Méditation du père Bruno Doucet pour le 5ème dimanche du temps ordinaire - Année B
Méditation 5ème dimanche du temps ordinaire – Année B
(Job 7, 1-4.6-7 ; Ps 146 ; 1 Cor 9, 16-19.22-23 ; Marc 1, 29-39)
Ce vendredi matin, la liturgie nous proposait un passage de la lettre aux Hébreux qui commençait par ces deux phrases : « Frères, que demeure l’amour fraternel ! N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. »
La veille, c’était « la Journée Internationale de la Fraternité Humaine » décrétée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2020. Catholiques, nous avons aujourd’hui un document de référence sur ce sujet avec l’encyclique du pape François : Fratelli Tutti. Il nous faut le travailler, le partager, l’approfondir, le vivre.
L’injonction : « Que demeure l’amour fraternel » évoque pour moi la persévérance dans la fraternité. Cette persévérance, je la retrouve dans l’histoire de Job. La Première lecture de ce dimanche nous en donne un bref épisode. Job était immensément riche. Il a tout perdu. Il aurait pu s’abîmer dans un profond désespoir. Au contraire, il persévère dans la foi en son Dieu. Cela ne va pas sans combat, mais c’est bien la persévérance dans la confiance qui ressort de son histoire.
N’est-ce pas cette même persévérance qui animait Jean-Baptiste ! Du fond de sa prison, il continuait à dénoncer les déviances du roi Hérode. Et celui-ci en était agacé mais continuait de l’écouter malgré tout. Il faudra cette sordide histoire qui nous est racontée dans l’Évangile de ce dimanche pour que Jean-Baptiste aille au bout de sa persévérance, jusqu’à la mort. Il préfigurait ainsi ce qui arriverait à Jésus quelques temps après.
« Que demeure l’amour fraternel ! » Soyons persévérants dans cet amour, envers et contre tout !
Cet amour fraternel nous engage à l’hospitalité. Les touaregs du Hoggar qui ne sont pas tous des « enfants de chœur » ont une règle de l’hospitalité. Un voyageur qui se présente à l’entrée de la tente est toujours accueilli. Il peut rester trois jours en étant nourri et logé. Au bout de trois jours, soit il s’en va et continue sa route, soit il reste mais doit travailler pour gagner son pain.
Je pense à tous ces réfugiés, ces déplacés, ces migrants qui ne peuvent pas travailler parce que sans papiers, sans permis de travailler ! Je pense en ce moment à tous ceux et celles qui s’engagent auprès d’eux, je pense à ce boulanger de Besançon qui est allé jusqu’à une grève de la faim pour que l’un d’entre eux puisse continuer à se former et à travailler avec lui. Et il y a tous ceux et celles que nous ne connaissons pas et qui œuvrent dans l’ombre.
Oui, il y a aujourd’hui, autour de nous, des personnes qui vivent concrètement « l’Amour Fraternel ».Ils sont de la trempe de Jean-Baptiste.
Bruno, votre frère prêtre
Prière pour le dimanche de la santé
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