Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche de Pâques - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche de Pâques - Année B

4ème dimanche de Pâques (année B) - 25 avril 2021
Journée mondiale de prière pour les Vocations

(Actes des Apôtres 4, 8-12 ; Ps 117 ; 1 St Jean 3, 1-2 ; St Jean 10, 11-18)

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Rappelons-nous, dimanche dernier, Pierre, après avoir guéri un infirme qui mendiait devant la porte du Temple, avait pris la parole. Et devant la foule stupéfaite et désorientée, Pierre affirme sa foi : « Le prince de la vie que vous avez fait mourir, Dieu l’a ressuscité ». Et aujourd’hui, c’est devant le Sanhédrin, ce tribunal de 70 personnes, ce même tribunal qui avait condamné Jésus et qui réclama à Pilate sa condamnation à mort que Pierre tient ce discours : Il va affirmer que c’est au nom de Jésus qu’il a guéri et il va ajouter : « C’est par le nom de Jésus le Nazaréen,  lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts ». Il agit au nom du Christ et il ajoute : « Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle ». Ce qui est rejeté, méprisé, devient la pierre d’angle, le fondement sur lequel, on bâtit. Le salut n’est pas dans un vainqueur, mais dans un vaincu, dans une pierre qui a été méprisée. Retenons qu’ « en dehors de Jésus, il n’y a pas de salut ». Mais avons-nous besoin d’être sauvés ?

« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis ». Là, tout est dit, de Jésus et de nous. C’est cet Évangile que nous entendons, en ce jour de prière pour les vocations. Nous prions pour que des hommes, des femmes, des jeunes engagent leur vie au service (c’est le sens du mot « minister » en latin) du Christ et de l’Église. Il n’y a pas que les vocations sacerdotales et religieuses, mais toutes celles et tous ceux qui assurent un service dans l’Église. Pensons, en particulier, à celles et ceux qui prennent un service, souvent dans l’ombre. Préparer l’Église pour les célébrations, allumer le chauffage, assurer la propreté des lieux, etc. Chacun est utile et nécessaire dans ce puzzle pour que l’Église puisse vivre toute sa mission.

Même si le prêtre est parfois appelé « pasteur », il n’est qu’un délégué, un intendant… C’est Jésus qui reste le vrai pasteur. Le prêtre n’est là que pour représenter Jésus, redire ses paroles, refaire parmi nous les gestes mêmes que Jésus faisait.

Que dit Jésus de lui-même ? « Je suis le bon berger ». En grec, nous avons le mot : beau, (kalos) au lieu de « bon ». « Je suis le beau berger » répété 3 fois dans cet Évangile. Peut-être, faut-il l’entendre, dans ce sens : « C’est une belle personne ! » : ça veut tout dire. C’est peut-être l’idéal de ce que l’on attend d’un vrai berger. Déjà son attachement à son troupeau. Il ne recule devant aucun danger. Il est prêt à donner sa vie : 5 fois, nous avons cette expression : « donner sa vie ». Il ne fait qu’un avec son peuple. Il prend des risques pour sauver son troupeau. Il y a là une relation nouvelle. Les rois dans la Bible étaient appelés « bergers », mais ils avaient un rapport d’autorité sur « leur troupeau ». Là, dans l’Évangile, c’est d’abord une relation personnelle d’amitié basée sur la connaissance mutuelle : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent ». Jésus veut nous dire qu’il a la même relation avec ses brebis que celle qui l’unit à son Père : « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ». On comprend combien pour un pasteur, aujourd’hui, il est important d’avoir cette communion avec son peuple, et combien c’est une souffrance de voir des brebis quitter la bergerie (la communauté) !

- Connaissez-vous la réalité, dans notre diocèse (mais comme dans toute l’Église) ?

En 2019, 2010 baptêmes et en 2020 : 917 ; 1205 1ères communions en 2019 et 817 en 2020 ; 424 mariages en 2019 et 154 en 2020 ; 409 confirmations en 2019 et 128 en 2020…Retrouveront-ils le chemin de la bergerie après la pandémie ?

« J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ». La bonté de ce berger ne se limite pas aux brebis de la maison d’Israël. Il veut rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés. Un seul troupeau sous la houlette d’un seul berger. N’est-ce pas le souhait de tout pasteur, faire l’unité de son peuple et même aller au-delà à la recherche de toutes les autres brebis.

Jésus parle d’un berger mercenaire qui lui n’est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas ; s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit, le loup s’en empare et les disperse.

Devant la réalité d’aujourd’hui, restons fidèles et solidaires aux brebis restées dans la bergerie, elles sont la mémoire de cet amour qui les lie à leur pasteur et du soin, qu’en retour, ce pasteur leur manifeste. Ils donneront peut-être envie aux brebis dispersées de les rejoindre.

N’est-ce pas la préoccupation de tout pasteur, mais aussi de tous ceux qui sont déjà dans la bergerie : « Et les autres ? ».

Les places vides, dans nos églises, pour respecter les distances liées aux normes sanitaires, me rappellent chaque dimanche, qu’elles sont pour ces brebis qui nous rejoindront après cette pandémie ! « J’ai d’autres brebis… »

Le Pape François a donné comme thème pour cette journée des vocations : « St Joseph, le Songe de la vocation » : (C’est une année dédiée à St Joseph)

« Il s’agit en effet d’une figure extraordinaire, en même temps « si proche de la condition humaine de chacun de nous ». Saint Joseph n’impressionnait pas, il n’était pas doté de charismes particuliers, il n’apparaissait pas exceptionnel aux yeux de celui qui le rencontrait. Il n’était pas célèbre et ne se faisait même pas remarquer : les Évangiles ne rapportent même pas une de ses paroles. Pourtant, à travers sa vie ordinaire, il a réalisé quelque chose d’extraordinaire aux yeux de Dieu ».

Maurice BEZ

Jésus, bon berger - Théobule

(Cliquer sur l'image pour voir la vidéo)

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