Homélie du père Michel Naas pour la fête du Baptême du Christ - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour la fête du Baptême du Christ - Année C

Homélie du baptême du Christ - Année C

(Is 40, 1-5.9-11 ; Ps 103 (104) ; Tt 2, 11-14 ; 3, 4-7 ; Lc 3, 15-16.21-22)

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« Le peuple était en attente », voilà ce que nous dit Saint Luc. Mais en attente de quoi ? Sans aucun doute du Messie, ce libérateur de l’envahisseur romain, ce Messie qui va ramener la vraie Royauté en Israël. Dieu ne peut abandonner son peuple, au Sinaï, il a fait alliance avec eux, il l’a juré par lui-même. Aussi le peuple pense-t-il à Jean-Baptiste pour être ce sauveur.

D’un autre côté, il y a Jean-Baptiste qui sait qu’il n’est pas le Messie, il est celui qui « n’est pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ». Mais il baptise, il baptise d’un baptême de conversion, pour que le peuple soit prêt quand le vrai Messie surgira. Il est comme dit Jésus, le plus grand des prophètes, parmi les fils des hommes, mais le plus petit parmi les élus du Royaume. Jean n’est que le passeur, celui qui ouvre la route, il est pour nous un signe, car passeur nous devons l’être aussi, non pas en voulant drainer des foules de croyants derrière nous, à commencer par les membres de nos familles, mais en disant comme le même Jean-Baptiste dans l’évangile de Jean : « Voici l’agneau de Dieu », et après, à chacun de faire son choix de croire ou de ne pas croire.

Isaïe ne dit rien d’autre ! « Voici votre Dieu, Voici le Seigneur Dieu », « il fait paître son troupeau ». Mais à ce Seigneur, il faut un Héraut, un crieur qui prend le risque de proclamer « dans le désert… préparez les chemins du Seigneur ». C’est tout ce qui lui est demandé à ce Héraut, c’est tout ce qui nous est demandé, d’oser crier dans le désert. Et je sais que très souvent c’est ce que nous faisons. Mais pour Dieu qu’est-ce que le temps d’une vie. Nous crions dans le désert aujourd’hui, mais demain avec l’écho du temps, quelqu’un entendra et pourra croire.

Aussi entendons ce que l’auteur de la lettre à Tite nous dit : « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes », « Il nous a sauvé, non pas à cause de la justice de nos propres actes, pais par sa miséricorde. Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelé dans l’Esprit-Saint. » Le rédacteur de cette lettre nous redit l’importance du baptême au même titre que Saint Luc :

► Le baptême ouvre à un autre avenir. Ce n’est plus le passé et la Loi qui ont de l’importance, c’est le demain des fils de Dieu, marqués par l’onction de l’Esprit.

► L’Esprit devient une réalité, il a « une apparence corporelle, comme un colombe ». Et « le ciel s’ouvre ». Comme au soir de la crucifixion quand le rideau du temple se déchire, le ciel, domaine de Dieu se déchire pour nous dire qu’il n’y a plus de lieux réservés à Dieu, car il est en nous par l’Esprit. La troisième préface de la nativité ne dit rien d’autre : « il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels ».

Le « tu es mon Fils Bien-aimé » que le Père dit au Fils, il est dit à chacun d’entre nous par la grâce du baptême. « Nous sommes vainqueurs du monde » comme le disait encore Saint Jean cette semaine à la messe. Mais cela ne nous retire pas du monde et de ses risques, cela nous propulse dedans pour devenir les crieurs de ce salut offert à tous.

Michel Naas

 

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