Homélie du père Michel Naas pour le 16ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 16ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Homélie du 16ème dimanche ordinaire - Année B

(Jr 23, 1-6 ; Ps 22 ; Ep 2, 13-18 ; Mc 6, 30-34)

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Dans la troisième prière eucharistique, la prière pour l’unité autour de l’évêque après la consécration fait mention du « peuple des rachetés ». Et l’on me demandait il y a peu : qui sont ces rachetés? Et rachetés de quoi ?

La lettre aux Éphésiens nous en donne la clef. Dans la loi juive, il y a les sauvés, ceux qui suivent les prescriptions de Moïse, et il y a les autres. Saint Paul nous dit ici : « il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le juif et le païen, il a voulu créer un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne il a tué la haine. »

Et voilà qui sont ces rachetés, ceux que le Seigneur unit en un seul Peuple, son Peuple, le Peuple de Dieu. Ce Peuple des Aimés de Dieu ce n’est pas que les membres de l’Église, ce sont tous les hommes de l’univers pour qui l’Église est, ou plutôt devrait être signe de salut, c’est-à-dire, signe de cet amour universel de Dieu.

Alors nous sommes renvoyés au livre de Jérémie et à l’évangile de Marc qui nous parlent en quelque sorte, l’un comme l’autre, des bons et des mauvais pasteurs.

► Pour Jérémie, si le peuple d’Israël en est où il en est, humilié et déporté, c’est à cause de ses rois-messies, dévoyés qui ont plus pensé à leur splendeur qu’à leur peuple, et qui ont fait des mauvais choix d’alliance en oubliant l’Alliance faite entre Yahvé et leurs Pères. Mais il y a un espoir, Yahvé va leur « susciter un Germe de justice » qui aura l’intelligence requise pour exercer vraiment « le droit et la justice ».

► Pour Jésus en Saint Marc, les foules sont errantes, « comme des brebis sans bergers ». Alors Il les enseigne - et c’est dommage que le passage de la liturgie s’arrête là – car après il les nourrit ; c’est la première multiplication des pains.

Cette semaine, j’ai eu une vidéoconférence avec un membre de la CIASE, la commission indépendante qui enquête, entre autre, sur la pédocriminalité dans l’Église. Et en lisant les textes d’aujourd’hui je n’ai pu m’empêcher de penser à cet entretien, et de me dire que la conduite de quelques uns porte atteinte à tout le peuple de Dieu.

À ce peuple qui dans l’évangile d’aujourd’hui court après Jésus. Que cherche-t-il ? Que représente ce Jésus de Nazareth pour eux ? Jean-Baptiste prêchait le rétablissement de la justice en Israël, et juste avant ce passage, le roi Hérode l’a fait assassiner. Alors la foule, sans ce berger-là, cherche un autre Maître qui va redonner du sens à sa vie, non pas en causant, mais en posant des actes de justice, de paix et d’amour.

Saint Paul nous rappelle que ce n’est pas la pratique de la loi qui sauve, mais la foi au Christ mort et ressuscité. La foi, à l’image du Royaume, est une graine de moutarde semée en nous ; mais si personne ne l’arrose et ne l’entretient, elle reste une graine stérile. C’est pour cette raison que Jésus enseigne les foules, pas pour leur faire entrer un quelconque catéchisme dans la tête, mais pour leur faire comprendre que c’est une bonne relation à Dieu et aux frères qui est source de salut.

Alors que faire ? Rien ! Il s’agit simplement de vivre dans la simplicité et dans l’amour et les actes suivront. Que dit le Christ aux apôtres quand il reviennent de mission : « Venez à l’écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu ». De même que dit-il à Marthe : « tu t’affoles et tu t’agites », tu n’as pas choisi la meilleure part.

Il nous demande de nous abstraire du quotidien mouvementé qui remplit nos vies, de renoncer aux dispersions qui nous prennent d’une manière ou d’une autre en otage. Il nous demande de vivre comme le rappelle les papes, pontificat après pontificat, dans la justice pour faire régner la paix.

Et si nous avons le même flair que les brebis qui reconnaissent Jésus et qui l’écoutent, nous ferons partie intégrante du peuple des rachetés dont je parlais au début.

Michel Naas