Méditation du père Bruno Doucet pour le 7e dimanche de Pâques - Année B
Méditation 7e dimanche de Pâques - Année B
(Ac 1, 15-17.20a.20c-26 ; Ps 102 ; 1 Jn 4, 11-16 ; Jn 17, 11b-19)
J’aime bien cet Évangile (Jn 17, 11b-19) que l’Église nous donne à entendre ce 7e dimanche de Pâques, entre la fête de l’Ascension, départ de Jésus vers le Père et la fête de Pentecôte, venue de l’Esprit sur les disciples, présence de Jésus en chacun d’eux. Ce dimanche, nous vivons plutôt l’absence, le silence. Et, dans ce silence, nous entendons Jésus prier. Dans l’Évangile, il nous est dit à plusieurs reprises que Jésus se retire dans la montagne pour prier, souvent la nuit. Là, nous entendons les mots de sa prière : « Père, garde mes disciples unis dans ton nom pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes… et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés ». Dans un monastère, lors d’une rencontre avec des enfants préparant leur première communion, l’un d’entre eux a questionné un moine : « Combien êtes-vous dans la communauté ? ». Le moine lui a répondu : « Nous essayons d’être un ! »
Au moment où Jésus prie avec ses disciples, l’Évangile nous dit qu’ils sont réunis dans la « chambre haute ». Celle-ci est le signe d’une autre demeure, la demeure spirituelle, qui donne à Dieu d’habiter en nous, qui nous donne d’habiter en Dieu. La vraie chambre haute, c’est notre cœur !
Alors ne faisons pas de notre cœur une « chambre forte » où l’autre n’aurait pas le droit de pénétrer, où l’Amour ne pourrait se glisser.
N’en faisons pas une « chambre froide », glacée par nos peurs, qui nous laisserait indifférents et de glace devant les misères et les souffrances de ceux que nous côtoyons !
N’en faisons pas une de ces « chambres anciennes » qui sentent le renfermé, d’où ne sortent que critiques malsaines et scènes de jalousies, où confiance en l’autre et regards de bienveillance n’ont plus leur place.
Qu’elle soit plutôt comme une « chambre à air » gonflée à l’Esprit Saint. Une chambre gonflée au risque d’éclater, comme éclatent les bourgeons et la vie au printemps !
Nous sommes dans la « chambre haute » avec les disciples pour en sortir ! Pour aller en plein monde ! Pour rejoindre les chemins des hommes et leur annoncer la Bonne Nouvelle : « L’Amour de Dieu est parmi nous ». Bien sûr, notre monde est blessé de tant de fractures. Notre terre est abîmée. Notre humanité perd si souvent son visage humain déformé par la violence. Pourtant, le Christ qui prie pour nous, nous donne sa confiance, afin de devenir les humbles serviteurs d’une unité possible, d’une fraternité possible, d’un amour possible, cet amour qui le lie si fort à Son Père.
Votre frère prêtre, Bruno