Homélie du père Michel Naas pour le 5ème dimanche de carême - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 5ème dimanche de carême - Année B

Homélie du 5ème dimanche de carême - Année B

(Jr 31, 31-34 ; Ps 50 ; He 5, 7-9 ; Jn 12, 20-33)

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Le prophète Jérémie annonce à ce peuple déporté à Babylone, sans temple, ni roi, ni prophète que Yahvé va faire avec lui une nouvelle alliance : « Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. »

Là se pose la question de savoir de quel Dieu s’agit-il, de quel peuple et de quelle loi ?

♦ La question de Dieu n’est pas si évidente qu’il y paraît, même si le peuple parle du « Dieu de nos Pères, Abraham, Isaac et Israël ». Au fil du temps, ils se sont fait une idée de leur Dieu plus proche de celle des nations païennes : un Dieu sur lequel on peut mettre la main. C’est le fait de tous les croyants, des autres, comme de nous. Et quand le psaume pose la question : « quel est leur Dieu ? », moi je rajoute « quel est le nôtre ? ».
Au cours de notre catéchèse, de nos lectures, de nos phantasmes aussi, nous nous faisons une idée fluctuante de Dieu qui va de celui qui pardonne tout, à celui qui ne laisse rien passer. C’est une manière comme une autre, là aussi de mettre la main sur lui !

♦ Et de cette question de savoir qui est Dieu, découle la question de savoir « qui est son peuple ? » Il est fait d’hommes et de femmes qui « apprennent à connaître le Seigneur » qui se laissent instruire par lui, qui laissent Dieu, comme dit le psaume 50, « leur créer un cœur pur ».

♦ La troisième question est celle de la Loi. Avant d’être une liste de choses à respecter ou de choses à faire, la loi est une Parole d’Amour que Dieu n’adresse pas d’une manière générale, mais à chacun.

Une Parole qui crée l’homme et lui donne des repères pour sa vie et pour sa relation à Dieu et aux autres. Cela a trop souvent été vécu comme une contrainte extérieure, par exemple comme le respect du sabbat envers et contre tout, ce contre quoi s’est battu le Christ.

C’est ce que dit Jérémie quand il parle d’une loi inscrite au plus profond du cœur de l’homme. Elle permettra une connaissance intime de Dieu qui ne se souvient pas de nos fautes, mais de la promesse qu’il a faite à son peuple. C’est cela la nouvelle alliance dont parle Jérémie : elle est signe d’une appartenance mutuelle « il sera leur Dieu et ils seront son peuple », ce qui lie l’homme à Dieu d’une manière irrévocable. C’est aussi le sens de toute catéchèse, non pas de connaître une loi ou des prières, mais de faire découvrir que chacun peut avoir une relation intime et personnelle avec son Dieu.

Et Jésus vit cette relation personnelle avec son Père jusque dans sa chair. La lettre aux Romains nous dit : « il apprit par ses souffrances l’obéissance ». Et qu’est-ce qui est le plus important les souffrances ou l’obéissance ? Et à quoi obéit Jésus ?

Quel est le but premier de la venue du Fils sur cette terre ? C’est le salut de l’humanité qui porte en elle des germes de mort. Pour être pleinement Homme, il faut que le Fils endosse tout de l’humanité, y compris ce qui est le plus dur à vivre pour chacun : la mort.

Christ est obéissant au Père jusqu’au bout de son incarnation. Il va passer comme tout homme par les affres de la souffrance et de la mort. C’est ce que dit Saint Jean : « Que vais-je dire ? ‘Père, sauve-moi de cette heure’ ? » S’il ne va pas jusqu’au bout de son humanité, lui l’éternel engendré, il ne peut attirer les hommes à lui pour les sauver, comme l’a fait le serpent de bronze au désert, comme il va le faire en étant élevé de terre !

Et Jésus nous propose de le suivre sur ce chemin d’engendrement. Qu’est-ce-à-dire ? Cette Alliance que Dieu veut faire avec son peuple en Jésus-Christ, il veut simplement la faire avec chacun d’entre nous.

Mais si nous voulons être sauvés, il faut faire comme les mages, rentrer par un autre chemin, c’est-à-dire entamer un chemin de conversion, de passer du « on a toujours fait comme cela » à un autre possible. Cela suppose d’accepter de se perdre comme le grain de blé qui ne peut porter de fruit s’il ne meurt pas, c’est en quelque sorte accepter de mourir à soi-même pour mieux servir nos frères.

En passant par la croix, Christ accepte de passer par la mort, mais aussi d’éclore à une vie de ressuscité. Et nous, en passant par un peu de l’abandon de nous-mêmes, nous participons à la vie du ressuscité.

Père Michel Naas

La mort du grain de blé tombé en terre - Vidéo Théobule

(Cliquer sur l'image pour voir la vidéo)

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