nous sommes par les autres soucis de la vie ; comme l’enfant de la Parabole, envoyé par son père à la vigne, qui dit « oui », et qui finalement n’y va pas, car il a sans doute quelque chose de mieux à faire. Les prophètes ont eu beau parler, le peuple n’ayant pas écouté, alors « la Parole s’est fait chair en Jésus-Christ et est venue habiter parmi nous», nous dit saint Jean ?

Cette venue de l’enfant inaugure les derniers temps, la dernière étape de la création. Jésus est la Parole d’Alliance ultime, la dernière phase de l’histoire d’Alliance entre Dieu et son peuple. Car la naissance d’un enfant assure la fécondité de l’avenir, et ouvre ainsi au peuple de Dieu un nouvel avenir.

Une naissance, certes, mais pas simplement de celle dont on nous dit que le nouveau-né a les yeux de papa, le sourire de maman, ou qu’il a je ne sais quelle ressemblance avec quelqu’un de la famille. Une naissance où l’on se rend compte dès le premier regard, que cet enfant a quelque chose de chacun d’entre nous !

Nous fêtons par cette naissance, la Promesse d’un Dieu qui ne finit pas de rejoindre les hommes dans leur humanité. Saint Jean nous dit : « Dieu a habité parmi nous » et Saint Irénée continue : « si en Jésus-Christ, Dieu s’est fait homme, c’est pour qu’en Jésus-Christ, nous devenions Fils de Dieu. » ; une union ineffaçable entre le Dieu créateur et l’homme sa créature. Dieu c’est le Père et tous les hommes sont frères.

Dans ce récit de la naissance de Jésus, il y a aussi d’autres acteurs, plus ou moins passifs :

Les Bergers : dans la tradition juive le Roi-Messie est le Berger de son peuple, et aujourd’hui nous célébrons la venue de ce Messie-Berger, qui est comme les bergers : il veille dans la nuit et prend soin du troupeau qui lui est confié. Les bergers de Noël savent reconnaître celui qui vient prendre soin de tous, puisqu’il est comme eux. Et Jean ne s’y trompe pas avec son long discours sur le bon pasteur.

Les Anges : ceux qui sont, comme on le dit en informatique, l’interface entre Dieu et les hommes, et qui sont là pour nous aider à relier notre aujourd’hui humain au mystère d’un Dieu qui devient homme.

Avec cette naissance, nous sommes face à un changement radical pour notre humanité, comme le dit le prophète Isaïe : « Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu ». Le salut est offert à tous des plus près aux plus lointains, des plus riches aux plus pauvres.

Mais revenons à la naissance de Jésus, en Saint Luc, tout ne se passe pas comme prévu : « il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Ça ne veut pas dire que Joseph était trop pauvre pour payer une nuitée dans une auberge ! Sans doute pas puisque comme artisan, il faisait partie de la classe moyenne. Non ! C’est parce qu’il y avait un risque d’accouchement, un risque de sang répandu qui aurait rendu la salle commune de cette auberge impure. Donc, dès avant sa naissance, Jésus est rejeté à cause du risque qu’il fait encourir aux croyants juifs.

On me dit souvent que nous prions trop pour les migrants et pas assez pour les chrétiens persécutés. J’en convient ! Nous oublions trop souvent nos frères croyants que leur foi fait mettre au pilori.

Mais n’oublions pas non plus comme le dit la prière de Pâques dans le religion juive, en parlant d’Abraham ; « Mon père était un araméen errant... ». Rappelons-nous que comme Jésus qui ne trouve pas de place dans la salle commune, nous sommes tous des errants sur cette terre, mais que nous devons malgré tout comme le rappelle la lettre à Tite d’hier soir que nous devons être « un peuple ardent à faire le bien ». C’est la seule chose que je peux nous souhaiter en cette fête de Noël, être chacun à notre manière des femmes et des hommes « ardent à faire le bien ».