Homélie du père Michel Naas pour le 3ème dimanche du temps ordinaire - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 3ème dimanche du temps ordinaire - Année C

Homélie du 3ème dimanche ordinaire - Année C

(Ne 8, 2-4a.5-6.8-10 ; Ps 18 ; 1 Co 12, 12-30 ; Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)

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Nous débutons aujourd’hui la lecture de l’évangile selon Saint Luc ; et nous pouvons comprendre dans ce passage que ce livre s’adresse à « Théophile », ‘l’ami de Dieu’ ; et ensuite que la prédication de Jésus à la synagogue de Nazareth où il a passé son enfance, commence par la lecture d’un passage du prophète Isaïe, car comme il le dira plus tard « aucun iota de la loi ne va disparaître ».

Qu’est-il important de constater ?

► C’est que l’évangile n’est, contrairement à ce que certain pensent, ni un roman, ni une biographie relatant la belle histoire de Jésus de Nazareth. Il est transmission comme le dit Saint Luc : « d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole ». N’oublions pas que Saint Luc n’a jamais rencontré le Christ, mais qu’il ne transmet que ce que les apôtres lui ont dit ! Car cet évangile, œuvre de Luc et de sa communauté de croyants, n’est pas séparable d’un geste de transmission générationnel.

Il ne s’agit pas d’information sur Jésus ou d’une doctrine, il s’agit d’un témoignage de croyants qui doit toucher tous les « Théophile » à travers les âges. Il est ici question de catéchèse, c’est-à-dire de la proclamation d’une Parole à l’oreille de quelqu’un qui devra ensuite la murmurer à son tour à l’oreille de quelqu’un d’autre, et ainsi de suite. Il s’agit de transmission de foi.

On en a un bel exemple dans le livre du prophète Néhémie : depuis leur retour d’exil, les juifs ne parlent plus qu’Araméen et ne sont pas capables de comprendre la Torah écrite en Hébreu. Il leur faut un intermédiaire qui lise, traduise et interprète : « Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre ».

Certains voudraient être branchés directement sur Dieu et sa Parole, sans passer par des intermédiaires. Mais sans l’Église et les pécheurs qui la composent et parfois la dénaturent, jamais cette Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité ne serait venue jusqu’à nous.

Et dans sa première lettre aux Corinthiens Paul nous explique que dans cette transmission, nous avons chacun notre place, à notre manière, et que personne ne peut décider lui-même de l’appartenance d’un membre à ce Corps qu’est l’Église, en croyant savoir mieux que Dieu lui-même qui va être sauvé : « vous êtes le Corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce Corps ».

► Dans la deuxième partie du récit, on voit que Luc espère que la cohérence de son évangile, qui puise sa source dans le Premier Testament, va permettre à celui qui le lit d’ouvrir son regard sur Jésus et de comprendre qui il est vraiment. Il est celui qui accomplit la promesse : « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». La lecture que Jésus fait du livre d’Isaïe est un constat très simple, ce qui était annoncé hier, s’accomplit maintenant.

À celui qui entend, de devenir témoin. Et Jésus laisse le soin à ces témoins privilégiés de mettre par écrit le récit de sa vie qui n’est pas une fiction ou un roman, mais une catéchèse, un témoignage très élaboré à portée théologique, c’est-à-dire qui aide à comprendre qui est vraiment le Dieu de Jésus-Christ.

Jésus n’a rien écrit, il a laissé cela à d’autres ! Il n’est qu’un lecteur passionné et assidu de la Torah, et comme, Esdras en donne le sens au peuple, au retour d’exil, il donne à la Loi de Dieu un sens pour celui qui écoute et qui entend.

Car si nous voulons être des catéchètes, c’est-à-dire de ceux qui transmettent la Parole, il faut d’abord comme le Christ, l’écouter pour l’entendre et la comprendre. Et c’est de ces témoins que nous sommes dans l’Église d’aujourd’hui que le monde va recevoir cette Bonne Nouvelle de la mort-résurrection de Jésus.

Michel Naas

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