Homélie du père Maurice Bez pour le 5ème dimanche du temps ordinaire - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 5ème dimanche du temps ordinaire - Année C

Dimanche 6 février 2022 – 5ème dimanche ordinaire - Année C

(Isaïe 6, 1-2a. 3, 8 ; Psaume 137 ; 1 Corinthiens 15, 1-11 ; Luc 5, 1-11)

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Nous sommes au bord du lac de Génésareth. Rappelons-nous, la foule est dans l’admiration de Jésus après les signes réalisés à Capharnaüm, mais très vite elle vire à la colère quand Jésus réalise des signes chez les païens et non chez eux. Elle est prête à le lyncher. Et voilà que maintenant nous voyons cette même foule se presser pour écouter la Parole de Dieu sortie de la bouche de Jésus.

Il y a une telle foule sur le rivage que Jésus est obligé de monter dans une barque amarrée au bord du lac. Il s’éloigne du rivage, et de la barque, il enseigne les foules. C’est vrai que la voix humaine porte à 17 km sur l’eau ! On ne connaît pas le contenu de son enseignement. Mais la foule n’a pas l’air de s’en lasser.

« Quand il eut fini de parler, Jésus dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche ». C’est le charpentier qui dit au pêcheur ce qu’il doit faire ! Et Simon, malgré l’échec de la pêche de la nuit, lance les filets ! La vie chrétienne est une question de persévérance, d’endurance. L’obéissance de Simon se montre féconde : et voilà la surabondance !

Je suis toujours invité à aller plus loin, là où les eaux me sont les moins familières. La foi est toujours une aventure. « N’aie pas peur ! » Jésus s’adresse à Simon Pierre, la même parole que l’Ange à Zacharie, à Marie ou encore aux bergers.

Et si la barque de Simon était un symbole de l’Église ? C’est ce que l’Église, à la suite des apôtres, a toujours voulu faire : annoncer la Parole de Dieu !

« Jeter les filets ! », c’est à nous, aujourd’hui, que Jésus nous le demande. Mais nous sommes toujours tentés de dire non, malgré les vains efforts et les peines apparemment inutiles. La réponse de Pierre est un peu la nôtre : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets ». Oui, combien de fois ne sommes-nous pas découragés devant le peu de réponses de personnes pour certaines actions humanitaires, devant la désaffection de beaucoup aux messes dominicales ! Il nous arrive d’être tentés de démissionner et de baisser les bras… Mais la parole de Jésus est une invitation à la confiance. Peut-être qu’à travers toutes les responsabilités qui me sont confiées pour la mission de l’Église, c’est lui qui travaille à travers moi, qui jette les filets et assure la réussite de la pêche, parfois invisible à mes yeux… « Sois sans crainte ! »

Et chaque fois, nous découvrons que Pierre n’est pas seul ; avec lui sont souvent nommés Jacques et Jean : on les voit présents au moment du retour à la vie de la fille de Jaïre, ils seront là à Gethsémani.

Les paroles les plus belles de Jésus à Pierre sont sans doute celles-là : « Désormais, ce sont des êtres humains que tu prendras ». Oui, la vocation de Pierre est d’être pêcheur d’hommes, pas pour les enfermer dans un filet, mais pour leur permettre de se reconnaître vivants, aimés de Dieu, appelés à la liberté et au service de leurs frères. Notre vocation de chrétien s’enracine dans celle de Pierre et la continue dans le temps de l’Église.

Il s’agit bien de confiance quand le Seigneur appelle. Dans la vocation d’Isaïe (1ère lecture), celui-ci fait l’expérience de la gloire de Dieu, qui dans ce temple le dépasse, l’emporte dans le monde du divin : tous ces mots : « Gloire » qui veut dire, en hébreu : « qui a du poids, qui pèse lourd dans la vie de quelqu’un », « Saint » qui veut dire « séparé »… 2 mondes face à face… que Dieu, un jour viendra unifier… au prix de sa vie.

Retenons de ces lectures que le Seigneur est présent au milieu de nous, agit dans son Église, dans le désert d’Isaïe, dans le témoignage de Paul comme dans la barque de Pierre.

Le vrai miracle de la rencontre avec le Seigneur ne réside pas d’abord dans le signe merveilleux de cette pêche, mais dans la confiance qu’il nous fait en nous appelant à sa mission et de la confiance que nous lui manifestons en y répondant… « Et laissant tout, ils le suivirent ».

Maurice BEZ

 

 

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