Homélie du père Maurice Bez pour le dimanche de la Pentecôte - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Homélie du père Maurice Bez pour le dimanche de la Pentecôte - Année B

23 mai 2021 - PENTECÔTE

(Actes 2, 1-11 ; Ps 103 ; Galates 5, 16-25 ; St Jean 15, 26-27 ; 16, 12-25)

Télécharger l'homélie

« Il y a quelqu’un dans le vent » (Poète breton)

 

Il y avait foule ce jour de Pentecôte à Jérusalem. D’un côté les apôtres et de l’autre des juifs venus à Jérusalem fêter Chavou’oth, une fête de pèlerinage célébrée sept semaines après Pessah (Pâque juive), mais c’était surtout le souvenir du don de la Torah au mont Sinaï, 50 jours après la sortie d’Égypte. Ils sont nombreux, ces juifs, venus des différentes régions de l’empire romain où ils se sont installés. On comprend la diversité des langues. Aujourd’hui encore, les juifs célèbrent cette fête qui est l’événement fondateur du Peuple d’Israël.

On ne peut pas ne pas faire référence à ce peuple d’Israël qui a été porteur de la promesse, et nous, « qui avons été greffés comme des branches d’olivier sauvage sur un olivier cultivé : Israël » (Romains, 11). Et voilà que lorsque les apôtres rencontrent ces juifs, forts de l’Esprit, ils se font comprendre et chacun entend, dans sa propre langue, les merveilles de Dieu.

Ce dimanche de la Pentecôte, les juifs du monde entier célèbrent Chavou’oth. C’est, pour celles et ceux qui vivent l’interreligieux, déjà un signe de l’Esprit : oui, dis-nous le mystère de l’Esprit, celui qui abat les barrières du mépris, enjambe les frontières du racisme, jette des ponts, crée des liens, ouvre de nouveaux chemins d’espérance.

Mais hélas, cette année, nous vivons ce conflit entre Palestiniens et Israéliens, sur cette terre où Jadis, Jésus disait avoir apporté la paix ! Une souffrance pour l’ensemble des croyants et de l’humanité.

Les chrétiens, 50 jours après Pâques, fêtent le don de l’Esprit, comme les juifs célèbrent le don de la Loi au Sinaï. La Loi a fait vivre l’Alliance avec Dieu pour Israël. L’Esprit fait naître l’Église, l’accompagne au cours des temps.

Dans les Actes, la Pentecôte, c’est l’opposé de la Tour de Babel, quand les gens parlaient différentes langues et ne se comprenaient pas. À Pentecôte, nous retrouvons des gens de nombreux pays, qui parlent des langues différentes mais qui comprennent ce que disent les apôtres : « Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa propre langue ? ». Cela ne veut pas dire que tous parlent une seule langue, mais que tous comprennent le message de Jésus-Christ dans sa propre langue. C’est à l’Église de se faire comprendre par tous, de se joindre à toutes les cultures.

On dit qu’à la Pentecôte, c’est Pâques qui prend feu. Jésus devient contemporain de tout homme, de tous les temps, races et cultures et qui, par son Esprit qu’il nous donne, embrase toute l’humanité.

On comprend ces explosions imprévisibles, jaillissant des profondeurs des peuples, avides de liberté, de dignité, d’égalité, qui manifestent que rien ne peut étouffer définitivement l’Esprit qui anime l’homme et de l’intérieur pour se mettre debout. C’est là, le fondement de mon espérance. Rien ne peut rester comme ça… Tout peut changer !

On peut bâillonner la parole, enchaîner la liberté, mais aucun pouvoir humain ne peut tuer le souffle de l’Esprit dont on ne sait « ni d’où il vient ni où il va ».

Dans la Bible, chaque fois qu’un peuple est mis à terre, l’Esprit du Créateur le fait se lever. Les « ossements desséchés (Ézéchiel) nous rappellent qu’un peuple mis à terre, peut devenir un peuple qui redresse la tête, retrouve sa dignité et prend place dans le concert des nations. La Pentecôte, quand tout semble perdu, soudain fait jaillir une nouvelle dynamique porteuse d’espérance.

L’Esprit de Pentecôte, à chaque époque, est l’Esprit des nouveaux commencements, à condition qu’on le prie, qu’on le laisse agir et respirer en nous : pour ça, être relié au Christ et tourner le dos « à toutes les convoitises ». Et comme dit St Paul, alors l’Esprit pourra nous donner ses fruits : «  l’amour, la joie, la paix, la bonté, la générosité, la fidélité, la gentillesse, le contrôle de soi… ».

Retrouvons les rassemblements du dimanche, le « premier jour de la semaine ». L’Église naît et grandit au cours de ces rassemblements où le Saint Esprit est présent et efficace : « Envoie ton Esprit Saint sur le pain et le vin » ; « Envoie ton Esprit Saint sur ton peuple »…

Attention ! Le Saint Esprit est plein d’esprit, il a l’art de surprendre, parce qu’il est celui qui fait entrer la « nouveauté » dans le monde. Il a plus d’un tour dans son sac ! Il n’a pas fini de nous surprendre ! Laissons-le agir.

Nous vivons le temps de l’Esprit Saint ! Dernier temps de la présence de Dieu à l’humanité et à sa création. Ne l’oublions pas : nous sommes en régime de Pentecôte !

Une phrase du Concile résume l’action de l’Esprit Saint : « L’Esprit Saint offre à tous d’une manière que Dieu seul connaît la possibilité d’être associé au mystère pascal ».

Maurice BEZ

Viens Esprit Saint, viens en nos cœurs - Chant de l'Emmanuel

La Pentecôte - Théobule

(Cliquer sur l'image pour voir la vidéo)

à lire aussi