Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie du 16ème dimanche ordinaire - Année C

(Gn 18, 1-10a ; Ps 14 (15) ; Col 1, 24-28 ; Lc 10, 38-42)

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Le texte de la Genèse comme celui de Luc nous parle d’hospitalité, cette chose si normale mais aussi si nécessaire dans les pays chauds du Moyen Orient. D’ailleurs le texte de la Genèse renvoie à un passage de la lettre aux Hébreux où il est dit : « pratiquez l’hospitalité, car c’est comme cela que certains sans le savoir ont accueilli des anges ».

Une hospitalité qui chez Abraham se transforme en révélation : les trois personnages finissent par n’en devenir plus qu’un, qu’Abraham appelle « Mon Seigneur », en le reconnaissant pour ce qu’il est, celui qui donne la vie. En effet, ce Seigneur annonce à ce couple de vieux une chose extraordinaire : « je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance et à ce moment-là, Sara ta femme aura un fils ». Hospitalité féconde donc.

Arrive alors le message de l’évangile, où l’on met souvent, trop souvent en opposition Marthe, l’active avec Marie, la contemplative. La devise des bénédictins est « travail et prière », alliant les qualités de chacun. Cette page d’évangile nous invite au discernement entre l’action et la contemplation, toutes deux essentielles à la venue du Règne de Dieu.

• Marthe est la femme active qui s’agite et pour qui les plus petits détails ont la plus grande importance, et qui risque de passer à côté de l’essentiel. L’agitation de Marthe semble empêcher dans sa vie un juste équilibre entre écoute et efficacité, entre le Faire et l’Être.
• Marie quant à elle, est assise au pieds de Jésus, s’imprègne de tout ce qu’il dit.

Critiquant Marie, Marthe ne respecte pas entre autre la différence et la vocation de sa sœur. Et ce passage d’évangile nous dit qu’il faut à la fois des Marthe et des Marie, et nous invite à relire nos propres manières de faire. Quoi de plus important que de s’asseoir et de reprendre son souffle, et de privilégier la rencontre, plutôt que s’affairer et de s’agiter en tout sens sans penser à la possibilité d’un autrement.

Ces deux histoires, nous les vivons chaque jour, que ce soit dans le quotidien de nos vies ou dans le quotidien de la vie de l’église. Martin Steffens, un philosophe qui écrit régulièrement dans la croix disait l’autre jour en parlant de la liturgie : il y a ceux pour qui ce qui est important est le pli de la chasuble et ceux pour qui l’applaudissement des chants de la chorale est essentiel. Pourtant ce qui est le centre de la liturgie, c’est justement le temps de la rencontre avec notre Dieu et cela peut se faire sans chasuble resplendissante et sans chants extraordinaires. L’une et les autres pouvant être une barrière à l’hospitalité de l’hôte qui nous invite.

On le voit bien ici la présence surnaturelle de Jésus se cache au creux de la vie ordinaire. Et Abraham comme Marie, en se laissant détourner de leur activité ordinaire, ont fait l’expérience d’une rencontre fondamentale et féconde qui va changer leur vie. Et chacune de nos liturgies, temps de la rencontre par excellence nous appelle à faire de même.

Michel Naas

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