Homélie du père Michel Naas pour le 1er dimanche de carême - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 1er dimanche de carême - Année B

Homélie du 1er Dimanche de Carême - Année B

(Genèse 9, 8-15 ; Ps 24 ; 1 Pierre 3, 18-22 ; st Marc 1, 12-15)

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On commence dans ce premier dimanche de carême, par l’expérience du désert pour Jésus. Pourquoi le désert ?

« Jésus vient d’être baptisé », et la voix de son Père vient de dire : « Tu es mon enfant bien-aimé ». Il y a le risque pour Jésus de se sentir Fils de Dieu et de perdre de ce fait son humanité. Il va lui falloir durant toute sa vie tenir ses deux faces de sa personnalité : son humanité qui lui fera couler une sueur de sang au jardin des oliviers à l’approche de sa mort, une humanité qui comme grand prêtre, éprouvé en toute chose comme nous, le fera compatir à notre faiblesse, et sa divinité qui éclate à chacune des guérisons qu’il effectuera pour redire à la face du monde : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez en l’Évangile. » Le récit de la tentation nous fait donc signe vers l’humanité de Jésus, tout autant que vers sa divinité par la victoire remportée sur les forces du mal.

L’expérience du désert en début de carême nous renvoie aussi à nous-mêmes, car aller au désert, c’est choisir de nous désencombrer, comme je le disais mercredi, de tout le superflu que nous donne une certaine consommation abusive, pour revenir à l’essentiel.

Le 2ème signe de ce dimanche est celui de l’alliance.

Au déluge, Yahvé a eu la tentation d’effacer le monde marqué par la violence entre les hommes. Mais Dieu se reprend, il ne fera rien de tel : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous. » Noé donne à Yahvé de dépasser cette tentation de la vengeance tout en restant « le Juste ».

Et Yahvé pose un signe ; celui de l’arc-en-ciel, un signe qui doit interpeller jusqu’à notre époque en nous rappelant comme le fait si souvent le Pape François la nécessité de la sauvegarde de la création. Ainsi l’alliance dans laquelle nous entrons inclut toutes les autres créatures qui, à leur manière comme nous le redisent si souvent les psaumes, rendent gloire à Dieu.

Ainsi, dès le début de la Bible, s’esquisse cette idée de vie éternelle, promise par la résurrection du Christ. Ce n’est pas pour rien que les pères de l’Église ou les peintures dans les catacombes mettent en lien Noé et son Arche, Jésus et sa croix.

C’est alors qu’intervient le 3ème signe des textes de ce jour : le baptême.

Ce baptême dont nous parle Saint Pierre : « Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite, et il sauve par la résurrection de Jésus-Christ ».

C’est quoi le baptême, ce n’est pas le lavage d’un péché d’origine que, contrairement à ce que beaucoup pensent, rien ne peut effacer. Et pourquoi ? Parce que ce péché originel est endocrinien à l’homme, c’est le désir comme le dit le livre de la Genèse « de vouloir être comme des dieux ». Le baptême donne la force de l’Esprit qui va nous permettre de nous battre contre cette idée que l’on peut se faire tout seul.

Jésus au désert doit se battre contre le désir d’être Dieu, ce que lui propose le diable en Luc et en Matthieu, et d’oublier ou de mettre de côté son humanité, ce que lui demandent les foules quand elles amènent des malades pour qu’il les guérisse.

Le baptême est aussi l’entrée dans l’Église, une entrée dans l’Alliance. Dans une Alliance il y a au moins deux parties liées par un même désir. Ici, il y a le désir de Dieu manifesté en Jésus et qui continue les jours de Noé : tous les hommes sont sauvés. Et il y a le désir de l’homme de devenir à la suite du Christ des sauveurs, c’est-à-dire signe de l’Amour de Dieu pour chaque homme.

Le passage à travers l’eau fait des baptisés des porteurs de l’espérance d’une humanité qui tourne le dos au mal et à la perversité.

Une Alliance, comme le rappelle Laudato si’, dans laquelle nous entrons, nous et toutes les autres créatures de Dieu, qui à leur manière, lui rendent gloire.

C’est ce que je nous souhaite de nous rappeler durant tout ce carême.

Père Michel Naas

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