Homélie du père Michel Naas pour le dimanche de la Pentecôte - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le dimanche de la Pentecôte - Année B

Homélie Pentecôte - Année B

(Actes 2, 1-11 ; Ps 103 ; Galates 5, 16-25 ; St Jean 15, 26-27 ; 16 ; 12-25)

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J’entends souvent des parents dire, en parlant de leurs enfants : ils sont esclaves de leur smartphone ! C’est ce que nous dit saint Paul dans sa lettre aux Galates, quand il parle « des convoitises de la chair ». La chair, c’est tout ce qui nous enlise dans les habitudes et les soucis d’un quotidien sans avenir, c’est tout ce qui rend esclave de quelque chose ou de quelqu’un. Et Paul en fait la liste ! Il nous redit que la chair, c’est tout ce qui conduit à une série d’attitudes qui vont de la division en passant par la dépendance pour aller vers une éternelle insatisfaction.

La religion juive offrait la Loi comme garde-fou qui préservait les personnes du pire. Mais l’Esprit de Dieu, le Paraclet, le Défenseur a mieux à offrir. Il est le Défenseur contre tout ce qui nous attire vers le bas, contre toutes les vicissitudes de la chair. Il nous ouvre une vision radicalement nouvelle par rapport à la Loi, et nous fait comprendre que l’Évangile n’est pas une morale et que les Béatitudes ne sont pas une nouvelle loi. Le Paraclet ouvre pour chacun une nouvelle aurore de liberté que la Tour de Babel avait enterrée. Là où, il n’y avait qu’une langue pour garantir l’uniformité - une langue que Dieu va démultiplier en amenant la division quand cette langue ne sera plus unique - l’Esprit va amener chacun à comprendre dans sa propre langue « les merveilles de Dieu ».

La Pentecôte est le don de l’Esprit qui est signe de l’universalité de l’Église. Jusque-là les Apôtres étaient centrés sur leur vie commune, enfermés au Cénacle à se souvenir du bon temps passé en Galilée avec Jésus ; comme le peuple juif qui ne s’est jamais vraiment ouvert aux autres puisqu’il était le « peuple élu » ; comme nous le sommes parfois en pensant d’abord à nous-mêmes et à notre Église. J’aime bien ce que dit le Père Bouilleret, notre Archevêque : « nous ne sommes pas là pour sauver l’Église, elle se sauvera bien toute seule par la force de l’Esprit ».

S’ouvrir à l’Esprit de Pentecôte, c’est s’ouvrir à l’étranger, au différent de soi, à celui qui pense autrement ou qui prie autrement ; c’est s’ouvrir à l’ailleurs, c’est s’ouvrir à une possibilité de dialogue avec nos autres frères chrétiens, comme avec les membres d’autres religions, pour pouvoir ensemble « chanter les merveilles de Dieu ». Tout cela est l’œuvre de l’Esprit.

Saint Luc dans les Actes va nous dire de l’Esprit qu’il est « comme un vent violent », car il renverse toutes nos idées reçues sur les hommes ou sur les religions ; il balaie nos peurs d’aller vers l’autre et de reconnaître en lui l’image du Créateur.

Il est « comme des langues de feu », parce qu’il brûle tout ce qui nous empêche comme dit Saint Paul de « marcher sous sa conduite », il brûle toutes nos réticences et tout nos « on a jamais fait comme cela ».

Comme le dit si bien Jean-Luc Bouilleret, cette Pentecôte nous rappelle heureusement que l’Annonce de l’évangile aujourd’hui comme hier et comme demain, c’est d’abord l’œuvre de Dieu. Et que si nous nous heurtons à l’incompréhension, à l’indifférence, au désintérêt des choses spirituelles, d’autres avant nous s’y sont heurtés et d’autres après nous s’y heurterons, car cela vient des désirs de la chair, des désirs du monde dont Jésus en Saint Jean nous dit que « nous sommes dans le monde, mais que nous ne sommes pas du monde ».

Avec le don de l’Esprit, nous sommes assurés aujourd’hui que toutes les langues de la terre, c’est-à-dire toutes les créatures de Dieu ont la capacité de dire avec tous les hommes de la terre que Dieu est l’Unique et l’Éternel, et qu’il aime chacun du même amour.

Père Michel Naas

Viens Esprit Saint, viens en nos cœurs - Chant de l'Emmanuel

La Pentecôte - Théobule

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