Homélie du père Michel Naas pour le 4ème dimanche du temps ordinaire - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 4ème dimanche du temps ordinaire - Année C

Homélie du 4ème dimanche ordinaire - Année C

(Jr 1, 4-5.17-19 ; Ps 70 ; 1 Co 12, 31 – 13, 13 ; Luc 4, 21-30)

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Quand Jésus dit : « c’est aujourd’hui que cette Parole s’accomplit », nous pouvons penser qu’il parle pour ce moment où il commence sa mission ‘d’envoyer’. Mais cet aujourd’hui dont il est question, c’est maintenant pour nous, car c’est l’aujourd’hui de Dieu. Trop souvent nous disons : « quand j’étais petit, quand j’étais jeune, on faisait comme ça, on priait comme ça, on vivait en Église comme ça », comme si cela était mieux. C’était juste une autre époque où les choses étaient différentes. Qui voudrait revenir à la diligence, à la lampe à pétrole ou aux bœufs pour labourer ? Et bien, c’est pareil pour la manière de vivre en Église ! On oublie trop souvent que ce n’est pas le passé qui fait vivre, mais le vivre ensemble aujourd’hui.

Ce texte de Saint Luc nous rappelle

► que « nul n’est prophète dans son pays », car dans ce pays, on n’est pas soi-même, mais ‘le fils de’. Aussi de quel droit, dans la synagogue de Nazareth, ce ‘Fils de Joseph’ vient dire que l’aujourd’hui de Dieu, c’est lui, et qu’il en est le signe, comme il l’a montré à Cana.

► Mais aussi que l’aujourd’hui de nos communautés demande un vivre autrement. En France, 50 % de la population affirme ne pas croire à un Être divin ; et c’est dans cette France-là que nous avons à faire rayonner la Bonne Nouvelle du Salut annoncée par les Écritures et animée par le souffle de l’Esprit Saint qui, comme dit le chant ‘renouvelle la face de la terre’.

Nous avons vécu une démarche synodale diocésaine et le Pape François nous en propose, actuellement, une mondiale, qui nous invite dans ce monde en mutation, dans notre Église en mutation, secouée par le séisme du péché des hommes, à marcher ensemble, vers cet aujourd’hui où la Parole s’accomplit.

Démarche pas facile car elle demande :

► D’abord d’oser une demande de pardon pour tous les abus commis et de reconnaître que ce n’est pas l’Église qui a besoin d’être sauvée, mais que ce sont les hommes.

► Oser faire fleurir l‘espérance du Royaume, dans nos paroisses en osant des choses différentes. On me reproche de trop souvent savoir, comme dit le Concile, lire ‘les signes des temps’, c’est-à-dire de me propulser dans 5 ans, dans 10 ans. Si nous restons figés dans notre manière d’être en Église, en oubliant par exemple que les célébrations de la Parole sont aussi un rassemblement dominical, (n’oubliant pas qu’église vient d’ecclésia qui veut dire rassemblement), le seul qui sera peut-être possible chaque dimanche dans quelques années pour célébrer le premier jour de la semaine, jour de la résurrection de Jésus, signe de salut pour tout homme, pour tous les hommes, ou encore en ne créant pas de petites communautés de vie et de partage, qui méditeront cette Parole de Dieu pour en vivre et qui s’investiront dans la vie de leurs paroisses, nous ne sommes plus le Corps du Christ dont parlait Saint Paul la semaine dernière.

On le sent bien dans la livre du prophète Jérémie, la Parole de Dieu vient toujours rejoindre nos propres paroles. Dieu est toujours l’origine : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais », il chemine avec le prophète comme il chemine avec nous, il lui donne la force de l’Esprit comme il nous l’a donnée au jour de notre baptême.

Il y a toujours un risque, l’autrement dérange, on le voit dans cet évangile : à partir du moment où Jésus parle des païens, on veut le jeter du haut de la falaise pour ne plus entendre que Dieu les aime aussi. Nous le savons bien, la première chose que font les dictatures, c’est de museler la presse, donc la liberté de parole.

Les textes de la liturgie de la Parole de ce jour, nous demandent de laisser toute sa place à cette Parole dans le renouveau nécessaire de l’Église. Un renouveau qui ne peut être basé comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens, que sur l’Amour, l’Amour de Dieu, l’amour de l’autre, un amour comme dit Sainte Thérèse de Lisieux « qui donne tout et va jusqu’à se donner soi-même »

Michel Naas

 

 

 

 

 

 

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