Homélie du père Michel Naas pour le 6ème dimanche de Pâques - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 6ème dimanche de Pâques - Année B

Homélie du 6ème dimanche de Pâques - Année B

(Actes 10, 25... 48 ; Ps 97 (98) ; 1 Jn 4, 7-10 ; Jn 15, 9-17)

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Dans le livre de la Genèse, le rédacteur nous dit « qu’au commencement, L’Esprit de Dieu planait sur les eaux ». Et c’est cette puissance de l’Esprit, qui participe à la création, qui révolutionne aussi la manière d’être, de vivre et de croire des disciples.

Que nous dit ce passage du livre des Actes ? Pour un juif qui respecte la loi de Moïse, il est interdit de rentrer dans la maison d’un païen, au risque de devenir impur. Et ce passage du livre des Actes nous montre toute l’évolution de la manière d’être et de croire des Apôtres, à commencer par Pierre. Il faut un songe pour faire changer la manière de croire de Pierre. Quand il rencontre Corneille, un centurion de l’armée romaine, donc un païen, c’est la force de l’Esprit qui l’amène à reconnaître la valeur de cet homme et quand Pierre dit : « Dieu ne fait pas de différences entre les hommes », il reconnaît la valeur de tout homme devant Dieu et que l’Esprit peut habiter chacun, il voit que « même sur les nations, le don de l’Esprit a été répandu ».

Étrange révolution : ce n’est plus le petit reste d’Israël qui est aimé de Dieu, ce sont toutes les créatures, tous les hommes. C’est ici le premier grand tournant dans la vie de l’Église sous l’impulsion de l’Esprit.

En matière de religion, il est toujours question de pouvoir, et souvent de pouvoir sacré, ce qui rend en quelque sorte intouchable. Dans la Haute Égypte, le pouvoir des prêtres était immense, et quand le Pharaon Akénathon impose le culte du dieu unique Râ, les prêtres se révoltent, car en même temps qu’ils perdent leur pouvoir sur les hommes, ils perdent une source importante de revenu.

Tout ça, c’est ce que l’on appelle le cléricalisme. Il est à la portée de tout un chacun qui a une responsabilité dans l’Église et qui « SAIT », ou du moins qui croit savoir. C’est le problème du religieux de croire savoir mieux que Dieu ce qui est bon pour l’homme, pour le croyant. Nous avons des exemples singuliers : un tel, une telle ne peut avoir une quelconque responsabilité dans la vie de l’Église, car il semble avoir une vie qui n’est pas conforme à la morale ou au droit canon : il est divorcé, homosexuel ou que sais-je encore !

Certes il faut une morale, certes il faut un droit canon qui est le défenseur du pauvre contre le riche, mais il ne faut pas oublier une chose, c’est que le Christ rappelle à temps et à contre temps que nous sommes tous aimés de Dieu de la même manière. C’est toujours le problème, certains se croient moins aimés que d’autres, regardez l’histoire d’Abel et de Caïn . Caïn croit que Yahvé aime plus Abel que lui puisqu’il semble mieux apprécier ses offrandes, alors il le tue. Attention donc aux paroles qui tuent et aux mises à l’écart qui tuent tout autant.

Ce dimanche, les deux textes de Jean insistent sur l’Amour. Et dans le commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », le « COMME » est essentiel, car il nous rappelle que l’Amour vient de Dieu et que nous devons nous enraciner dans cet Amour, car l’Amour de Dieu nous précède toujours jusque dans son pardon et sa miséricorde.

L’Amour se vit tout simplement, et le Christ n’ajoute pas une miette de loi supplémentaire pour nous dire ce qu’est l’Amour et comment le vivre. Et quand il nous dit « demeurez dans mon Amour », il nous propose d’entrer dans la réelle nouveauté du quotidien du vrai Amour. Par exemple, avant de nous dire de porter du fruit, il nous dit « d’aller », car l’immobilisme et l’attentisme, la peur de l’avenir ne peuvent conduire à la vie, regardez la femme de Loth.

L’évangile de Jean appelle aussi à un changement radical : « je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». Nous changeons donc de statut ! Le serviteur est là pour servir le maître ; l’ami est là pour vivre la rencontre, le cœur à cœur avec son autre ami.

Les amis sont ceux qui sont dans la confidence, et par la force de l’Esprit nous sommes entrés dans la confidence de Dieu. Cela nous invite à imiter le Christ, c’est-à-dire à revenir sans cesse à l’évangile pour éclairer notre vie et nos actes sous cette simple bannière : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Père Michel Naas

Aimez-vous les uns les autres - Théobule

6ème dimanche de Pâques - Vidéo Théobule - Aimez-vous les uns les autres (Jean 15, 12-17)

(Cliquer sur l'image pour voir la vidéo)

 

 

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