Homélie du père Michel Naas pour le 32ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 32ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire - Année B

(1 livre des Rois 17, 10-16 ; Ps 145 ; Hébreux 9, 24-28 ; Marc 12, 38-44)

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Deux histoires de veuves : une au livre des rois, l’autre dans l’évangile de Saint Marc. Pourquoi des veuves ? Parce que dans la culture biblique ce sont les personnes les plus fragiles de la société au même titre que les orphelins, les étrangers et les immigrés. Ce sont plutôt ces derniers qui aujourd’hui paraissent surtout les plus démunis. Il faut quand même dire qu’à cette époque une femme n’était reconnue que comme la fille de ou la femme de. Veuve et sans père, elles n’ont plus de référent jusqu’à la majorité de leur fils.

Et dans ces deux récits, les deux veuves donnent tout : la première sa dernière poignée de farine pour faire une galette au prophète, la seconde les deux pièces de son maigre avoir. C’est comme le Christ qui dans la lettre aux Hébreux s’est « donné une fois pour toute » pour « détruire le péché par son sacrifice et sauver les hommes ».

Le prophète Élie ne promet pas à la veuve de Sarepta et à son fils des jours meilleurs. Non ! Il appelle à sa confiance en Dieu. En ayant confiance en ce que dit le prophète, elle donne tout ce qui lui reste pour vivre, et Yahvé va la faire vivre, elle, son fils et le prophète jusqu’à la fin de la sécheresse.

Le peuple a commis l’adultère en se prosternant devant des idoles et en rejetant le seul vrai Dieu, celui des textes de dimanche dernier : « Israël, le Seigneur ton Dieu est l’Unique ». Répondant à la sécheresse des Israélites, arrive la sécheresse de la terre, et Élie doit se réfugier au Liban.

Dans l’évangile, oublions la diatribe de Jésus contre les scribes et revenons là-aussi à la veuve. Elle fait un don gratuit pour que le temple puisse être restauré, au même titre que l’on donne au denier pour faire vivre l’Église. Elle donne le peu qu’elle a.

Ces deux veuves sont des figures à travers lesquelles Dieu se donne, au même titre qu’en mourant sur la croix Jésus donne tout.

Pour Élie et la veuve, bizarrement, la seule façon qu’ils ont d’échapper à la mort qui semble inévitable, et d’aller jusqu’au bout du don. La veuve donne et reçoit en retour de vivre.

Christ se donne et reçoit en retour la Résurrection pour une Vie Éternelle.

C’est ce que nous disent les textes d’aujourd’hui : le Royaume de Dieu n’est accessible qu’à ceux qui risquent la confiance. Les Hébreux ne faisaient plus confiance en Yahvé et s’étaient tournés vers des idoles, ils ont récolté la sécheresse. La veuve de Sarepta fait confiance à Élie, le prophète, et obtient la vie.

Il en est de même pour nous comme dit si bien le chant : « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même », à l’image du Christ, pour avoir part à sa résurrection.

Michel Naas

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