Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie du 24ème dimanche ordinaire - Année C

(Ex 32, 7-11.13-14 ; Ps 50 (51), 3-4, 12-13, 17.19 ; 1 Tm 1, 12-17 ; Lc 15, 1-32)

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Quand je regarde ces trois paraboles, je pense tout de suite à la question de Yahvé à Adam au jardin d’Éden : « Adam où es-tu ? ». Elle me donne l’image de Dieu dans toute la Bible : un Père qui cherche ses enfants qui se sont égarés. On le voit avec l’historie de Moïse : il est au Sinaï depuis quarante jours en conversation avec Yahvé, une éternité pour ce peuple dans le désert. Son peuple en profite pour se faire un veau d’or, c’est-à-dire qu’il met la main sur Dieu en disant « Israël voici tes dieux qui t’ont fait sortir du pays d’Égypte ». On peut alors comprendre la colère de Yahvé qui veut se débarrasser de cette génération « à la nuque raide », et créer un nouveau peuple à partir de la descendance de Moïse.

Mais Moïse ne l’entend pas ainsi. Comme Abraham a marchandé la vie des habitants de Sodome et Gomorrhe, de même Moïse va intercéder jusqu’au bout pour se peuple avec qui il est solidaire et que Dieu lui a confié. Et comme avec Abraham, Yahvé va renoncer à sa vengeance.

Après le Dieu chercheur de l’homme, intervient une deuxième qualité essentielle de Dieu : la miséricorde. Comme les trois protagonistes de l’évangile, le berger, la femme et le père, Dieu est en état de manque quand une seule de ses créatures se perd. Ceci nous raconte quelque chose de Dieu, et nous dit que nous nous méprenons en voyant Dieu comme un comptable revanchard. Mais c’est peut-être parce que nous l’avons fait à notre image, à l’instar du fils aîné qui pense que ce n’est pas juste que son père se réjouisse du retour du fils prodigue. Mais ce dernier oublie une autre qualité du Père : il laisse toujours la liberté à l’homme, et si celui-ci se perd, il continue éternellement à le chercher, et il se réjouit quand il revient.

Ce passage de l’évangile commence par une « dispute » avec les pharisiens qui reprochent à Jésus de « manger avec les pécheurs ». Que nous apprend la manière de faire de Jésus ? Elle nous donne une autre vision de Dieu son Père ! On peut dire d’abord que Dieu ne supporte pas qu’une seule de ses créatures ne se perde et qu’il va tout faire pour la retrouver. C’est l’histoire de la fidélité de Dieu fasse à la traîtrise de l’homme qui pense d’abord à lui : « donne-moi la part d’héritage qui me revient ». En demandant cette part d’héritage, il tue en quelque sorte son père et ne veut plus rien avoir à faire avec lui. Mais le Père attend, signe de l’éternelle fidélité de Dieu, et il pardonne, car cet enfant qui s’est perdu a beaucoup de prix à ses yeux, c’est le sens de la bague qu’il lui passe au doigt : il refait alliance avec lui. Et cela justifie le bon accueil que Jésus fait au pécheur en mangeant avec eux : au yeux de Dieu personne n’est jamais perdu : notre condition de fils de Dieu est le fruit de l’amour du Père, cela ne dépend ni de nos mérites, ni de nos actions ni de nos prières.

Mais nos prières ont un poids devant Dieu, elle doivent lui rappeler que si lui aime tout homme, nous aussi œuvrons pour le salut de tous, car comme dit St Paul à Timothée : « il m’a été fait miséricorde », alors je dois faire de même.

Michel Naas