Homélie du père Michel Naas pour le 33ème dimanche du temps ordinaire - Année liturgique B - 14 novembre 2021 — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 33ème dimanche du temps ordinaire - Année liturgique B - 14 novembre 2021

Homélie du 33ème dimanche ordinaire - Année B

5ème Journée Mondiale des Pauvres - Journée Nationale du Secours Catholique

(Daniel 12, 1-3 ; Ps. 15 ; Hébreux 10, 11-14.18 ; Marc 13, 24-32)

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Les récits apocalyptiques, comme ceux que nous venons d’entendre nous paraissent très abstraits et très compliqués, pourtant, ils sont Révélation.

Alors que nous apprennent-ils ? Que toute chose est appelée à disparaître, car tout ce qui est humain n’est que passager, comme le dit si bien le psaume 81 : « Vous êtes des dieux, des fils du Très-Haut ! Pourtant vous mourrez comme des hommes, comme des princes, tous, vous tomberez ! » Vie éphémère de l’homme alors que comme le dit l’évangile : « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas ». Il n’y a de vrai que le Roc de la Parole !

Nous nous sommes ancrés pendant des siècles sur une religiosité triomphante ; les évêques des princes, et les prêtres des personnages sacrés, intouchables donc, ce qui nous a sans aucun doute amenés à tous les débordements actuels ! En leur temps les disciples s’extasiaient sur la beauté du temple de Jérusalem, dont il ne reste aujourd’hui que le mur des lamentations.

On voudrait que tout soit comme avant, qu’il y ait un curé par église, mais on ne se pose pas la question de savoir combien de curés on a donné à cette Église, et on voudrait que chaque village comme hier soit une paroisse à part entière. Des âmes de bonne volonté qui sont souvent des faux prophètes et qui en plus ne s’investissent plus dans cette Église qui n’est pas assez bien pour eux, pensent que ça reviendra et qu’un curé peut en remplacer un autre.

Regardons notre doyenné: 4 prêtres, un de plus de 75 ans, 1 malade, 2 à peine valides. C’est pas grave pensent certains, après eux il en reviendra bien d’autres, c’est se mettre le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! La source est tarie ! Et on sait les problèmes que peuvent créer la venue de prêtres d’autres Églises. De plus, les prêtres du service de remplacement prennent de l’âge et ont de plus en plus de mal à remplacer. Alors ce que l’on peut espérer de mieux pour demain, c’est un prêtre pour tout le doyenné !

C’est la même chose pour les Équipes de Coordination Pastorale dont un certain nombre de membres doivent être remplacés en 2023. Deux de mes paroisses n’ont que 2 personnes en ECP. Question ? Une équipe ça commence à combien ? Et quand on appelle de nouvelles personnes pour remplacer, ces dernières disent qu’elles sont déjà très occupées. Cela me fait penser à la Parabole du mariage, où les invités ont des bœufs à essayer, une terre à visiter, une femme à chérir.

Aujourd’hui, les textes nous parlent de fin des temps ! Pour notre Église, c’est la fin d’une époque, même si certains ne veulent pas s’en rendre compte ! Cela veut dire qu’il va nous falloir la réinventer, même si des oiseaux de mauvaise augure, continuent à dire : « c’était mieux avant du temps de l’abbé untel ». Petit problème, l’abbé untel est enterré, et son temps meilleur est enterré avec lui.

Quand on regarde les textes apocalyptiques, on voit que le Fils de l’Homme ne se retourne pas vers les anciens jours, mais va de l’avant, vers un avenir où il rassemblera tous les hommes de bonne volonté. Et il se heurte au « diabolos », le diviseur, qui avec un grand sourire promet, comme pour nous, de soi-disant jours meilleurs, qu’il suffirait d’attendre. Et cela j’en fais chaque jour l’expérience.

Si je fais autant de référence biblique, c’est parce que je crois que les Paroles de Jésus sont le seul vrai Roc et qu’au milieu de tous les bouleversements que nous pouvons vivre, il n’y a qu’elles de vraies, et qu’elles sont le signe que le Fils de l’Homme est tout proche.

Aussi « n’ayons pas peur » comme le disait Saint Jean-Paul II lors de son élection. Ces récits qui semblent défaitistes et annonciateurs de catastrophes, sont en fait source d’espérance. On ne peut pas rester ancré sur le passé, qui n’est que retour vers le tohu-bohu de Genèse 1, le chaos initial.

Comme pour le Christ, Fils de l’homme, c’est-à-dire celui qui doit mourir, nos idées de grandeur, nos certitudes sur Dieu, sur le monde et sur les hommes, doivent elles aussi mourir.

Il ne sert à rien de vouloir prédire l’avenir, comme le dit l’évangile d’aujourd’hui, seul le Père le connaît, mais par notre espérance et nos désirs de résurrection, nous sèmerons alors de nouvelles promesses d’évangile.

Michel Naas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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