Homélie du père Maurice Bez pour le 6ème dimanche du temps ordinaire - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 6ème dimanche du temps ordinaire - Année C

Dimanche 13 février 2022 – 6ème dimanche ordinaire – Année C

(Jérémie 17, 5-8 ; Psaume 1 ; 1 Corinthiens 15, 12.16-20 ; Luc 6, 17.20-26)

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Dimanche de la Santé : « Heureux … »

Le texte des Béatitudes, on le sait, est l’une des 1ères prédications de Jésus, c’est même le discours programme de sa mission et de son enseignement : ce qu’il va dire durant sa vie publique, en paroles et en actes. Nous les trouvons en Matthieu que nous lisons à chaque Toussaint et celle de Luc, aujourd’hui.

« Heureux, vous les pauvres, heureux vous qui pleurez maintenant ». C’est avec ces paroles déroutantes que Jésus s’adresse à la foule, en redescendant de la montagne avec ses disciples. Mais, aujourd’hui, dimanche, c’est la journée mondiale de la santé. Mais le thème : « Heureux … » nous laisse perplexes ! Comment dire à des personnes malades, ou dont les forces commencent à faiblir, ces 2 béatitudes relatives aux pauvres et aux affligés ?

La vie est parfois cruelle. Alors que tout va bien, nous sommes en pleine activité et voilà, la maladie, l’accident viennent briser une vie ; ou encore la vieillesse qui nous oblige à renoncer à nos ambitions.

Et tous ces soignants ou encore les visiteurs des équipes de SEM qui, à travers un sourire, une écoute assurent une présence aimante, confiante. Et en vis-à-vis des malades qui remercient de cette rencontre, d’une prière ensemble. C’est bien un moment d’abandon et de confiance, avec le sentiment d’exister encore. Parfois cette petite phrase qui exprime simplement ce désir que le Seigneur vienne les chercher…

Le temps de la maladie grave, ou de l’accident qui met la vie en péril, est aussi une épreuve redoutable. Nous prenons alors conscience de notre fragilité, de notre finitude, de notre incapacité à maîtriser la situation. Parfois, cela conduit à l’incompréhension, la révolte, voire beaucoup de questionnement : Pourquoi ?

Ce scandale du mal et de la souffrance ne trouve pas de réponse humaine. Même à l’intérieur de notre foi, il n’y a pas d’explication au mal. Le Christ, tout au long de sa vie, a combattu la souffrance et le mal en guérissant les malades et en chassant les démons. Et le Notre Père ne se termine-t-il pas par « Délivre-nous du mal » ?

Le mal : un scandale ! Mais, pour nous chrétiens, il ne peut prendre sens que dans « la folie de la croix », selon les mots de saint Paul. La mort de Jésus sur la croix, c’est l’échec total, l’anéantissement… Mais la réponse du Père, au don ultime de la vie de Jésus sur la croix, c’est la résurrection. St Paul, aujourd’hui (2ème lecture) nous dit : « Si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité d’entre les morts ».

Ce qu’il nous manque pour entrer dans le projet de Dieu sur l’homme, c’est la confiance. Dans la 1ère lecture, le prophète Jérémie va dans le même sens : « Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel… Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur ». La Parole du Seigneur invite à la confiance dans le Seigneur.

« Malheureux, vous les riches ! Vous avez votre consolation ». Jésus n’est sans doute pas contre la richesse, mais il sait que celle-ci peut être source d’isolement, de ne vivre que pour elle et d’oublier qu’elle peut être source de partage, de solidarité. C’est le profit, l’égoïsme qui est condamné. Le riche ne peut pas avoir faim de Dieu.

S’il fallait résumer les béatitudes, je dirais : le bonheur est possible dans le manque, alors que beaucoup de nos contemporains se lancent dans la recherche continuelle de la satisfaction ! Mais ce qui est sûr, c’est que le bonheur naît de l’échange, des liens tissés. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

Bonheur pour toi, si tu sais rester pauvre, car c’est seulement si tu manques de quelque chose que tu sauras recevoir, de quelqu’un que tu sauras aimer, si tu manques de Dieu que tu sauras trouver le chemin qui y mène.

La 1ère des béatitudes contient en germe toutes les autres… La dernière vérifie si on les a vécues : « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent ou vous excluent… à cause du Fils de l’homme » ; Quand on est méprisé ou moqué à cause de notre foi, ça veut dire qu’on est sur le chemin des béatitudes.

Car les béatitudes ne sont pas faites pour qu’on en parle, mais pour qu’on en vive !

Maurice BEZ

RCF : Maurice BEZ : Place des femmes dans les religions (suite) : mercredi 16 février à 19h ou dimanche 20 février à 11 h.

 

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