Homélie du père Michel Naas pour le 6ème dimanche du temps ordinaire - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 6ème dimanche du temps ordinaire - Année C

Homélie du 6ème dimanche ordinaire - Année C

(Jr 17, 5-8 ; Ps 1, 1-2, 3, 4.6 ; 1 Co 15, 12.16-20 ; Lc 6, 17.20-26)

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Aujourd’hui, Saint Luc nous propose une autre version des béatitudes que celles de Matthieu que nous avons l’habitude d’entendre le jour de la fête de la Toussaint où il met en opposition « heureux » et « malheureux ». « Être ou vivre heureux », c’est l’objectif de toute une vie pour tous les hommes et toutes les femmes de la terre.

Saint Luc avec cet évangile, va nous rappeler que le bonheur n’est jamais acquis, mais qu’il se construit ! Il nous redit que jour après jour, nous sommes face au dilemme du choix ! Ce choix est si bien définit en Deutéronome 30, 19ss : « Je mets devant vous la vie et la bénédiction, la mort et la malédiction. Choisissez donc la vie ». Et comme dans ce passage du Deutéronome, les béatitudes de Saint Luc demandent à chacun de faire un choix : la richesse et les plaisirs immédiats, manifesté par le « maintenant » et la possibilité d’une certaine pauvreté manifesté par le « heureux ».

Que veut dire Saint Luc :

► La richesse occupe l’esprit et le cœur et empêche de regarder ailleurs que vers soi ; ce sont des bras fermés sur soi-même et le seul souci de la réussite et du bien-être ; aucune place dans le regard pour la vision de l’autre ; aucune place dans le cœur pour l’amour de Dieu. C’est ce contre quoi s’insurge le prophète Jérémie, mais j’y reviendrai.

► La pauvreté (ce n’est pas la misère, qui elle-aussi peut faire oublier et les frères et Dieu) , la pauvreté c’est un état de manque qui fait dire ; « j’ai besoin de l’autre pour m’épanouir et de Dieu pour vivre. » C’est ce qui fait ouvrir les bras.

Jérémie, lui-aussi nous met devant un choix, celui de s’en remettre à l’homme ou celui de s’en remettre à Dieu, le choix de l’enfermement ou de l’ouverture du cœur à la Parole de Dieu, le choix du buisson d’épine ou celui de l’arbre bien irrigué qui donne du fruit.

Le choix, c’est le pas de la Foi. Croire, ce n’est pas tant un pari sur l’avenir qu’une attitude confiante qui amène à poser des actes et qui rend « heureux ». Une seule question se pose alors : « quelle est la source qui te fait vivre ? » Tes propres forces pour te construire seul, un avenir idéal (rappelez-vous la parabole du gérant qui agrandit ses greniers car ses récoltes ont été abondantes et à qui Dieu redemande sa vie), ou celle de la confiance en Dieu qui te tend la main et qui te fera tendre la tienne vers tes frères.

Le choix du « maintenant » c’est celui de la jouissance immédiate de la vie et d’un bonheur éphémère ; dans un monde ou 50 % de la population ne croit en rien et en personne, cela peut se comprendre : jouir tout de suite de la vie ; reste le choix de l’ouverture à l’Avenir.

Ces béatitudes sont proclamées par Jésus dans la « plaine », pour mieux rejoindre la vie des hommes. C’est l’offre d’une vie de sauvée dont nous parle Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens : proclamer que le Christ est ressuscité d’entre les morts, c’est aussi proclamer qu’en Jésus-Christ ressuscité, tout homme est aussi ressuscité, et comment ne pas être « heureux » de cela.

Michel Nass

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