Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche du temps ordinaire - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 4ème dimanche du temps ordinaire - Année C

30 janvier 2022 – 4ème dimanche ordinaire – Année C

(Jérémie 1, 4-5.17-19 ; Psaume 70 ; 1 Corinthiens, 12, 31 – 13, 13 ; Luc 4, 21-30)

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Une homélie qui tourne mal…

Nous retrouvons Jésus, comme dimanche dernier, à la synagogue de Nazareth. Il vient de déclarer : « Cette Parole que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». De plus, les gens de Nazareth, qui savent ce que Jésus a fait à Capharnaüm, éprouvent une certaine fierté envers Jésus, « le fils de Joseph » qu’ils connaissent bien, lui qui lit un passage d’Isaïe, comme pour en faire son programme d’action : dire la Bonne nouvelle aux pauvres, libérer les prisonniers, apporter la délivrance aux opprimés, annoncer une année de bienfaits… Il n’a pas repris la phrase : « annoncer le jour de la vengeance de Dieu… » Car pour Jésus, sa mission ne se limite pas à faire des miracles seulement chez lui dans sa patrie. Il est aussi envoyé pour les autres. Finalement, il constate que les païens sont souvent plus ouverts au message de Dieu que ceux qui se disent croyants.

Et pour appuyer son message, Jésus rappelle 2 événements de l’Ancien Testament : la veuve de Sarepta avait vidé sa dernière réserve d’huile et de farine pour nourrir le prophète Élie. Suite à l’intervention du prophète qui agissait au nom du Seigneur, la réserve d’huile et de farine n’ont pas diminué. Elle et son fils ont eu à manger jusqu’à la fin de la famine. Le 2ème événement concerne Naaman le Syrien, qui, après s’être baigné sept fois dans le Jourdain a été guéri.

Mais cette veuve et Naaman sont des païens, donc des étrangers face à Israël et à leur religion. À travers ces 2 récits, Jésus voulait montrer que Dieu aime les païens. Dieu aime sans frontière. Il aime les incroyants, les pécheurs… et ils sont nombreux à travers le monde. Quand Jésus cite ces prophètes Élie et Élisée qui sont allés faire des miracles hors des frontières d’Israël chez les païens qu’on méprisait, là, il devient l’homme à abattre et on tente de le tuer en le poussant vers l’escarpement d’une colline… hors de la ville… comme au vendredi saint.

Et voilà que les gens de Nazareth passent de l’admiration à la fureur. Ils lui demandent de « faire les miracles qui se sont passés à Capharnaüm », ne comprenant pas pourquoi il est allé chez les païens. « Fais-nous ici des miracles comme tu en as fait chez les voisins ». Nous sommes parfois comme ces gens de Nazareth. On voudrait un Dieu qui se montre un peu plus, un Dieu qui résoudrait nos problèmes à notre place. Or Dieu ne veut pas jouer ce rôle qu’on voudrait lui attribuer. Jésus n’aime pas l’exceptionnel, le spectaculaire, le miraculeux. Quand Jésus guérit un aveugle, ce n’est pas pour nous épater, c’est pour nous signifier qu’il veut nous guérir de notre aveuglement à tous. Quand il guérit un paralysé, c’est pour nous guérir de la paralysie qu’est notre péché.

« Je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu dans son pays », dit Jésus. Oui, Jérémie est mal accueilli, lui, le porte-parole de Dieu. Il va s’entendre dire : « Ne tremble pas… prononce contre eux tout ce que je t’ordonnerai… ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi ». Un chanteur moderne a bien compris cela quand il chante : « Celui qui dit la vérité, doit être tué ».

Cela se vérifie dans notre monde. Déjà l’Église, quand elle dit certaines vérités qui vont à contre-courant du monde, là elle suscite ironie, mépris, de l’opposition. « Malheur à vous, disait Jésus, si l’on dit toute sorte de bien de vous ! C’est bien de cette manière que l’on accueille les faux prophètes ».

On voudrait que l’Église se montre comme on voudrait qu’elle soit : accommodante, conforme aux idées du monde, aux sondages !

Dans la 2ème lecture, St Paul nous dit qu’il a été envoyé aux nations païennes. Il s’adresse à des chrétiens divisés pour leur parler de l’amour universel de Dieu. St Paul nous parle de l’amour sans calcul, amour sans frontières, amour sans limites, amour qui nous sauve ! « L’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas… l’amour ne passera jamais ». Le chemin par excellence… celui de Jésus, c’est le chemin qui le conduira à la Croix, un chemin d’amour. Peu importe les obstacles, « Jésus, passant au milieu d’eux, allait son chemin ».

N’oublions pas que, par notre baptême, nous sommes devenus  « prophète, prêtre et roi ».Prophète : celui qui dénonce… le mal, le péché, mais aussi celui qui annonce un monde d’amour, de paix, de fraternité !

Maurice BEZ

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