Homélie du père Michel Naas pour le 2ème dimanche de Pâques - Dimanche de la Divine Miséricorde
Homélie du 2ème dimanche de Pâques - Année B
Dimanche de la Divine Miséricorde
(Actes 4, 32-35 ; Ps 117 ; 1 st Jean 5, 1-6 ; St Jean 20, 19-31)
De tout temps, l’homme a voulu avoir une preuve de l’existence de Dieu, cataclysme, éclipses, que sais-je encore pouvant en être les signes. Thomas, lui, veut une preuve de résurrection : voir et toucher, faire l’expérience tactile et visuelle de celui qu’il a vu mort.
Au matin de Pâques, les disciples sont paralysés par la peur et enfermés dans la chambre haute, portes et cœurs verrouillés. La première Parole du Christ est : « La paix soit avec vous », parole libératrice accompagnée du don de l’Esprit Saint : « Il souffla sur eux et leur dit ‘recevez l’Esprit Saint’ ». Pour Jean, Pentecôte et résurrection coïncident, car il ne peut y avoir reconnaissance du Christ ressuscité sans don de l’Esprit. À partir de ce moment-là, les disciples sont prêts à un autre avenir, mais il manque Thomas. Pour lui, s’il veut croire il faut voir et toucher comme je le disais déjà. Et il se pose en plus la question de savoir pourquoi les autres ont eu droit à cette marque d’affection qu’est la rencontre du ressuscité et pas lui ?
Cette Béatitude « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », rappelle juste combien dans la vie, il faut faire confiance et croire en soi et dans les autres. Thomas a du mal à croire que les autres disciples ont rencontré Jésus ressuscité, parce qu’il n’est pas capable de faire, lui, le pas de cette foi en la résurrection.
Jésus va entrer dans le désir de Thomas en lui disant en quelque sorte « touche et voit ». Thomas, tant qu’il se sentait exclus, parce qu’il n’était pas là lors de la première apparition de Jésus, est d’un seul coup réintroduit dans le cercle de ceux qui ont vu le ressuscité et il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Il dit d’une part qu’il reconnaît Jésus comme son Seigneur et d’autre part qu’il est reconnu par lui. Et alors la phrase du chapitre 49 du livre d’Isaïe : « Si ton père ou ta mère venait à t’oublier, moi, dit Yahvé, je ne t’oublierais pas, car j’ai ton nom marqué sur la paume de mes mains. » prend tout son sens.
Cet évangile de Jean est à la base de la foi de l’Église de tous les temps : « heureux ceux qui croient sans avoir vu », car nous ne pouvons plus toucher et nous devons faire confiance à tous les croyants qui depuis plus de 2000 ans crient leur foi à la face du monde. Et c’est la lettre de Jean qui nous éclaire en disant que la foi s’explique par l’amour, par l’amour de Dieu et par l’amour du frère. Si Dieu, en prenant chair en Jésus-Christ, atteste de sa fidélité à l’homme sa créature, l’homme sa créature doit attester de sa fidélité à Dieu « en gardant ses commandements ».
Si l’on regarde cet évangile : que nous apprend-il ?
► Que nous ne pouvons rester figés sur nos peurs ! « La paix soit avec vous », c’est la parole de tous les jours du ressuscité aux croyants. Comme Jean-Paul II l’a rappelé lors de son installation en s’écriant « n’ayez pas peur ». Ne pas rester figés sur nos certitudes ou nos doutes , car alors nous ne pouvons pas vivre de l’élan du ressuscité, mais nous restons enfermés dans le Cénacle que nous nous sommes créé.
► Qu’il nous faut faire confiance à la Parole des autres, à la fidélité de Dieu, car seule la confiance en l’homme et en Dieu peut rendre heureux ;
► Qu’il nous faudra un jour ou l’autre oser le cri de la foi « Mon Seigneur et mon Dieu », car il signifie que ce que nous avons cherché, nous l’avons enfin trouvé.
► Qu’enfin cette joie de la foi pascale ne peut restée enfermée dans aucun Cénacle, mais qu’elle doit être proclamée à travers toutes les nations.
Père Michel Naas
La foi de Thomas - Théobule
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