Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche de l'Avent - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche de l'Avent - Année C

Dimanche 19 décembre 2021 – 4ème dimanche de l’Avent – Année C

(Michée 5, 1-4a ; Psaume 79 ; Hébreux 10, 5-10 ; Luc 1, 39-45)

Télécharger l'homélie

J’aime ce récit de la Visitation. Je comprends que beaucoup d’artistes l’aient reproduit, que les moines de Tibhirine se disent en mission de Visitation dans l’Atlas algérien, au creuset de la rencontre avec l’islam.

Oui, à travers ce récit, j’y vois là, le type même de la rencontre vécue en vérité et dans la profondeur de ce que deux êtres vivent, porteurs d’un message à transmettre. Quand tu rencontres quelqu’un, ne commence pas par l’attirer sur ton terrain, mais rencontre l’autre sur son terrain.

Oui, en ces jours-là, deux femmes se rencontrent. Et c’est la plus jeune, Marie, qui va vers la plus âgée, Élisabeth. C’est la nouvelle alliance qui va vers l’ancienne alliance. Marie se met en route rapidement, il y a urgence, pas de temps à perdre. Marie va ainsi parcourir 150 km à travers les montagnes de Judée pour aller à Aïn Karem saluer sa cousine Élisabeth, bondissant sur les collines comme le dit poétiquement le Cantique des Cantiques. Oui, elle court partager leur joie commune d’être mères. Marie annonce que les temps sont accomplis, que le projet de Dieu se réalise. Elle a attendu comme ses contemporains, la réalisation des Promesses messianiques, elle concentre en elle toute l’attente d’Israël, celle des patriarches et des prophètes. Elle porte en elle le monde nouveau.

Quant à Élisabeth, elle souligne le sens de cet événement, de ce mystère : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Il y a là cette profession de foi et cet émerveillement, devant celle qui lui apporte son Sauveur, son salut, la clé de son histoire. Elle n’hésite pas, poussée par l’Esprit à parler de tressaillement d’allégresse, pour traduire les sursauts de son enfant en elle.

« Heureuse, celle qui a cru ! » C’est la 1ère béatitude ; Dieu se fait homme, pour apporter la Vie à l’humanité. Rappelons-nous cette phrase de St Jean : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». C’est toujours une question d’amour. Quand on aime, l’homme est capable de se surpasser, d’aller au-delà de ses possibilités, de dépasser son égoïsme. Ces deux femmes qui se visitent et se rencontrent aujourd’hui se laissent conduire par l’Esprit Saint. C’est déjà une Pentecôte !

Ce récit nous invite à notre tour à aller vers les autres et à savoir louer Dieu pour ce qu’il fait de bien, de grand, de beau dans notre vie, celle des autres ou encore du monde.

« Le fruit de tes entrailles est béni ». La Lettre aux Hébreux vient donner une autre profondeur à cette rencontre de Marie et d’Élisabeth, à cette visitation, car il décrit le mystère de l’Incarnation qui s’accomplit dans le sein de Marie. Jésus est bien celui qu’annonçait le prophète Michée dans la 1ère lecture : « Toi, Bethléem, Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira celui qui doit gouverner Israël ».

« En entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as formé un corps » écrit l’auteur de la Lettre aux Hébreux. C’est ça le mystère de l’Incarnation. Dieu se fait homme, l’un de nous, il se laisse former un corps par une jeune fille qui lui donnera son amour, son cœur…

Ce que nous avons à retenir des lectures de ce jour, c’est de vivre, nous aussi, notre incarnation, bien enracinés dans notre monde, avec notre corps. Nous sommes « corps », nous disons trop souvent « j’ai un corps », eh bien non, c’est avec tout notre corps que nous vivons notre présence au monde, aux autres.

Soyons assurés que le mystère de la Visitation se vit encore aujourd’hui. Nous rencontrons tous les jours des gens qui attendent une présence, une parole, une aide, un regard, un encouragement, et inversement nous discernons dans leur vie, une présence de Dieu, son action, son amour. C’est toute cette vie qui devient « offrande » à chaque Eucharistie, car entrant dans le don de sa vie que Jésus offre à Dieu son Père, mais aussi aux hommes de tous les temps, avec lui je peux dire : « Me voici, je viens pour faire ta volonté ».

Maurice BEZ

 

 

 

 

à lire aussi