Homélie du père Maurice Bez pour la Sainte Trinité — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour la Sainte Trinité

Dimanche 7 juin 2020 - Fête de la Sainte Trinité
Exode 34
, 4b-6.8-9 ; Cantique Daniel 3, 52 ; 2 Cor. 13, 11-13 ; St Jean 3, 16-18

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La Trinité ! Qu’est-ce que cela veut dire ?
Dieu fait « portes ouvertes » !

 

Dans l’Église, on a l’habitude de dire que parler de la Trinité n’est pas facile et l’on ajoute que pour les prédicateurs, c’est un devoir difficile !

D’une part, il est vrai que ce mot « trinité » n’est pas dans la Bible. Il a été reconnu au Concile de Constantinople en 381, pour résumer la foi des chrétiens en un Dieu Père, Fils, Esprit. Mais d’autre part, il faut savoir que ce mot a traduit la foi des tout-premiers chrétiens, comme le témoigne l’apôtre Paul dès l’an 55, dans sa 2e lettre aux Corinthiens, lue aujourd’hui : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous tous ». Formule qui ouvre nos célébrations et nous plonge dans cette Trinité… une communion d’amour : La Trinité : c’est Dieu qui fait « portes ouvertes sur son intimité ! »

Et je me demande comment avons-nous pu, pendant des siècles, croire et penser un Dieu, Tout-Puissant, guerrier, vengeur, intolérant. Alors que, dès les premiers mots de la Bible, Dieu se présente lui-même, en disant son nom à Moïse : « Le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour et de vérité ». De plus, l’Évangile de ce jour nous dit que Jésus n’est pas venu pour juger le monde, mais pour l’aimer et le sauver. Alors ?

C’est le Christ lui-même qui soulève le voile du mystère de l’être intime de Dieu. Il ne théorise rien. Il nous fait confidence d’un mystère de « communion » qui fait éclater nos catégories mentales incapables de penser à la fois l’Un et le multiple. Dieu est unique mais cela ne signifie pas solitaire. « Dieu-Un » ne signifie pas « Dieu-tout-seul » !

Si Dieu est « amour », comment pourrait-il être une transcendante solitude ? Ce mystère révélé du Dieu de Jésus-Christ éclaire l’identité profonde de l’homme, crée à « son image et à sa ressemblance ». L’homme ne peut exister et vivre que dans et par ses relations.

Révélation qui dévoile aussi la source et la finalité de toutes les relations humaines, au niveau du couple, de la famille, de la vie communautaire, ecclésiale.

Ce n’est pas non plus un hasard si Jésus, pour dévoiler ce mystère de la vie intérieure de Dieu, a utilisé des mots tirés de l’expérience relationnelle normalement la plus intime chez des hommes, celle de la vie familiale : le père, le fils, l’esprit de famille.

On se rappelle que dans la Bible Dieu est autant Père que mère !

À la lumière de cette révélation, nous sommes aussi invités à découvrir ce qu’il y a en chacun de nous de masculin et de féminin, de paternel et de maternel, et aussi de filial. Devenir « père » ou « mère », n’est-ce pas apprendre à donner, à créer ? En chacun de nous, il y a un appel intérieur à être « père » ou « mère », à être créateur.

Chacun de nous l’est à chaque fois qu’il aide un autre à grandir, à être lui-même, à faire « naître » un peu plus d’amour, de vie, d’espérance autour de lui.

Devenir fils, n’est-ce pas apprendre à recevoir, à ne pas être autosuffisant, à accueillir l’estime, l’amitié, l’amour des autres, indispensables pour notre survie ?

L’Esprit qui unit le Père et le Fils, est réciprocité amoureuse, échange interpersonnel qui comble l’un et l’autre. Vivre de l’Esprit, n’est-ce pas apprendre à vivre cet échange du don et de l’accueil ?

Nos relations humaines ne sont-elles pas éclairées par cette révélation de la vie intime de Dieu ?

Nous savons par expérience, que si l’amour ne fait que donner, il se dégrade en paternalisme et s’il se contente de recevoir, c’est l’infantilisme.

Chaque fois que j’accepte d’être source de vie pour les autres, chaque fois que j’accepte d’être enrichi par la vie ou l’amour d’un autre, chaque fois que je vis cet échange, je fais l’apprentissage de la vie de Dieu, de l’amour trinitaire.

Toute forme d’individualisme ou toute tentative de fusion est une négation du mystère de l’homme.

N’y a-t-il pas une étroite corrélation entre notre conception de Dieu et celle de l’Église ? Les chrétiens qui ont remplacé le Dieu d’Amour, relationnel, de Jésus-Christ par un Dieu absolu, abstrait, Être suprême, garant supérieur de l’Ordre et de l’individu, sont souvent les défenseurs d’’une Église autoritaire et monolithique.

Le croyant qui accueille la révélation d’un Dieu trinitaire inclinera davantage à concevoir l’Église comme une « communion », une immense famille unie par de multiples relations fraternelles.

L’amour de Dieu est de se répandre, de se communiquer. Aussi l’Église ne saurait être, sans trahir Dieu, un monde clos, autosuffisant, une forteresse qui se défend des influences extérieures.

Elle doit au contraire, se penser comme le lieu privilégié du dialogue, de l’accueil, de la réciprocité et de la rencontre des hommes. Plus l’Église approfondira le mystère du Dieu trinitaire, mieux elle accomplira la mission que le Christ lui a confiée : « Allez baptiser toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

Une fête des « mères », en ce jour, s’enracine dans cette relation d’amour entre les trois personnes divines où tout est don, échange, communion : chacun existe grâce à l’autre et fait exister l’autre… jusqu’à ne faire qu’un !

Bonne fête à toutes « les mères »…

Maurice B.

 

La Sainte Trinité expliquée aux enfants


Le dimanche qui suit la Pentecôte est toujours consacré à la Sainte Trinité. À cette occasion, pourquoi ne pas essayer avec ses enfants d’entrer un peu plus dans le Mystère trinitaire.
 

La fête de la sainte Trinité, ce dimanche 7 juin 2020, peut être une belle occasion pour expliquer aux enfants ce grand Mystère. Tout d’abord, il faut leur parler du mot « Trinité ». Pourquoi ne pas essayer de trouver avec eux des mots qui commencent par « tri », comme tricycle, par exemple. « Tri » implique donc qu’il existe trois éléments. En Dieu, il y a trois Personnes. Quelles sont-elles ? Pour aider les enfants à les trouver eux-mêmes, il faut leur proposer de faire le signe de croix. Ils remarqueront vite qu’ils invoquent effectivement trois Personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit (à moins qu’ils n’en citent une quatrième appelée… « Amen » ! Si c’est le cas, ce sera une bonne occasion de leur redire le sens de cette formule ou aussi de celle « ainsi soit-il » à la fin des prières).
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