Homélie du père Michel Naas pour le 13ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 13ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Homélie 13ème dimanche ordinaire - Année A

(Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 ; Ps 29 (30), 2.4, 5-6ab, 6cd.12, 13 ; 2Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43)

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Chaque dimanche, dans le Credo, nous récitons : « je crois à la résurrection de la chair », et ceci d’une manière souvent machinale, sans trop savoir ce qu’on dit, sans trop y croire. Pourtant les textes de la liturgie de ce jour devraient nous éclairer sur cette expression de foi et surtout l’évangile.

De quoi nous parle-t-il ?

► D’un chef de synagogue nommé Jaïre, un homme baigné dans la tradition religieuse juive, bien intégré dans la société juive de son temps, et qui fait une démarche hors du commun, vers ce Jésus de Nazareth, le guérisseur : « il tombe à genoux et le supplie instamment ».

► D’une femme juive qui a « des pertes de sang depuis 12 ans », et qui est donc impure et exclue de la société juive de son temps à cause de sa maladie ; elle fait, elle-aussi, une démarche hors du commun : « elle vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement ».

Aucun point commun entre ces deux-là, si ce n’est « la crainte » et le fait que Jésus entend et ressent leur désir d’être pour la femme et pour le père de la fille celui qui va les sauver du mal. La femme, comme la fille de Jaïre, sont dans ce contexte, totalement passives et ont en quelque sorte, une forme de non-existence.

Et Jésus les pose comme personnes à part entière ! Tout ce passe dans le toucher :

► La femme qui n’a pas le droit de toucher, puisqu’elle est impure, peut, par ce toucher rendre impur. Elle prend quand même le risque de toucher le manteau de Jésus. Et en la guérissant, Jésus touché par la foi de la femme, prend sur lui son impureté .

► La petite fille est morte, et pour la loi, il est là aussi interdit de la toucher sous risque d’impureté. Jésus la prend par la main et la ramène à la vie.

Que m’inspirent ces deux choses ?

► On dit souvent : comment Dieu, si il existe, peut-il permettre toutes ces souffrances ? Le livre de la sagesse nous en donne réponse : le mal, la souffrance sont le fait du « diabolos », le diviseur qui est dans le cœur de chacun et qui nous fait préférer notre seul bien à celui des autres. Le pape François parle surtout du bien des générations futures. La phrase de Louis XV « après moi le déluge » illustre cette emprise du diable sur chaque homme.

Que dit encore le livre de la sagesse: « ce qui naît dans le monde est porteur de vie », et « Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité ». Ces passages rappellent que le dessein de Dieu est centré sur la vie ; les guérisons de Jésus en sont le signe : il rejette les exclusions de toutes sortes, car elles sont signes de non-vie.

En ce jour d’élection, attention aux partis qui ont pour slogan cette exclusion, car elle ne va ni dans le sens de l’historie, ni dans le sens de l’Église, même si certains bons catholiques appellent à voter pour eux, sans doute par peur. N’oublions pas que ce n’est pas le doute qui est l’ennemi de la foi, mais la peur. Ce n’est pas pour rien que les premières paroles de Jésus après sa résurrection sont « la paix soit avec vous ».

Pour en revenir au début de cette homélie ! Si l’on regarde les gestes de Jésus : en guérissant cette femme et cette fille, il établit une relation personnelle avec chacune ; car Dieu depuis toujours établit une relation personnelle avec chacune de ses créatures en l’appelant par son nom.

Et comment cette relation se créée-t-elle ? Elle se créée par le corps qui est notre seul moyen de reconnaissance et de relation. Dire « je crois en la résurrection de la chair », c’est dire je crois que toutes les relations que nous créons dans notre vie, qu’elles soit humaines ou divines, continuent au-delà de la mort, car la corruption de notre corps n’est pas une fin en soi !

À chacun, aujourd’hui, Jésus redit « ne craint pas » et nous appelle à nous dépasser de toutes nos peurs pour entrer dans une dynamique de confiance en lui, et accepter que les purs comme les impurs, ou si vous voulez mieux, les exclus de la société, soient aimés tout pareil par Notre Dieu qui est Père.

Père Michel Naas

 

 

 

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