Homélie du père Michel Naas pour le 4ème dimanche de carême - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 4ème dimanche de carême - Année B

Homélie du 4ème dimanche de carême - Année B

(Chroniques 36, 14-23 ; Ps 138 ; Éphésiens 2, 4-10 ; St Jean 3, 14-21)

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Phrase remarquable que celle de Saint-Paul aux Éphésiens : « Dieu est riche en miséricorde… il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. »

Cette miséricorde est le signe de l’Amour éternel de Dieu qui dispense ses dons sans regarder et sans que nous ayons quelque chose à faire pour les avoir. Il nous suffit de les accepter ! C’est là que le bât blesse, car nous aimerions obtenir le salut par la force de nos bras, que ce soit par nos prières, notre vie d’ascèse ou de privation, ou encore le don de notre temps et de nos biens à ceux qui sont dans le besoin.

Nous croyons que Dieu est comme les hommes. Cette semaine Paulette Guinchard, l’ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées a quitté ce monde. Toutes les prises de paroles, à la suite de ce décès, convergent dans le même sens : c’est extraordinaire ce qu’elle a fait pour nos vieux. Mais elle n’en a jamais tiré aucun titre d’orgueil. Devant Dieu, elle a fait ce que font tous ceux qui œuvrent pour le bien : « elle n’a fait que son devoir comme tout serviteur quelconque », comme le dit la Parabole.

Qui que nous soyons, quoi que nous ayons fait, la générosité du Père va toujours nous traiter en Fils. Mais le voudrons-nous ?

L’évangile de Jean nous parle de l’épisode du serpent de bronze, élevé dans le désert pour sauver les Israélites assaillis par le doute, donc les morsures de serpent. Qu’est-ce que Yahvé leur demande de faire ? Seulement de lever les yeux et de regarder ce serpent de bronze. Le serpent est le signe de la guérison, les yeux des Israélites levés vers lui, le signe de la foi de ceux qui veulent être sauvés.

Cela nous renvoie à la croix, cette croix qui marque tant de carrefours de nos routes, n’est pas seulement un signe de santé pour nos corps, mais le gage d’une alliance éternelle avec le Dieu sauveur : ce qu’on appelle le salut !

Rappelez-vous l’épisode d’Adam et de Yahvé au livre de la Genèse : après avoir mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il découvre qu’il est nu et il se cache ! Il se cache tout seul, de sa propre initiative, avant même un jugement quelconque de Yahvé.

L’évangile de Jean nous parle aussi de jugement ! Le Dieu de toute miséricorde serait-il un juge sévère qui punit allégrement la faute de ses enfants ? L’exemple d’Adam nous montre que le premier juge d’Adam, c’est Adam lui-même qui se cache ! Il est comme le chiot qui a fait une bêtise et qui s’enfile sous le canapé quand son maître rentre.

Adam pense que Dieu va faire ce que lui aurait fait : punir ! Car le juge le plus sévère c’est toujours le mal-croyant lui-même : en refusant la bonté de Dieu, il s’interdit de croire qu’il peut être sauvé.

C’est le problème des hommes de tous les temps. C’est notre problème à nous croyants d’hier comme d’aujourd’hui ! Nous savons mieux que Dieu lui-même ce qui est bien ou ce qui est mal et nous condamnons ardemment ce qui nous paraît être contraire à la foi, et qui est plutôt contraire à notre religion ou à notre morale.

Mais si Dieu est riche en miséricorde, il accorde son pardon avant même que la faute soit faite ou que le pardon soit demandé. Et pour nous les hommes, cela est inadmissible, toute faute doit être punie.

Les textes d’aujourd’hui nous rappellent cet essentiel de notre foi : Dieu sauve et il nous sauve d’abord de nous-mêmes, de nos a priori, de nos jugements définitifs. Et il aimerait que, quand il nous dit : « où es-tu ? » au lieu de dire : « je me cache parce que je suis nu », nous répondions simplement « me voici », tellement sûrs de la force de son amour.

Père Michel Naas

Moïse et le serpent de bronze (Théobule)
(Cliquer sur l'image pour voir la vidéo)

 

Marie-Noëlle Thabut lit et commente l'intégralité des lectures
du 4e dimanche du temps de Carême, année B (KTO TV)

 

 

 

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