Homélie du père Michel Naas pour la messe de la Sainte Famille - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour la messe de la Sainte Famille - Année C

La Sainte Famille – Année C

(1 S 1, 20-22.24-28 ; Ps 83 ; 1 Jn 3, 1-2.21-24 ; Lc 2, 41-52)

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Cette fête de la Sainte Famille n’a été célébrée qu’à partir de la fin du 19ème siècle au Canada. Son objectif est d’abord théologique, il montre que c’est la famille de Jésus qui en premier se met en marche vers la sainteté et appelle toutes les autres familles à faire de même.

La peur de Joseph et de Marie est bien compréhensible, elle est celle de tout parent quand un de ses enfants disparaît ; s’il a une once d’amour, il retourne ciel et terre pour le retrouver. C’est ce qui se passe ici, ne trouvant pas Jésus dans le cortège de pèlerinage, Marie et Joseph retournent à Jérusalem dans l’espoir de retrouver Jésus.

Là, ils trouvent Jésus dans le temple en train de discuter avec les docteurs de la Loi : « il les écoutait et leur posait des questions ». Même s’il est habité par l’Esprit, Jésus a besoin d’apprendre et de se référer aux anciens. Il a besoin d’apprendre la vie par Marie et Joseph, il a besoin d’apprendre qui est son Dieu par les docteurs de la Loi.

Comme tout parent, Marie et Joseph voudraient encore garder leur fils uniquement pour eux, mais Jésus leur rappelle qu’il est au service de Dieu son Père : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père » ou « aux affaires de mon Père » comme le disait l’antique traduction. Jésus, le Fils, affirme le primat de sa relation à Dieu son Père sur sa relation familiale.

Et les textes de la Liturgie nous expliquent cela en nous donnant à écouter le récit de la naissance de Samuel : Anne la femme stérile, et donc au comble du déshonneur, après bien des prières au temple de Silo, donne naissance à un fils. Elle lui donne un nom, Samuel « Dieu exauce », sans rien demander à son mari, car c’est elle seule qui « l’a demandé au Seigneur ». En remontant au temple pour dire merci à Dieu qui l’a exaucé, elle confirme que Samuel est bien un don de Dieu et qu’il ne lui appartient pas : « À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose ».

Quand dans les divorces, on voit la bataille des parents pour le droit de garde des enfants, comme on se partage le reste des biens, cela n’est pas sans poser des questions. « C’est mon fils ma bataille » chantait Balavoine en son temps, affirmant d’une certaine manière qu’il était propriétaire de ce fils au même titre que de sa voiture.

La fête de la Sainte Famille nous rappelle que paternité et maternité sont un don de Dieu, et que ce que Dieu donne, un jour il faudra le rendre après l’avoir fait fructifier. Pour ouvrir un enfant à la sainteté, il suffit de l’aimer à la manière de Dieu. Saint Jean dans sa lettre nous le dit simplement : nous sommes aimés quand même, même si nous ne sommes pas vraiment aimables : « voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ».

Comme les parents aiment leurs enfants avant qu’ils n’existent, Dieu aime toujours. Ainsi la Sainte Famille n’est pas un modèle à suivre, elle est un appel à reconnaître l’action salvatrice de Dieu au cœur de nos réalités humaines, à commencer par notre vie de famille. Dans toute famille, il y a une filiation, et par le baptême, nous sommes rentrés dans la grande famille des chrétiens.

Michel Naas

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