Méditation du père Bruno Doucet pour le 1er dimanche de carême - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation du père Bruno Doucet pour le 1er dimanche de carême - Année B

 

Méditation du 1er dimanche de carême – Année B

(Genèse 9, 8-15 ; Ps 24 ; 1 Pierre 3, 18-22 ; st Marc 1, 12-15)

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« Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt, l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient. » Marc, 1, 12-13

De nos jours encore, pour s’évader ou se ressourcer, des personnes seules ou en groupes sont tentées par le désert… attirées sans doute par le dépaysement, le calme, l’insolite, le rêve, que vantent les agences de tourisme : « Venez goûter à la magie du désert, à sa fascination ! Lieu de silence, de contemplation de la nature grandiose ; de l’aventure et du risque… » C’est certainement vrai tout cela… Mais ceux qui l’ont affronté (Il faut lire ou relire « Carnets sahariens » de Roger Frison-Roche), vous diront que le désert, malgré sa beauté, reste avant tout une épreuve de solitude, de perte des repères, d’égarement de nos sens ; plus rien ne répond à nos gestes habituels, à nos regards, à nos pensées.

Mais il n’y a pas besoin d’aller jusque dans ces déserts de sable ou de cailloux pour vivre l’épreuve du désert. Beaucoup vivent, au milieu du monde, une traversée du désert : désert de la solitude, de l’abandon, du chômage, du repli sur soi, de l’indifférence, de la séparation… On peut imaginer Jésus, seul, sans rien pour le distraire, personne à qui parler, pas d’arbres pour lui faire de l’ombre, pas de bruit, peu de nourriture…

Dans l’Évangile de Marc, quelques mots suffisent pour dire l’importance de ce qui se passe : L’Esprit, le désert, Satan, les bêtes sauvages, les anges. Il ne dit rien des tentations que les autres Évangélistes décriront. Il nous suggère simplement qu’il faut rester au seuil du mystère. Que peut-on savoir en effet de ce qu’a vécu vraiment Jésus au désert ? On devine simplement que ce fut un terrible combat intérieur. Les 40 jours évoquent la longue durée de celui-ci. On ne met pas à terre Satan, c’est-à-dire toutes les forces contraires à l’amour et à la miséricorde, d’un seul coup. Il y faut du temps, de la persévérance. C’était le même combat au temps de la création avec Adam et Ève. C’est encore aujourd’hui notre combat à nous, baptisés, disciples-missionnaires. L’enjeu est de taille : le cœur de l’homme !

Au désert, avec Jésus, toute la création est engagée : la création visible, les bêtes sauvages, et l’invisible, les anges qui assistent Jésus. Et Jésus sort de cette épreuve. Il a regardé le mal en face. Il sait au bord de quel néant l’homme peut être amené à cheminer. Et il annonce une création nouvelle. Mieux, il l’inaugure !

Chaque carême commence par l’évocation de ce combat et de cette espérance. la victoire est déjà acquise, au matin de la résurrection, le tombeau sera trouvé vide.

Bruno, votre frère prêtre

Massif du Hoggar au centre du désert du Sahara.
Coucher de soleil depuis l’ermitage du Père de Foucauld à l’Assekrem.

 

 

 

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