Homélie du père Michel Naas pour le 29ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 29ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Homélie du 29ème dimanche ordinaire - Année B

(Isaïe 53, 10-11; Ps 32 ; Hébreux 4, 14-16 ; Marc 10, 35-45)

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Les  textes d’aujourd’hui nous parlent de la mission du Christ, donc de la mission de l’Église et de la mission du Chrétien. Cela se résume en 2 verbes : Aimer et Servir.

Dans l’évangile de Saint Marc, Jacques et Jean n’ont pas encore compris l’exacte identité de Jésus. Ils se réfèrent au premier Testament qui fait du Christ le roi d’Israël : le Roi-Messie. Et ils pensent qu’il y a sans doute quelque chose à tirer de cette situation : une place à droite et à gauche du trône dans son royaume.

Qu’est-ce qu’ils veulent Jacques et Jean ? Du pouvoir ! Et Jésus annonce que cela ne se passera pas comme ils l’imaginent, il va falloir d’une  certaine manière boire la coupe du serviteur souffrant d’Isaïe. Depuis toujours, l’homme a soif de pouvoir et veut être le chef de quelque chose, et c’est aussi le cas dans notre Église. Alors que chez nous, le pouvoir devrait se conjuguer avec le verbe Servir, car c’est dans ce service que doit se manifester la grandeur du chrétien, dans le service des petits comme des pauvres.

C’est cette soif de grandeur, cette soif de pouvoir qui sont tapies en chacun de nous, qui nous ont amenés à vivre toutes les vilenies de ce temps. Autant je crois au sacerdoce commun des fidèles, qui sont de part leur baptême prêtre, prophète et roi, autant j’ai du mal avec le sacerdoce de certains prêtres qui les coupe de la base et les sacralise.

Je crois au sacrement de l’ordre, celui que j’ai reçu, qui se réfère pour moi la création, le moment où Yahvé met de l’ordre dans le Tohu-bohu initial. Le rôle du prêtre, c’est cela, remettre de l’ordre dans le tohu-bohu de la foi et lui redonner Sens, garant de la foi qu’il est, comme celui dont parle le prophète Isaïe : « le Juste mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes ». Cela demande que nous fassions notre mission de prophète qui est de redire l’Amour de Dieu pour tout homme. Mais quels signes ces actes odieux révélés ces jours-ci ont-ils donnés ? Tout sauf un signe d’Amour ! Et de ce fait, l’image du prêtre a été plus que ternie.

Même si le Concile a voulu redonner toute sa place à cette phrase de Saint Augustin : « avec vous je suis baptisé, pour vous je suis évêque », ce qui fait de l’Église une communauté où chacun a sa place et a la parole, il n’en reste pas moins que beaucoup, parmi les chrétiens-mêmes, la voient comme une société hiérarchique, voire monarchique, avec à sa tête le pape comme chef suprême, alors qu’il n’est comme le rappelle souvent la signature de ses actes, que vicaire de Jésus-Christ, le serviteur par excellence.

Il est donc question pour chacun d’entre nous de repenser la gouvernance de l’Église et la place faite aux laïcs. Les personnes des Équipes de Coordination Pastorale ne sont pas là pour aider Monsieur le curé, mais pour prendre toute leur place de baptisés. Pensez-y, si l’on vous appelle puisque nous aller bientôt renouveler ces équipes.

Michel Naas

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