Méditation du père Bruno Doucet pour la Sainte Trinité
Méditation dimanche de la Trinité
« Dieu a tellement aimé le monde… » En lisant ces premiers mots de l’Évangile de Jean qui nous est proposé en cette fête de la Trinité, j’ai tout de suite eu en mémoire les premiers mots du poème de Louis Aragon mis en musique par Jean Ferrat : « Aimer à perdre la raison… » Eh bien ! non, rassurez-vous ! Dieu n’a pas perdu la raison en aimant tellement le monde. Et ceci pour une bonne raison, c’est que c’est lui qui l’a créé, c’est-à-dire qui l’a mis en forme, en musique. La Bible nous montre parfois un Dieu qui danse, un Dieu heureux, un Dieu qui veut le bonheur de l’homme. Il l’a façonné avec de la terre. Il lui a donné la vie en insufflant dans ses narines son souffle de vie divine pour en faire un être vivant.
« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui, ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »
Et le Fils nous a donné l’Esprit pour que nous vivions, que nous mettions en musique nos vies de la même musique que celle de Dieu, que nous dansions nos vies de la même danse de Dieu, car nous dit St Jean : « Dieu est Amour ».
J’aime parfois m’éloigner des savants théologiens qui ont, au cours des siècles, débattus sur ce Dieu en trois personnes. Ce sont eux qui ont inventé ce mot : Trinité. Ils ont même inventé un langage de plus en plus compliqué pour creuser ce mystère. Et en fin de compte, tous ces mots et toutes ces profondes réflexions théologiques ne disent rien de plus que ce que Jean avait dit en trois mots : « Dieu est Amour ».
C’est Jésus qui nous a révélé par toute sa vie et dans son être, la richesse de la relation, la capacité d’aimer que Dieu est. Il nous a dit que Dieu est son Père, que lui et son Père sont unis par un mystère d’Amour qu’il appelle l’Esprit. À travers bien des images, (époux, berger…) il nous a permis d’entrevoir toute la richesse de la vie affective de Dieu. Et Jean a résumé tout cela dans cette brève formule : « Dieu est Amour ».
J’ai eu le bonheur d’avoir des parents qui sont restés ensemble 52 ans. Plus ils vieillissaient, plus je les voyais s’aimer par d’innombrables petits gestes, petites attentions. Ils n’ont pas été parfaits. Il y a eu des tensions. Mais ce que je retiens aujourd’hui, ce qui me nourris aujourd’hui, c’est bien ce mystère d’amour entre deux êtres, mes parents, qui prend sa source dans l’amour du Père et du Fils dans l’Esprit. Ils ne l’ont jamais caché jusqu’à la fin de leur vie terrestre. Ils ont vécu, à leur mesure, ce que nous dit St Paul aujourd’hui : « Frères soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous ».
Alors, oui, L’amour ne fait pas perdre la raison dans la mesure où nous lui faisons prendre source dans l’Amour de Dieu. L’amour ne fait pas perdre la raison lorsque nous aimons Dieu, les autres, nous-même, en vérité et, ainsi, participons à la vie même de Dieu, à sa nature même.
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous. » Paul 13, 13
Votre frère prêtre, Bruno
La Sainte Trinité expliquée aux enfants
Le dimanche qui suit la Pentecôte est toujours consacré à la Sainte Trinité. À cette occasion, pourquoi ne pas essayer avec ses enfants d’entrer un peu plus dans le Mystère trinitaire.
La fête de la sainte Trinité, ce dimanche 7 juin 2020, peut être une belle occasion pour expliquer aux enfants ce grand Mystère. Tout d’abord, il faut leur parler du mot « Trinité ». Pourquoi ne pas essayer de trouver avec eux des mots qui commencent par « tri », comme tricycle, par exemple. « Tri » implique donc qu’il existe trois éléments. En Dieu, il y a trois Personnes. Quelles sont-elles ? Pour aider les enfants à les trouver eux-mêmes, il faut leur proposer de faire le signe de croix. Ils remarqueront vite qu’ils invoquent effectivement trois Personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit (à moins qu’ils n’en citent une quatrième appelée… « Amen » ! Si c’est le cas, ce sera une bonne occasion de leur redire le sens de cette formule ou aussi de celle « ainsi soit-il » à la fin des prières).
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