Homélie du père Maurice Bez pour le 32ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 32ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Dimanche 7 novembre 2021 – 32ème dimanche ordinaire - Année B

(1 livre des Rois 17, 10-16 ; Ps 145 ; Hébreux 9, 24-28 ; Marc 12, 38-44)

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Ce dimanche est-il consacré aux veuves ? Dans la 1ère ; lecture, nous avons cette histoire de la veuve de Sarepta. Comme Évangile, nous avons la scène de cette pauvre veuve qui dépose deux piécettes dans le tronc du Temple. Jésus est là, assis, il la regarde et l’admire.

Nous rencontrons beaucoup de veuves dans la Bible… La veuve est le symbole de quelqu’un sans défense, souvent associé à l’orphelin et à l’étranger, qui ont souvent la protection de Dieu, comme le souligne le psaume 145 de ce jour : « Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin… ». On pense à la veuve de Naïm qui rencontra Jésus sur le chemin du cimetière pour y conduire son fils unique…

Les veuves : il y a celles qui le sont parce qu’elles ont perdu leur mari. Il y a aussi celles qui sont veuves parce qu’elles ont perdu l’amour de leur mari. Être veuve d’amour est encore infiniment plus douloureux. (C’est vrai aussi des veufs !)

La veuve de Sarepta, la voilà évoquée par Jésus dans les Évangiles : « Je vous le dis : il y avait beaucoup de veuves en Israël au temps d’Élie… lorsqu’une grande famine sévit sur tout le pays. Pourtant ce n’est à aucune d’elles que fut envoyé Élie, mais bien à une veuve de Sarepta » : une veuve dans le dénuement total à cause de la sécheresse. Elle ramasse du bois pour cuire son dernier pain avec le reste de sa farine. Élie lui demande à boire et à manger… et voilà que sa jarre de farine ne s’épuisera pas et son vase d’huile ne se videra pas jusqu’à la fin de la famine.

Et la veuve fit tout ce que Élie lui avait demandé. Avec confiance, foi, elle donne tout ce qui lui restait pour vivre, tout ce qu’elle a.

Dans l’Évangile, Jésus s’en prend aux scribes : « Méfiez-vous des scribes ». C’étaient des spécialistes et des interprètes officiels des Écritures. D’ailleurs, depuis le début, ils n’ont cessé de s’opposer à Jésus. Jésus dénonce leur hypocrisie. Ils aiment les places d’honneur, font montrer leur savoir ou leur pouvoir. Même, ils dévorent les biens des petits, des pauvres. Encore aujourd’hui, nous voyons des chrétiens qui se poussent, se mettent en avant. Oui, dans l’Église, on cherche et on aime le pouvoir.

Jésus, face à certains riches qui mettent de grosses sommes, va montrer son admiration devant la veuve qui met deux piécettes… et Jésus ajoute : « elle a donné tout ce qu’elle avait… elle a donné plus que tout le monde ».

Jésus bouscule la hiérarchie de notre société. Être en haut de l’échelle sociale, être riche, considéré, être salué sur les place publiques… Tout cela n’intéresse pas Jésus.

Au contraire, les riches ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a donné de son indigence !

Réfléchissons à ces deux mots employés par Jésus : l’indigence et le superflu.

« L’indigence », c’est l’état de celui qui n’a pas ce qu’il faut pour vivre. Le « nécessaire », c’est avoir ce qui correspond à une vie normale… Le « superflu », c’est tout ce que l’on a en plus de ce nécessaire !

Au moment où Jésus va quitter le Temple et « donner sa vie », il nous livre dans ces paroles le secret de sa mort prochaine. N’oublions pas que Jésus est à Jérusalem et qu’il va au-devant de sa mort. Déjà par avance, il en donne le sens. Il se reconnaît dans cette humble femme, lui qui va s’abandonner totalement entre les mains du Père.

S’il fallait résumer ces lectures d’aujourd’hui, je dirais qu’elles parlent toutes du don.

La lettre aux Hébreux nous dit que le Christ s’est offert une fois pour toutes sur la Croix. Le sacrifice du Christ n’est pas un sacrifice répété comme ceux de l’Ancien Testament, son sacrifice est unique. Le véritable don aux yeux de Dieu est le don de sa vie : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

L’épisode de l’obole de la veuve est en réalité le dernier acte de la prédication de Jésus au Temple avant sa Pâque. C’est un testament sur le don de soi… que Jésus va vivre demain…

Maurice BEZ

 

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