Homélie du père Maurice Bez pour le 2ème dimanche de Pâques - Dimanche de la Divine Miséricorde — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Homélie du père Maurice Bez pour le 2ème dimanche de Pâques - Dimanche de la Divine Miséricorde

2ème dimanche de Pâques – Année B – 11 avril 2021
Dimanche de la Divine Miséricorde

(Actes 4, 32-35 ; Ps 117 ; 1 st Jean 5, 1-6 ; St Jean 20, 19-31)

Télécharger l'homélie

Le printemps de l’Église

Jusqu’à Pentecôte, tous ces dimanches de Pâques, nous lirons un passage du livre des Actes des Apôtres, nous avons là, ce début d’Église, un véritable « printemps ». Dans la lecture d’aujourd’hui, nous assistons aux premiers jours de l’Église. Nous avons vu que cette première communauté est fidèle à l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, le partage du pain et les prières. Mais aujourd’hui, nous avons cette description de cette première communauté qui a de quoi nous séduire. Le « vivre ensemble » nous paraît aller très loin puisque tout est mis en commun ; les croyants vendent leurs propriétés et leurs biens pour les apporter aux apôtres, en partager le prix entre tous selon les besoins de chacun.

Luc, l’auteur des Actes des Apôtres ne veut-il pas souligner à quel point la foi au Ressuscité, cette foi naissante et jaillissante peut bouleverser les rapports humains, jusque dans l’ordre économique. On sent dans ce texte le souci d’établir un lien entre la fraction du Pain et les gestes de partage, et la mise en commun.

Cela nous dit que l’Eucharistie est par excellence le signe du service et du partage, comme le montre la liturgie du Jeudi-Saint.

« Le lieu où ils étaient confinés »

Tous les ans, nous avons le même Évangile, pour le 2ème dimanche de Pâques qui est aussi le dimanche de la miséricorde. La page d’Évangile nous rapporte deux manifestations de Jésus ressuscité, à huit jours d’intervalle.

On a l’habitude de nous arrêter sur la seconde apparition, celle faite à Thomas, lui qui, absent huit jours plus tôt, ne croit pas ses amis quand ils lui disent : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais Thomas ne fait pas confiance à leur expérience. « Si je ne vois pas… si je ne touche pas… je ne croirai pas. »

Nous sommes souvent comme Thomas : lui dont le nom veut dire « jumeau », il est bien notre jumeau. Nous nous identifions souvent à lui : « moi, je suis comme Thomas ! » « Je ne crois que ce que je vois ». Pratique de l’avoir parfois sous la main.

Vous avez remarqué la peur des disciples. Peur des juifs, des chefs religieux, ils n’ont pas encaissé la mort de leur maître. Et voilà que Jésus, ressuscité se manifeste à eux : « le soir du premier jour de la semaine… les disciples étaient réunis… Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison. Ils avaient verrouillé les portes, car ils avaient peur… « Jésus vint, et il était au milieu d’eux. »

La peur

Nous aussi, nous sommes parfois dans des situations sans issue. Il est des moments où nous avons peur : le monde n’a-t-il pas peur aujourd’hui ? Avec cette pandémie, la mort n’a jamais été aussi proche de tout être, même en bonne santé. On se verrouille ! « Jésus vint, et il était au milieu d’eux ». « La paix soit avec vous ! ». Par 3 fois, dans cet Évangile, Jésus répète : « La paix soit avec vous ! ». Jésus fait le don de sa Paix ! On la reçoit ; c’est ce dont nous avons le plus besoin : ça rassure, ça supprime la peur ! C’est là que jaillit la confiance !  Or la meilleure foi, c’est celle qui doute : cela veut dire que l’on est en recherche, prêt à tout découvrir, plus rien ne nous étonne. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

Le dimanche

L’Évangile de ce jour nous raconte les « deux premiers » dimanches et, à travers eux, l’institution de l’Église. Le rassemblement hebdomadaire, ce n’est pas le pape ou les évêques qui l’ont décidé, c’est Jésus qui l’a institué. Quand st Jean écrit son évangile, il y a plus de quarante ans, que les chrétiens se rassemblent ce premier jour de la semaine.

Des sacrements visibles, signes de la présence de Jésus. En ces deux premiers dimanches, nous voyons Jésus mettre en place des signes, des sacrements de son action dans le monde. « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus ». Il ne s’agit pas seulement du sacrement de Réconciliation, mais aussi du « baptême pour la rémission des péchés » (Credo).

L’Église est désormais porteuse de la miséricorde même de Dieu… comme Jésus l’était : lier, délier… remettre, maintenir… Responsabilité redoutable !

« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Les chrétiens sont investis de la mission même que Jésus avait dit être la sienne, dans la Synagogue de Nazareth, au début de son ministère : « L’Esprit de Dieu repose sur moi, l’Esprit de Dieu m’a consacré, il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer une année de bienfaits de la part de Dieu, libérer les captifs… » (Luc 4, 18.19). Nous voici investis tous de la même mission, tous baptisés ; ce qu’on appelle le sacerdoce commun de tous les baptisés ! Suis-je, aujourd’hui, porteur de cet Esprit-là, de l’Esprit libérateur, cet Esprit qui donne la vie, qui aime et pardonne au nom de Jésus ?

Jésus donne ses sources. Il se réfère au Père : la même vie, le même dynamisme, le même élan, le même Esprit : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Recevez le Saint-Esprit ». Il ne garde rien pour lui, il donne tout, il communique tout. Et il envoie, comme lui est envoyé, pour la même mission.

« Mon Seigneur et mon Dieu ! » Que ce soit notre cri de foi !

Maurice BEZ

La foi de Thomas (Vidéo Théobule)

La foi de Thomas - Vidéo Théobule

(Cliquer sur l'image pour voir la vidéo)

 

 

à lire aussi