Homélie du père Michel Naas pour le 3ème dimanche de Pâques - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 3ème dimanche de Pâques - Année B

3ème dimanche de Pâques - Année B

(Actes 3, 13-15,17-19 : Ps 22 ; 1 St Jean 2, 1-5a ; St Luc 24, 35-48)

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Si vous lisez l’évangile de Luc, une particularité se dessine : le rôle de l’écriture en particulier dans l’évangile des disciples d’Emmaüs ou dans celui d’aujourd’hui avec cette fameuse phrase : « il ouvrit leur intelligence à la compréhension des écritures ». En effet, comment savoir qui est Jésus-Christ si nous n’inscrivons pas sa vie au cœur même de la Parole de Dieu, de ce Dieu qui le révèle comme son fils au baptême ou à la transfiguration. Et pour nous, comment avoir la foi si nous n’ouvrons pas notre cœur à l’intelligence des écritures ?

Essayons donc de comprendre le sens profond de ce passage de l’évangile de Luc qui suit celui des disciples d’Emmaüs, évangile eucharistique par excellence. Comme dans tous les évangiles, les disciples, affolés par la mort de leur Maître, alors qu’ils sont enfermés au Cénacle, ont aussi le cœur fermé à toute manifestation divine. Quand le Christ apparaît à ses disciples, ils sont « saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit » Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? » et avant « la Paix soit avec vous ».

S’ils croient voir un esprit, c’est parce que leur foi en la résurrection est balbutiante. Car, quand le Christ advient et intervient dans leur existence, comme dans la nôtre d’ailleurs, il est à la fois le même et toujours nouveau. Et saint Luc le montre bien : « après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds » et il leur demande à manger. Il est le même que celui avec qui ils ont partagé repas et prédication ; mais il est aussi le tout autre puisqu’il apparaît alors que portes et fenêtres sont closes. Il faut la force de l’Esprit-Saint et l’ouverture de leur propre esprit à l’intelligence des écritures pour qu’il puissent le comprendre.

Une fois intériorisée cette nouveauté de leur foi, ils ne peuvent pas la garder pour eux : ils sont envoyés sur le terrain pourrais-je dire : « À vous d’en être les témoins ». Ce qu’ils viennent de vivre est trop fort, trop riche pour le garder pour eux. Ils ont fait l’expérience de la rencontre avec le ressuscité, ils ont croisé son regard, ils se mettent en devoir de partager la Bonne Nouvelle à laquelle ils n’osaient pas croire : il est vivant ! Un appel qui nous est adressé à nous aussi.

Croire au Christ ressuscité ne peut pas être gardé pour soi, cela doit être crié à la face du monde. C’est de ce verbe crier que vient le mot Kérygme, ce cri de foi des premières communautés chrétiennes, et que l’on retrouve dans les paroles de Pierre au début du livre des Actes des Apôtres en rappelant : « vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins ».

D’aucuns voudraient que le Christ revienne parmi nous pour poser de nouveaux signes, faire de nouveaux miracles pour que le monde se convertisse. Jésus l’a fait durant sa vie terrestre et ils ne l’ont pas cru ! « ils ne l’ont pas reconnu » nous dit saint Jean et nous voudrions qu’il soit reconnu aujourd’hui, alors qu’il viendrait empêcher la terre de tourner dans leur sens. Reportez-vous à la Parabole du riche et du pauvre Lazare.

C’est uniquement à nous de devenir témoin. Comme le disait Dom Helder Câmara lors d’une ordination de prêtres : « Souviens-toi que pour beaucoup, la seule page d’évangile qu’ils liront sera le témoignage de ta vie».  Et le Concile Vatican II insiste sur l’Église comme « sacrement de salut au milieu des hommes ». Bien sûr, faite d’hommes, cette Église n’est pas aussi « sainte et immaculée » qu’elle devrait, mais elle reste le premier sacrement de la foi du ressuscité au cœur du monde.

L’Évangile avec un grand « E », nous continuons à l’écrire en Église, chaque jour de nos vies, alors que les 4 évangiles avec un petit « e », sont écrits à tout jamais. Cet Évangile que nous écrivons doit donc être Bonne Nouvelle pour les hommes de tous les temps.

Le ressuscité nous rejoint quand nous nous rassemblons le dimanche, il nous ouvre le cœur à l’intelligence des écritures et nous partage le pain, puis nous envoie en mission pour que nous annoncions sa résurrection. D’ailleurs, le terme Messe, qui vient de « Missio » en latin, ne veut-il pas dire être envoyé en Mission. Laissons l’Esprit nous ouvrir à l’intelligence des écritures pour que nous devenions pour les hommes de ce temps des témoins de la résurrection.

Père Michel Naas

Sur la route d'Emmaüs - Théobule

Sur la route d'Emmaüs - Vidéo Théobule

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